Le drôle de travail de mémoire du parlement flamand
Volontaires anversois pour le front de l'Est acclamés |
Pour fêter les cinquante ans de la création du Conseil culturel de la communauté néerlandaise, le parlement régional de Flandres a décidé de mettre en avant quatorze personnalités "ayant contribué à l'émancipation du peuple et de sa langue". Support : une édition spéciale du magazine Newsweek België. Dans le choix de ces profils figurent deux collaborateurs nazis, Gustave De Clercq et August Borms. C'est un article du quotidien flamand De Standaard (L'Etendard) qui a révélé ce casting qui provoque beaucoup de réactions en Belgique. "Est-il convenable", s'interroge le quotidien néerlandophone "de mettre à l'honneur deux sympathisants nazis, collaborateurs avec l'occupant allemand, dont un (Borms) pendant les deux guerres mondiales..." Et de se demander si le parlement était devenu "masochiste." Mort en 1942, De Clercq avait créé, neuf ans plus tôt le Vlaams Nationaal Verbond (Ligue nationale flamande) qui prônait la création d'un état fasciste réunissant flamands belges et néerlandais. En 1939, la VNV compte jusqu'à 25.000 membres et dès 1941, joue le rôle de sergent recruteur pour aller combattre sur le front de l'Est.
Borms qui fut, lui, condamné à mort après la Première Guerre mondiale pour collaboration avec les Allemands, vit sa peine commuée en détention à vie. Elu lors d'une élection législative partielle à Anvers en 1929, il fut libéré en 1929. Puis onze ans plus tard, fut un zélé collaborateur du IIIe Reich, se réfugiant à Berlin en 1944. Il fut fusillé en 1946.
La présidente du parlement flamand, Liesbeth Homans (N-VA, nationaliste) ne semble pas trop émue de la polémique. D'autres responsables parlent toutefois de "maladresse."