De la guerre du Péloponnèse à la guerre contre le Coronavirus



Entre 430 et 429 avant Jésus-Christ, la peste frappa Athènes qui combattait Sparte (deux coalitions s’opposaient). Nous étions dans la deuxième année de guerre. Thucydide, dans La Guerre du Péloponnèse, raconte en quelques pages le fléau. Utile, encore une fois, de puiser dans l’histoire et de s’immerger dans le quotidien de ceux qui furent victimes d’une pandémie, il y a quasiment 25 siècles. Voici quelques extraits de ces pages consacrées à l’épidémie.

…Les médecins, soignant pour la première fois une maladie qu’ils ne connaissaient pas, étaient impuissants. C’est même parmi eux que la mortalité fut la plus élevée, car ils avaient avec les malades des contacts plus fréquents…Les mots sont impuissants à décrire les caractéristiques de ce mal. Il infligea à ceux qui furent touchés une épreuve dépassant les forces humaines…Quant aux traitements appliqués pour soulager les malades, aucun d’eux, disons-le ne put faire ses preuves. Ce qui faisait du bien à l’un aggravait l’état de l’autre…En soignant les autres, on contractait soi-même la maladie…Les uns mourraient privés de secours, les autres, entourés de tous les soins. Quand pris de peur, les gens refusaient d’aller les uns chez les autres, ils périssaient abandonnés de tous.
Le mal ne frappait pas deux fois un même homme ou du moins, la rechute n’était pas mortelle…Les réfugiés furent particulièrement éprouvés…Voyant autour de soi la mort abattre indistinctement les uns et les autres, on ne faisait plus aucune différence entre la piété et l’impiété…

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