Emmanuel Macron se rend en Nouvelle-Calédonie

 

© NC la 1ère
Il s’appelle Philippe Vigier et ce sont les Calédoniens qui, les premiers, le rencontreront. Nommé ministre délégué aux Outre-mer jeudi, l’ancien député d’Eure-et-Loir (Modem) doit actuellement être plongé dans le délicat dossier calédonien. Pour son premier voyage ministériel, M. Vigier accompagnera en effet le président de la République qui est attendu lundi soir à Nouméa. Emmanuel Macron séjournera avec sa délégation sur le Caillou jusqu’au 27 au matin (décalage horaire + 9h en Nouvelle-Calédonie).

Second voyage du président en Calédonie
Le premier en mai 2018, s’était déroulé à la veille du processus référendaire d’autodétermination. Retenons cette phrase prononcée alors par le président de la République : « La France serait moins belle sans la Nouvelle-Calédonie ». Trois consultations ont, en effet, été organisées en 2018, 2020 et 2021 et ont penché, avec des marges différentes, pour un maintien dans l’ensemble français.
Après le troisième référendum, quel enseignement pouvait-on tirer ? Qu’absolument rien n’était réglé ! Et que seule la bonne volonté des deux camps et de l’État pourrait déterminer cet avenir apaisé indispensable à la Calédonie, ce « destin commun ». On avait alors l’impression de revenir en arrière…

Le dégel du corps électoral
Après une période creuse qui a suivi ce troisième référendum, Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer a relancé les discussions politiques sur l’avenir du Caillou, se rendant trois fois en six mois sur place. Obtenant qu’indépendantistes et anti indépendantistes reprennent le dialogue sur l’avenir du territoire.
Parmi les points les plus complexes, la question du dégel du corps électoral alors que se profilent les élections provinciales, l’année prochaine.
Dans un rapport d’information sénatorial (commission des lois) publié le 12 juillet, les rapporteurs insistent « sur la nécessité d’accomplir aussi un véritable geste symbolique de décolonisation par le président de la République, incarnation de l’État et dépositaire de son histoire. » Ce geste pourrait, à leurs yeux, être utilement réalisé par Emmanuel Macron lors de ce déplacement en Nouvelle-Calédonie.

Le discours de la place des Cocotiers
Des annonces pourraient effectivement être faites par le président lors du discours qu’il prononcera place des Cocotiers, à Nouméa. Baptisée également place de la Paix en juin 2022, concomitamment à l’inauguration de la statue de la poignée de mains entre Jean-Marie Tjibaou et Jacques Lafleur en 1988. Annonces sur l’avenir institutionnel mais aussi donc sur la partie mémorielle, à savoir la colonisation. Que dira, ou ne dira pas Emmanuel Macron ? Les paroles présidentielles sont très attendues.

Une Légion d’honneur
L’un des premiers gestes qu’accomplira le chef de l’État en Nouvelle-Calédonie sera de remettre l’insigne de commandeur de la Légion d’honneur à Marie-Claude Tjibaou. Veuve du leader indépendantiste assassiné en mai 1989 à Ouvéa, celle-ci a notamment présidé le conseil d'administration de l'Agence de développement de la culture kanak (ADCK). Membre, durant la période référendaire du Conseil des sages chargé de s’assurer du bon déroulement des débats, Mme Tjibaou a également été membre du Conseil économique, social et environnemental.

Indo-Pacifique
A l’issue de cette visite calédonienne, Emmanuel Macron se rendra à 600 Km de là, à Vanuatu. L’ancien archipel des Nouvelles-Hébrides, ex-condominium franco-britannique jusqu’en 1980. Un pays où la présence chinoise s’est largement renforcée ces dernières années. Pékin ne manque d’ailleurs jamais de mettre en avant « la communauté de destin sino-vanuataise ». Un cas 
 « très intéressant » de l’évolution croissante de l’influence chinoise dans la région. Paris a nommé en novembre dernier ambassadeur à Port-Vila, Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, directeur de 2016 à 2022, de l’Institut de recherche stratégique de l’Ecole militaire (IRSEM) du ministère des Armées. Le président de la République terminera ce voyage par Port-Moresby. La Papouasie-Nouvelle-Guinée (qui s’est rapprochée également de la Chine) et la France ont en commun de renforcer leur coopération en matière de transition énergétique et de protection de la biodiversité. Sujets qui devraient être présents tout au long de cette séquence dans le Pacifique Sud.

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