La raison d'Etat algérienne

Le président Bouteflika vient de signer un décret instituant le 22 octobre, journée nationale de la presse. L'information recèle une dose de malice lorsqu'on sait qu'hier deux quotidiens algériens ont été suspendus pour avoir publiés un dossier alarmiste sur la santé du chef de l'Etat. Le 27 avril, Abdelaziz Bouteflika a été transporté au Val-de-Grâce à Paris pour un "mini AVC". Depuis, silence total. Les deux titres d'Hicham Aboud, Mon journal et Djaridati affirmaient que celle-ci s'était dégradée et que "Bouteflika serait rentré au pays mercredi vers 3h du matin et serait dans un état comateux". Un crime de lèse-président pour le parquet général algérien qui vient donc d'engager des poursuites pour "atteinte à la sécurité d'Etat, à l'unité nationale et à la stabilité et au bon fonctionnement des institutions". Diable !
Ce soir, le site du quotidien L'Expression cite le Premier ministre qui dédramatise, affirmant que "l'état de santé du président s'améliore de jour en jour". Ce même journal samedi, s'en prenait aux journalistes français et en particulier à ceux du Point qui, quelques heures auparavant, évoquaient déjà une dégradation de la santé du président algérien. Mais pour le "confrère" algérois, "ce torchon (Le Point) illustre on ne peut mieux l'état de décomposition avancé du journalisme en France". Nous prenons donc bonne note de la leçon de déontologie. Mais une seule question compte aujourd'hui : quel est vraiment la situation médicale de M. Bouteflika ?

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