Trois ans de reconfiguration du dispositif militaire en Afrique

Hier, les dernières installations militaires françaises au Sénégal, le camp Geille et l’escale aéronautique militaire, ont été restituées à ce pays. Une reconfiguration qui touche, depuis 2022, toutes les bases militaires permanentes françaises d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale. Ainsi les quatre états-majors déployés à Abidjan, Libreville, Dakar et Ndjaména ont été fermés et remplacés par un seul état-major, le Commandement pour l’Afrique (CPA), installé à Paris et dirigé par le général Pascal Ianni, présent, hier, à Dakar. Dans ces deux régions, les armées françaises déploient désormais des détachements temporaires modulables adossés à des « dispositifs socles » insérés au sein de bases militaires africaines.

Nouvelle approche
Une réarticulation expliquée en octobre dernier aux députés de la Commission de la défense nationale et des forces armées par chef d’état-major des armées, le général Burkhard : « En Afrique, nous passons de forces prépositionnées à des forces engagées par séquences, réduisant ainsi notre empreinte et notre visibilité ».
« Réorganisation qui permet de prendre en compte l’évolution de l’environnement politique et stratégique sur le continent africain » précise une source diplomatique. Mais aussi, explique-t-on au ministère des Armées de « s’adapter à l’émergence d’un champ informationnel contesté où l’action de nombreux pays occidentaux, en particulier de la France, se voit instrumentalisée à des fins de désinformation. »

Etats partenaires
Une transformation qui, précisent nos interlocuteurs, « ne relève donc ni d’un désengagement, ni d’une diminution de la coopération et encore moins d’une rupture » mais s’inscrit dans une logique partenariale. « Là où les compétiteurs misent sur des contrats avec des mercenaires ou les seules livraisons d’armement isolées, l’approche française repose sur un dialogue constant avec les Etats partenaires qui le souhaitent » ajoute une source militaire.

Illustration : logo Commandement pour l'Afrique.