samedi 7 avril 2012

Assad, la Syrie, l'ONU et la France


Le monde doit se contenter de la promesse de M. Assad. Qui ne présente aucune garantie ou pour le dire clairement, qui ne vaut pas grand chose. En négociant avec Koffi Annan il a gagné du temps, mis à profit pour tenter de réduire la rébellion. 
Si par hasard, il la respectait, les opérations militaires du régime devraient cesser d'ici au 10 avril. M. Assad pourrait alors tenter de "valoriser" son engagement. Mais pour l'heure, il fait le "forcing" : 110 personnes auraient été tuées aujourd'hui dans le pays. L'Observatoire syrien des droits de l'homme estime à 10.000 le nombre de victimes depuis le début des violences.
L'ONU attend donc, son secrétaire général n'a que les mots pour contre-attaquer ("violation des droits de l'ONU"), le conseil de sécurité adopte enfin des résolutions mais Assad détient les cartes. La France elle, s'apprête à voter pour son futur président sans enthousiasme et emballement, et la Syrie est bien lointaine... Quid du monde intellectuel national parfois prompt à se mobiliser ? Pourtant, la France du XXème siècle n'a-t-elle pas tourné une page de l'histoire de ce pays ?
L'ambassadeur des Etats-Unis à Damas, Richard Ford, lui vient de publier sur sa page Facebook des photos satellites montrant des pièces d'artillerie pointées sur des zones d'habitation. Les images témoignent en outre de mouvements de troupes.
Près de 750 Syriens seraient arrivés en Turquie ces dernières 24 h. Ankara estime à 25.000  le nombre de réfugiés syriens, à avoir trouvé refuge sur son territoire. La semaine dernière, précise le journal libanais l'Orient le jour, la Turquie a accueilli en 36 heures un nombre record de 2.800 personnes qui fuyaient les attaques des hélicoptères de l'armée. Fin mars, l'ONU estimait que plus d'un million de Syriens avaient besoin d'une aide humanitaire.
Pour le quotidien ce conflit  exacerbe les tensions confessionnelles au Moyen-Orient.
L'analyste irakien Ibrahim al-Soumaidaï constate une crispation entre le "croissant chiite" (Iran, Irak, Syrie et une partie du Liban) et des "pays comme l'Arabie et le Qatar" dirigés par des wahhabites prônant une interprétation stricte de l'islam et considérant les chiites comme hérétiques. L'Arabie saoudite et le Qatar souhaitent armer les rebelles alors que des pays à majorité chiite comme l'Irak y sont opposés et refusent d'appeler au départ de M. Assad.