Pères Victor Dillard et Jean Batiffol, officiers, prêtres béatifiés avec 48 victimes du nazisme



Ils sont 50. Prêtres diocésains, religieux (Ordre des frères mineurs, Compagnie de Jésus), séminaristes ou laïcs (Scouts de France, Jeunesse ouvrière chrétienne), ces « martyrs français de l’apostolat » pour reprendre les termes du père Bernard Ardura, postulateur de la cause de canonisation, sont morts il y a 80 ans pour la plupart, à Buchenwald, Dachau, Mauthausen, Flossenbürg, Neuengamme, Dresde, Ravensbrück et dans d’autres lieux de supplice nazis et viennent d’être béatifiés. C’était le 23 décembre en la cathédrale Notre-Dame à Paris.
Le 20 juin dernier, le pape Léon XIV a signé un décret du dicastère des Causes des Saints reconnaissant « le martyre de ces hommes par haine de leur foi sous le régime nazi en 1944 et 1945 » précise le Diocèse aux armées.

Victor Dillard

Ainsi Victor Dillard, qui entre chez les Jésuites en 1919 après s’être battu lors de la Première Guerre mondiale. Capitaine d’artillerie en 1940, il est fait prisonnier mais parvient à s’évader. Lors de la création du Service du travail obligatoire (STO) en 1943, il décide de partir afin de créer une aumônerie clandestine. Arrivé comme électricien, il est trahi, arrêté et interné à Dachau où il meurt le 12 janvier 1945, à l’âge de 47 ans. Dans son Journal, en septembre 1943, il écrit : « Je n’ai pas de difficulté sur la mort, je ne vois pas de quoi j’aurais à me détacher, ma vie a été donnée une fois pour toutes. Qu’elle n’ait pas encore été prise, c’est un hasard ou plutôt une grâce. »

Ordonnance Kaltenbrunner

Le 3 décembre 1943 est publiée l’ordonnance Kaltenbrunner qui vise à éliminer tous ceux qui menent une activité religieuse auprès des jeunes travailleurs civils français, en particulier issus de l’église catholique. Cette activité est considérée comme anti-allemande. La sanction pouvant être la peine de mort.

Jean Batiffol

Ordonné prêtre en 1938, Jean Batiffol rejoint un an plus tard le 26e régiment d'artillerie (RA) comme officier. Fait prisonnier en juin 40, il est envoyé dans un oflag en Autriche. En 1943, « autorisé à quitter le camp, il refuse le confort du retour » détaille le Diocèse aux armées. « Il choisit de servir les "réquisitionnés" en Autriche ». Arrêté en décembre 44, il est déporté à Mauthausen où il meurt d’épuisement…le 8 mai 1945, à l’âge de 48 ans.

Photo : messe de béatification le 23 décembre présidée par le cardinal Jean-Claude Hollerich, archevêque de Luxembourg et légat du pape ©Notre-Dame de Paris.

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