Avant la rafle du Vel d’Hiv, le "tennis-juif" d'un hebdomadaire collaborationniste
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Dans son édition du 10 juillet 1942, l’hebdomadaire Je suis partout - un titre d’extrême droite fondé en 1936 qui sera une figure de proue de la collaboration - interpelle à la une ses lecteurs : « Savez-vous jouer au tennis-juif ? ». La question est posée par Pierre-Antoine Cousteau, qui deviendra l’année suivante rédacteur en chef du titre, à la suite de Robert Brasillach. Cousteau d’abord un homme « à l’extrême gauche de l’extrême gauche », comme il s’était lui-même défini, avant de devenir fasciste.
Définition du « tennis-juif »Dans cet article, de trois colonnes, Cousteau explique en quoi consiste le « tennis-juif ». Celui-ci se joue à deux et consiste « avec son partenaire à apercevoir un juif et à l’annoncer. Le vainqueur est celui qui a distingué le premier, le plus grand nombre de juifs ».
L’auteur de ces lignes avait auparavant précisé que « la partie se dispute au cours d’une promenade. Mais rien en s’oppose à ce que le match s’engage à une terrasse de café, dans une file d’attente, dans le hall d’une perception ou à la sortie de la messe... »
16 juillet, la rafle
Six jours après la parution de ce texte, débutait la rafle dite du Vel d’Hiv ; 13 152 juifs de 2 à 60 ans, apatrides (il s'agit notamment de Juifs anciennement Allemands, Autrichiens ou Polonais) furent arrêtés par la police française. La plupart d’entre eux seront ensuite dirigés vers les camps d’internement français de Pithiviers et Beaune-la-Rolande (Loiret), avant de partir vers la mort à Auschwitz-Birkenau. Seuls quelques dizaines reviendront.