Le CEMA dans l'arène politique

 

Vladimir Poutine n’a jamais eu, me semble-t-il, l’esprit farceur. Le dépôt, dans la nuit du 8 au 9 septembre dernier de neuf têtes de cochon devant des mosquées parisienne qui fait suite à d’autres actions également attribuées à la Russie ne constitue qu’un avertissement. Car un jour le signal pourrait se transformer en action violente. Ce n’est qu’un épisode parmi d’autres de la guerre hybride que Moscou a engagé, en particulier, contre notre pays.

Risque de faiblesse
Le 11 juillet, le chef d’état-major des armées, le général Thierry Burkhard avait dressé un éventail des menaces auxquelles nous sommes confrontés. Rappelant que « la Russie a désigné la France comme son principal adversaire en Europe ». Expliquant qu’il y avait là « un vrai sujet de prise de conscience ». Ce sujet, son successeur, le général Fabien Mandon l’a détaillé devant les maires et les présidents d’intercommunalité, mardi : « Le principal risque aujourd’hui, c’est un risque de forme de faiblesse face à une Russie qui est décomplexée dans l’usage de la force et qui poussera son avantage si elle sent qu’on reste faible ». Ajoutant que face à cette menace, notre pays ne doit pas flancher et « accepter de perdre ses enfants ».

Rappel de la menace

Cette dernière phrase a immédiatement enflammé le verbe de certains politiques, en particulier, aux extrêmes. Pourtant le CEMA ne faisait que décrire les réalités d’un conflit et le pourquoi de l’engagement dans le monde militaire.
Dans un monde où la Russie considère l’Europe faible, nous devons nous préparer à un éventuel choc majeur d’ici quelques années. Et donc travailler, notamment, sur les effectifs mobilisables (réserves, réflexions sur le service national). Aucune découverte, aucune révélation dans ces propos, rien qu'un scénario redouté par les militaires, la galaxie du renseignement, les chercheurs...

Les amis de la Russie

Mais les amis idéologiques de la Russie en France, ceux qui ne versent aucune larme face à la mort d’enfants ukrainiens ou à la russification forcée de ces mêmes jeunes garçons et filles capturés dans les territoires conquis par Moscou, ont cherché tous les angles pour s’insurger contre le propos du chef d’état-major. Jean-Luc Mélenchon : « Ce n'est pas à lui d'aller inviter les maires ni qui que ce soit à des préparations guerrières décidées par personne ».
Le communiste Fabien Roussel : « Oui à la défense nationale mais non aux discours va-t-en-guerre insupportables ! ». Assez cocasse alors qu’au quotidien, les mots de certains politiques sont ceux de va-t-en guerre.
Le RN Sébastien Chenu : « Le chef d’état-major n’a aucune légitimité pour affoler les Français avec des déclarations alarmistes qui ne correspondent en rien à la ligne officielle du pays »
Face au déni de réalité et dans cet éventail des réactions, notons celle du député LFI, Sebastien Delogu, candidat déclaré à la mairie de Marseille, qui questionné sur la Pologne, s'interroge : « Je ne sais même pas s’ils ont des pommes de terre là-bas ».
Photo :  @AMF

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