En Iran, la répression des femmes et des jeunes filles ne s'arrête jamais
Après la guerre de 12 jours menée par Israël contre l’Iran en juin dernier, la répression, à Téhéran et dans l'ensemble du pays, s’est à nouveau abattue contre les « espions » israéliens ou prétendus tels. Elle n’a en revanche jamais cessé contre les femmes.
Je vous propose de lire ci-dessous un extrait de l’étude de la Fondation pour l’innovation politique (Fondapol) Iran : une société sécularisée, diverse et dissidente, étude publiée en juillet, menée à partir des résultats des enquêtes en ligne du Groupe d’analyse et de mesure des attitudes en Iran (GAMAAN). Pour ne pas oublier ce que l’obscurantisme religieux continue de faire subir aux femmes.
Mécontentement de masse irréversible
« ... Les conservateurs ont également abandonné les faux-semblants. En 2021, après un simulacre d’élection présidentielle, ils ont élu Ebrahim Raisi, qui faisait partie d’un organe de répression nommé par l’opinion "comité de la mort", ayant envoyé des milliers de personnes à la potence. Par la suite, la tragédie de Mahsa (Jina) Amini*, battue à mort en septembre 2022, après avoir été détenue pour ne pas avoir parfaitement respecté les règles du hijab, n’a pas suscité d’appels à la réforme au sein du régime ou des cercles religieux mais a conduit à une fureur protestataire iconoclaste. Les manifestants ont mis le feu à des images des fondateurs de la République islamique – Khomeini et Khamenei – ainsi qu’à des images de Soleimani, le commandant des Gardiens de la révolution, tué en Irak par les États-Unis. Les femmes se sont débarrassées de leur hijab, l’ont brûlé, se sont coupé les cheveux et ont scandé "Femme, Vie, Liberté". Cette irrévérence manifeste a suscité une réponse violente de la part du régime : il a arrêté des milliers de personnes, en a tué plus de 500 (dont plus de 70 enfants), a exécuté des manifestants après des mises en scène de procès ; on a tiré dans les yeux, les seins et les parties génitales des manifestantes et multiplié menaces et sanctions pour non-port du hijab – y compris des années d’emprisonnement, des viols, des coups de fouet, et même l’ordre pour les accusés de laver des cadavres. Le régime est désormais confronté à un mécontentement de masse irréversible. Au moment où ces lignes sont écrites, les femmes continuent de défier les autorités en refusant de porter le hijab en public. Malgré les menaces du régime, elles redéfinissent les frontières entre la vie privée et la conformité publique aux prescriptions religieuses...»
« ... Les conservateurs ont également abandonné les faux-semblants. En 2021, après un simulacre d’élection présidentielle, ils ont élu Ebrahim Raisi, qui faisait partie d’un organe de répression nommé par l’opinion "comité de la mort", ayant envoyé des milliers de personnes à la potence. Par la suite, la tragédie de Mahsa (Jina) Amini*, battue à mort en septembre 2022, après avoir été détenue pour ne pas avoir parfaitement respecté les règles du hijab, n’a pas suscité d’appels à la réforme au sein du régime ou des cercles religieux mais a conduit à une fureur protestataire iconoclaste. Les manifestants ont mis le feu à des images des fondateurs de la République islamique – Khomeini et Khamenei – ainsi qu’à des images de Soleimani, le commandant des Gardiens de la révolution, tué en Irak par les États-Unis. Les femmes se sont débarrassées de leur hijab, l’ont brûlé, se sont coupé les cheveux et ont scandé "Femme, Vie, Liberté". Cette irrévérence manifeste a suscité une réponse violente de la part du régime : il a arrêté des milliers de personnes, en a tué plus de 500 (dont plus de 70 enfants), a exécuté des manifestants après des mises en scène de procès ; on a tiré dans les yeux, les seins et les parties génitales des manifestantes et multiplié menaces et sanctions pour non-port du hijab – y compris des années d’emprisonnement, des viols, des coups de fouet, et même l’ordre pour les accusés de laver des cadavres. Le régime est désormais confronté à un mécontentement de masse irréversible. Au moment où ces lignes sont écrites, les femmes continuent de défier les autorités en refusant de porter le hijab en public. Malgré les menaces du régime, elles redéfinissent les frontières entre la vie privée et la conformité publique aux prescriptions religieuses...»
Et les otages français...
N’oublions pas également dans la politique suppliciale menée par le régime de mollahs, nos compatriotes outils de la diplomatie des otages, raflés et détenus . Cécile Kohler et Jacques Paris depuis plus de trois ans, le franco-allemand Lennart Monterlos depuis quelques semaines.
*Mahsa/Zhina Amini est une jeune étudiante kurde qui s’est rendue à Téhéran avec son frère. Elle a été arrêtée par la « police des mœurs » (gasht-e ershad) pour « port de vêtements inappropriés ». Décédée trois jours plus tard.
Photo : Femmes iraniennes sans hijab sur la place Naqsh-e Jahan à Ispahan (2023), ©DR.