Les leçons de l'Azerbaïdjan ou la pratique intensive du cynisme

Le philosophe Cratès de Thèbes aurait affirmé que sa patrie c'était le mépris de l'opinion des autres. Le cynisme politique atteint aujourd’hui une intensité dramatique. Je ne parlerai pas des déclarations martiales des uns et des autres sur absolument tous les continents mais pour documenter l’immoralité des doctrines, j’ai choisi de parler, une nouvelle fois, de l’Azerbaïdjan.

Bakou,164e pays dans le monde pour la liberté de la presse (sur 180) a organisé mercredi dernier une rencontre entre des députés « membres du Groupe parlementaire de soutien au peuple corse (et) un groupe de représentants des médias des colonies françaises » explique l’agence de presse officielle. Venus, si l’on suit le compte-rendu d’Azertac, de Nouvelle-Calédonie*, de Saint-Martin, de Guadeloupe et de Guyane. Ces invités du Groupe d'initiative de Bakou (BIG) auraient souligné, toujours selon l'agence officielle de presse, que « le gouvernement français était indifférent à la vie de ces peuples. » Et auraient loué le rôle de l’Azerbaïdjan « dans le processus de décolonisation » et mis en valeur « l’importance du Front international de libération créé (par Bakou) contre la politique coloniale de la France ».

Donner des leçons

Le député Toural Gandjaliyev, membre du Groupe de soutien au peuple corse créé au Milli Medjlis azerbaïdjanais (assemblée nationale) a doctement exhorté les représentants des médias à « attirer l’attention sur ce problème ("de faux récits inventés par la France"), diffuser des informations sur les massacres et faire connaître les vérités au monde. »
En Azerbaïdjan, une trentaine de journalistes (dont 8 femmes) sont en prison.

*Une journaliste calédonienne de la radio anti-indépendantiste RRB a été invitée et s'est rendue sur place "pour voir". Son témoignage est à écouter sur : https://rrb.nc/article/une-journaliste-rrb-bacou

Copyright photo : Azertac