Les chantiers navals russes en difficulté

Sous-marin de classe Kilo @Wikipedia

« Inopportun ». Ainsi une agence de presse officielle russe qualifia-t-elle, en décembre 2022, le décès d’Alexandre Sergueïevitch Buzatov, directeur général des chantiers navals de l’Amirauté de Saint-Pétersbourg. La veille de sa mort, Buzakov assistait à une cérémonie de mise à flot du dernier navire de sa société, un nouveau sous-marin baptisé Velikie Luki. Le magazine Newsweek rappelait alors que « depuis janvier (2022), 11 soi-disant "oligarques" russes sont morts dans des circonstances suspectes, souvent officiellement expliquées comme des suicides ou des accidents ».
Les chantiers de l’Amirauté, au fond du golfe de Finlande, fondés en 1704 sont spécialisés dans la construction et la modernisation de sous-marins à propulsion conventionnelle sont devenus un groupe qui compte actuellement 40 chantiers et 80 000 salariés.

Etat des installations

Aujourd'hui, la capacité de ces chantiers à tenir le rythme imposé par les circonstances opérationnelles se pose. Des retards dans les programmes sont constatés de plus en plus souvent chez ce géant industriel de la Baltique*, chargé notamment de la construction des sous-marins de type Lada et Kilo (diesel-électrique). Ces derniers sont destinés à armer les flottes de la mer Noire et du Pacifique. Onze ont été construits. Parmi les six de la flotte de la Mer Noire, certains soutiennent la flotte russe à Tartous (Syrie). « Alors qu’il y avait deux sous-marins russes en Méditerranée ces dernières années, les désagréments russes en Ukraine et la réallocations des ressources ont obligé Moscou à ne plus déployer qu’une unité » relate une source. Qui considère que le manque d’infrastructures adaptées ne permet pas d’entraîner efficacement la force de projection russe. Et plus généralement, dont l’état des installations inquiète.

Vulnérabilité
Pourtant ce chantier et ceux de la région (qui construisent notamment frégates et chalands de débarquement) « représentent une grande vulnérabilité pour les forces navales russes qui dépendent souvent d’un seul spécialiste pour assurer maintenance et réparations » explique ce bon connaisseur d’un secteur, qui a à faire face aux conséquences de l’isolement politique du pays. « Quant à la corruption... ». Là, nous revenons au début de notre histoire.

*Mais aussi dans l'ensemble du secteur.

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