Nouvelle-Calédonie, le BIG en plein boum
Quelqu'un d'espiègle pourrait formuler l’information à travers un faire-part: « Le Groupe d’initiative de Bakou (BIG) est heureux de vous faire part de la naissance, à Nouméa ce week-end, de Fid. Nous lui souhaitons une longue vie. »
Bakou à l’initiative
FID n’est pas un prénom, il s’agit du « Front International de décolonisation ». Un baptême coïncidant avec le 44e congrès du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) auquel ont d'ailleurs été conviés les signataires de ce nouvel outil anti-français. Abbas Abbassov, le directeur du BIG a, de Bakou, immédiatement apporté son soutien à la création et à la poursuite des activités du Front international de décolonisation. Dans la récente histoire de l'offensive contre Paris entreprise par l’Azerbaïdjan, cette nouvelle étape ne surprend pas car ses contours avaient été dessinés en juillet dernier. L’angle d’attaque de Bakou est depuis deux ans, principalement concentré sur l’outre-mer français et le président Ilham Aliyev,et ses affidés, soufflent avec ardeur sur les braises.
Solidarité avec les kanak
15 représentants de mouvements venus d’une partie de l’outre-mer français (Martinique, Guadeloupe, Guyane mais également de Corse…) ont signé cette déclaration « en terres kanakes et exprimé leur « pleine solidarité avec tous les militants anticolonialistes de nos pays emprisonnés dans les geôles françaises ou harcelés par la prétendue "justice" française pour avoir dit non à l’oppression coloniale. » Commentaire sur Facebook d’un signataire, Francis Carole fondateur du Parti pour la libération de la Martinique (PALIMA) : ce congrès « fait baver de rage les loyalistes de Nouvelle-Calédonie, enfermés dans des réflexes d’Afrikaners comme à l’époque de l’apartheid en Afrique du Sud. » Rappelons que lors des élections territoriales de 2015 en Martinique, ce parti d’extrême-gauche était membre d’une coalition qui n’a pas hésité à faire alliance, en vue du 2e tour, avec… les Républicains.
Manœuvre interne
« C’est inacceptable de participer à des opérations qui visent tout simplement à affaiblir la France et la République » a expliqué, hier soir Manuel Valls lors de la présentation de ses vœux au ministère des outre-mer à Paris. Une flèche qui visait, notamment Bakou. Dans l’assistance se trouvait Alain Christnacht, l’un des artisans des accords Matignon-Oudinot en 1988 et ancien haut-commissaire à Nouméa, qui estime que la création de ce Front international de décolonisation « est une manoeuvre interne dont le résultat sinon l’objectif principal est de gêner les indépendantistes de l’UC* qui veulent venir à Paris pour discuter comme le propose le gouvernement. » Une reprise des discussions bilatérales sur l'avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie devrait avoir lieu, la semaine prochaine, à Paris, rue Oudinot.
*Union Calédonienne, membre du FLNKS.
Photo : drapeaux de mouvements indépendantistes, ce week-end, à Nouméa. Copyright Noémie Dutreutre/NC la 1ere