Ainsi était Valérie André




Enfant à Strasbourg, Valérie André rêvait de devenir aviatrice. Adolescente, elle parviendra à faire son apprentissage dans cet univers. Plus précisément à 17 ans, en 1939, profitant de l’essor de l’aviation populaire, programme lancé en 1936 par Pierre Cot et Jean Zay, respectivement ministres de l’Air et de l’Éducation nationale du Front populaire. Mais elle quitte l’Alsace au début de la Seconde Guerre mondiale pour Clermont-Ferrand ,où l’université de Strasbourg a trouvé refuge. Elle a débuté, en effet, des études médecine, une autre de ses passions. Lorsque les Allemands franchissent la ligne de démarcation et occupent donc l’ensemble de la France en novembre 1942, Valérie André part à Paris.. Elle termine ses études en 1947 et soutient une thèse sur la « pathologie du parachutisme »… et obtient son brevet parachutiste l’année suivante.

Indochine et hélicoptère

Quelques mois plus tard voici le médecin devenu capitaine en Indochine. Valérie André s’est en effet engagée. Et après un stage, elle est envoyée sur les terrains inaccessibles aux avions afin de soigner les blessés.
Découvrant le potentiel de l’hélicoptère pour la médecine militaire, elle sollicite une formation de pilote et rejoint l’école de Pontoise en juin 1950. En zone de guerre, elle effectuera ensuite cent-vingts vols et assurera l’évacuation de cent soixante-cinq blessés. Les Méo, l’une des tribus qu’elle rencontre au Laos, la surnomme même « la femme-descendue-du-ciel » rapporte le site de l’ECPAD.

Femme dans un monde masculin

Dans ce monde militaire profondément masculin, la jeune médecin-pilote parvient à poursuivre sa carrière en intégrant ainsi le centre de vol expérimental de Brétigny-sur-Orge en 1953. En 1959, elle est affectée en Algérie en tant que médecin-chef et pilote d’hélicoptère, où elle réalise trois cent soixante-cinq missions. Ensuite, elle poursuit sa carrière d’officier du Service de Santé et devient conseillère auprès du Commandement du transport aérien militaire (COTAM). Promue lieutenant-colonel en 1965, colonel en 1970 et médecin général en 1976, Valérie André devient la première femme général de l’armée française ce qui lui vaut le surnom de « Madame le général »...qui quitte l’uniforme en 1981. Totalisant 3 200 heures de vol.

Exemplaire

Grand-croix de l'ordre national du Mérite en 1987 puis Grand-croix de la Légion d'honneur en 1999, Valérie André a disparu ce mercredi dans sa 103e année. Aujourd’hui, tout est donc fini mais Valérie André la pionnière, est et restera un exemple d’abnégation et de courage.

Photo : DR

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