L’espionnage étranger a coûté 7,5 milliards d’euros à l’économie australienne en 2023-2024
Soit 12,5 milliards de dollars (australiens), minimum. Celui qui chiffre ce préjudice est Mike Burgess, le directeur général de l’Australian Security Intelligence Organisation (ASIO), le service de renseignement intérieur. Celui-ci qui s’exprimait au Hawke Centre à Adélaïde a cité la Chine, la Russie et l’Iran comme trois des principaux pays qui « ciblent agressivement » toute une série de secteurs et portent un « intérêt très malsain à l'AUKUS* ». Révélant que 24 opérations d'ingérence ont été mises au jour au cours des trois dernières années, « soit plus que les huit années précédentes réunies. »
Secrets commerciaux
« La Russie demeure une menace d'espionnage persistante et agressive. L'année dernière, deux citoyens australiens d'origine russe ont été arrêtés et inculpés d'espionnage. Par ailleurs, je peux confirmer qu’en 2022, un certain nombre d’agents des services de renseignement russes non déclarés ont été expulsés. » Mais ils ne sont pas les seuls :
« Vous seriez vraiment surpris par le nombre et les noms des pays qui tentent de voler nos secrets...»
L’institut australien de criminologie avec lequel l’ASIO a travaillé sur le chiffrage de ce pillage estime que des cyber-espions étrangers ont volé près de 2 milliards de dollars (soit 1,2 milliard d’euros) de secrets commerciaux et de propriété intellectuelle à des entreprises et sociétés australiennes en 2023-2024. Des chiffres probablement en-deçà de la réalité, a laissé entendre M.Burgess.
« Trop souvent, nous rendons les choses trop faciles »
En Australie, comme ailleurs dans le monde, le comportement désinvolte de certains internautes constitue un facteur aggravant et donc une opportunité pour les services étrangers. Le patron du contre-espionnage australien a ainsi expliqué que sur un seul site de réseautage professionnel, les profils de plus de 35 000 Australiens indiquent qu’ils ont accès à des informations sensibles et potentiellement classifiées. « Environ 7 000 d'entre eux font référence à leur travail dans le secteur de la défense, y compris le projet spécifique sur lequel ils travaillent, l'équipe dans laquelle ils travaillent et les technologies critiques avec lesquelles ils travaillent. »
Près de 400 d’entre eux déclarent explicitement travailler sur AUKUS, et ce chiffre dépasse les 2 000 si l’on inclut des références plus larges aux « sous-marins » et au « nucléaire ».
En fin près de 2 500 personnes « se vantent publiquement d’avoir une habilitation de sécurité et treize cents affirment travailler dans le domaine de la sécurité nationale. » Et de conclure : « Trop souvent, nous rendons les choses trop faciles... »
* Accord militaire entre l’Australie, le Royaume-Uni et les USA.
« Trop souvent, nous rendons les choses trop faciles »
En Australie, comme ailleurs dans le monde, le comportement désinvolte de certains internautes constitue un facteur aggravant et donc une opportunité pour les services étrangers. Le patron du contre-espionnage australien a ainsi expliqué que sur un seul site de réseautage professionnel, les profils de plus de 35 000 Australiens indiquent qu’ils ont accès à des informations sensibles et potentiellement classifiées. « Environ 7 000 d'entre eux font référence à leur travail dans le secteur de la défense, y compris le projet spécifique sur lequel ils travaillent, l'équipe dans laquelle ils travaillent et les technologies critiques avec lesquelles ils travaillent. »
Près de 400 d’entre eux déclarent explicitement travailler sur AUKUS, et ce chiffre dépasse les 2 000 si l’on inclut des références plus larges aux « sous-marins » et au « nucléaire ».
En fin près de 2 500 personnes « se vantent publiquement d’avoir une habilitation de sécurité et treize cents affirment travailler dans le domaine de la sécurité nationale. » Et de conclure : « Trop souvent, nous rendons les choses trop faciles... »
* Accord militaire entre l’Australie, le Royaume-Uni et les USA.
Photo : © ASIO