Sébastien Drach, confiné dans l'Arctique
.©Alfred Wegener institute |
Depuis le 16 décembre dernier, Sébastien
Drach est à bord du Polarstern, un brise- glace de l'Institut allemand Alfred
Wegener, qui dérive lentement, au gré du vent, dans les glaces du pôle
nord, amarré à sa plaque de banquise (voir blog, 16 et 19 janvier 2020).
Cet ancien lieutenant de vaisseau et ex-pilote de l'Aéronavale, devait participer
pendant quatre mois à l'expédition Mosaic en Arctique. Etre relevé, avec son équipage, le 4 avril, puis rentrer en France par
ligne aérienne depuis Longyearbyen (nord de la Norvège). Mais comme il le raconte dans son journal de bord, « la
campagne aérienne a été annulée car un technicien a été contrôlé positif au
Coronavirus (…). Si je rentre en juin, cela fera sept mois d'absence
soit trois mois de plus. » Sébastien Drach tente de relativiser. « Nous voilà
donc coincés tels "les oubliés de Saint-Paul", ces pêcheurs
abandonnés par les armateurs sur une île des Terres Australes et Antarctiques
françaises. L'équipage international (18 nationalités) reste cependant très
soudé et mesure la chance d'avoir encore une vie sociale en ces temps
d'apocalypse. Nous essayons aussi de donner un sens à notre exil forcé en
puisant toujours un maximum d'informations sur notre milieu méconnu. »
Même si chaque membre de l’équipage vit « avec la peur indicible qu’un
proche soit touché par cette maladie sournoise » m’écrivait-il hier.