80ème anniversaire de la création de l’Ordre de la Libération

 

©Ordre de la Libération

Le 16 novembre 1940, à Brazzaville, le général de Gaulle confirme les prérogatives régaliennes de son pouvoir en signant l’ordonnance de création de l’ordre de la Libération (ordonnance n°7). C’est pour récompenser ceux qui ont, tôt, rejoint la France libre et qui se sont signalé dans « l’œuvre de libération de la France et de son empire » que le général de Gaulle l’a créé. 

Dans la réflexion qui précéda ce choix, l’idée émergea d’opter pour un «  ordre de la Délivrance » arboré par des « croisés. » Ce qui témoigne de l’idée d’une nouvelle chevalerie regroupant, comme au Moyen-Age, les serviteurs d’une cause et d’un idéal presque religieux. Mais l’idée apparut désuette.

Ce sera donc « compagnon de la Libération » qui rappelle les premiers vers de L’Odyssée, par lesquels Homère désigne les marins d’Ulysse. Les compagnons d’Alexandre le Grand sont, ainsi désignés. Tous ont pour point commun d’avoir affronté, au travers des siècles, la mort avec pour seul bénéfice, l’honneur.

La croix est très sobre. C’est un écu de bronze qui porte un glaive chargé d’une croix de Lorraine. Au revers la devise : Patriam servando – Victoriam Tulit. « En servant la Patrie, il a remporté la Victoire ». L’ordre est égalitaire, il n’y a qu’un seul et unique grade. Les couleurs du ruban ont été choisies pour exprimer le deuil de la France (noir) et l’espoir (vert).

Le 27 janvier 1941, les 5 premiers compagnons sont nommés. Parmi eux, le capitaine de frégate, Georges Thierry d’Argenlieu (décoré de la légion d'honneur à 24 ans), supérieur provincial des Carmes, deviendra le premier chancelier de l’ordre. Il le restera 17 ans malgré toutes les responsabilités qui furent les siennes. Il a été blessé à Dakar (23 septembre 1940).

Ordre forclos le 23 janvier 1946 avec le départ du pouvoir du général de Gaulle qui en sera le seul et unique grand-maître. Il fut réouvert, à titre tout à fait exceptionnel, en 1958 pour admettre Sir Winston Churchill et en 1960 pour le roi George VI (à titre posthume).

L’ordre a compté 1032 hommes et 6 femmes seulement. 5 villes (Nantes, Grenoble, Paris, Vassieux-en-Vercors et l’Ile de Sein) et 18 unités militaires. 75 % de ces titulaires de la croix de la Libération sont des combattants et résistants de 1940. 91% se sont engagé avant 1942. Deux tiers ont porté l’uniforme des FFL, un tiers de la Résistance intérieure. Deux compagnons sont encore en vie : Daniel Cordier et Hubert Germain, cent ans tous les deux.

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