Le « président Seba » et l’opération Jéricho


Voilà un exemple de storytelling à étudier dans les écoles de communication. La forme tout d’abord : un cadre solennel, le drapeau national (béninois en l’occurrence) en bas de l’image, une déclaration posée, un code vestimentaire adapté. Et un plan fixe pour rendre plus officielle la déclaration. L’activiste et suprémaciste noir Stellio Gilles Robert Capo-Chichi dit Kémi Seba, connait la communication et en a largement utilisé les ressorts, hier, dans son annonce de candidature potentielle à la présidence du Bénin.

Allié de Moscou

Le fond, ensuite. Le scénario utilisé dans cette vidéo est classique. Etablir un constat le plus négatif possible de la situation locale. L’allié de Moscou et de Wagner accuse ainsi l’actuel président béninois Patrice Talon d’avoir « une passion pour la persécution » et « l’intimidation » Et les entreprises françaises (pays dont il a été déchu de la nationalité en juillet dernier) « de contrôler l’économie locale. »
Deuxième étape, diffusion d’une vidéo évoquant les difficultés de la vie quotidienne et la hausse des prix des produits de base, dont la deuxième partie est un micro-trottoir où des hommes et des femmes appellent à la candidature de Kémi Séba. Troisième étape d’un scénario conduisant à l’appel de « l’homme providentiel », le suprémaciste noir de déclarer : « J’ai décidé d’accepter vos demandes incessantes visant à me pousser à être candidat à la présidence du Bénin » en 2026.

Jéricho
Toutefois, selon le code électoral, les candidats à l’élection présidentielle doivent nécessairement être présentés par un parti politique. Les candidatures indépendantes ne sont plus admises et les prétendants doivent être parrainés par au moins 28 élus, des députés ou des maires ou encore députés et maires à la fois. Alors, M. Séba envisage de lancer « l’opération Jéricho » reposant sur la mobilisation, « la contestation populaire et une prise de responsabilité de ceux qui sont habilités dans le pays à faire basculer les choses pour que le peuple puisse reprendre le pouvoir. »

Multiples casquettes

Kémi Séba, né à Strasbourg en 1981 de parents béninois, a fondé dans les années 2000 en France, Tribu Ka et Génération Kémi Seba, deux organisations dissoutes pour incitation à la haine raciale. M. Séba avait été nommé en août dernier, conseiller spécial du chef de la junte nigérienne et obtenu un passeport diplomatique.

Photo : capture d'écran Facebook.

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