Bakou-Moscou, de mal en pis
C’est le dernier clash en date. Le 27 juin, le FSB mène une opération à Ekaterinbourg, ville de l’Oural, à 1 750 kilomètres de Moscou. Sont visés, des hommes suspectés d’être mêlé à des assassinats commis il y a deux décennies. Parmi eux des Russes d’origine azerbaidjanaise. Notamment les frères Safarov. Huseyn et Ziyaddin qui sont ensuite déclarés morts par les autorités russes, l’un à la suite d’un arrêt cardiaque, l’autre d’une insuffisance cardiaque aiguë. Les deux corps rapatriés dans leur pays d’origine sont ensuite autopsiés. Leur mort serait la conséquence de « multiples blessures subies » explique alors le directeur principal de l’Unité d’expertise médico-légale et d’anatomie pathologique du ministère de la Santé cité par Azertac, l’agence de presse officielle azerbaidjanaise.
Une dizaine d’autres personnes toujours d’origine azerbaidjanaises ont été arrêtées. Certaines auraient été blessées.
Principes fondamentaux des droits de l’homme
Un fait divers qui devient rapidement politique à Bakou, froissée depuis quelques mois par Moscou. Ainsi par le départ des soldats russes (la puissance protectrice) de « maintien de la paix » du Haut-Karabagh en avril 2024. Mais surtout par le crash du vol 8243 d'Azerbaïdjan Airlines, vraisemblablement abattu par un tir de missile russe le 25 décembre dernier (38 morts). Le centre culturel russe à Bakou est aussitôt fermé par le pouvoir local.
A la suite de la mort des deux frères Safarov, le 1er juillet, l’ambassadeur d’Azerbaïdjan à Moscou remet une note à la partie russe soulignant « que les actes de torture et les traitements dégradants infligés à des ressortissants azerbaïdjanais par les forces de l’ordre russes constituent une violation (…) des principes fondamentaux des droits de l’homme reconnus au niveau international. » Le chargé d'affaires de l'ambassade de la Fédération de Russie en République d'Azerbaïdjan, Piotr Volokovikh se voit, de son côté, convoqué.
Rétorsion musclée
Bakou a dans l’intervalle perquisitionné le bureau de Sputnik, l’agence de presse russe. Des journalistes (russes) sont arrêtés et placés en détention. Entre-temps, ils ont été molestés.
Bakou a également lancé une offensive médiatique sur ses canaux habituels de communication, ainsi Azertac et le site Caliber (proche des services de renseignement) pour ne citer qu’eux. Sont par exemple publiées la déclaration d’un député local, Vasif Gafarov, qui dénonce une « discrimination ethnique », celle de Teodora Marin, experte roumaine en relations internationales, qui déclare que « la Russie agit toujours selon la doctrine de Leningrad du siècle dernier. Ce comportement n'est pas fondé sur le droit, mais sur le recours à la force, la répression de l'autre partie et la pression sur les groupes ethniques. »
Pour sa part, le président de la Société d'amitié Azerbaïdjan-Chypre, Orhan Hasanoglu y voit la « manifestation de la montée du discours anti-turc et anti-azerbaïdjanais en Russie et de la mentalité raciste qui s'est enracinée dans les structures étatiques ». Même tonalité pour un autre parlementaire azerbaïdjanais, Elchin Mirzabeyli, qui souligne que « la politique chauvine, discriminatoire et islamophobe actuellement menée en Russie contre les Azerbaïdjanais, les Ouzbeks, les Kirghizes, les Turkmènes et les représentants d'autres peuples turcophones et musulmans n'est pas fortuite. » Aujourd’hui, le président turc Recep Tayyip Erdogan a achevé une visite en Azerbaïdjan.
Principes fondamentaux des droits de l’homme
Un fait divers qui devient rapidement politique à Bakou, froissée depuis quelques mois par Moscou. Ainsi par le départ des soldats russes (la puissance protectrice) de « maintien de la paix » du Haut-Karabagh en avril 2024. Mais surtout par le crash du vol 8243 d'Azerbaïdjan Airlines, vraisemblablement abattu par un tir de missile russe le 25 décembre dernier (38 morts). Le centre culturel russe à Bakou est aussitôt fermé par le pouvoir local.
A la suite de la mort des deux frères Safarov, le 1er juillet, l’ambassadeur d’Azerbaïdjan à Moscou remet une note à la partie russe soulignant « que les actes de torture et les traitements dégradants infligés à des ressortissants azerbaïdjanais par les forces de l’ordre russes constituent une violation (…) des principes fondamentaux des droits de l’homme reconnus au niveau international. » Le chargé d'affaires de l'ambassade de la Fédération de Russie en République d'Azerbaïdjan, Piotr Volokovikh se voit, de son côté, convoqué.
Rétorsion musclée
Bakou a dans l’intervalle perquisitionné le bureau de Sputnik, l’agence de presse russe. Des journalistes (russes) sont arrêtés et placés en détention. Entre-temps, ils ont été molestés.
Bakou a également lancé une offensive médiatique sur ses canaux habituels de communication, ainsi Azertac et le site Caliber (proche des services de renseignement) pour ne citer qu’eux. Sont par exemple publiées la déclaration d’un député local, Vasif Gafarov, qui dénonce une « discrimination ethnique », celle de Teodora Marin, experte roumaine en relations internationales, qui déclare que « la Russie agit toujours selon la doctrine de Leningrad du siècle dernier. Ce comportement n'est pas fondé sur le droit, mais sur le recours à la force, la répression de l'autre partie et la pression sur les groupes ethniques. »
Pour sa part, le président de la Société d'amitié Azerbaïdjan-Chypre, Orhan Hasanoglu y voit la « manifestation de la montée du discours anti-turc et anti-azerbaïdjanais en Russie et de la mentalité raciste qui s'est enracinée dans les structures étatiques ». Même tonalité pour un autre parlementaire azerbaïdjanais, Elchin Mirzabeyli, qui souligne que « la politique chauvine, discriminatoire et islamophobe actuellement menée en Russie contre les Azerbaïdjanais, les Ouzbeks, les Kirghizes, les Turkmènes et les représentants d'autres peuples turcophones et musulmans n'est pas fortuite. » Aujourd’hui, le président turc Recep Tayyip Erdogan a achevé une visite en Azerbaïdjan.
Photo : obsèques des frères Safarov en Azerbaïdjan ©Caliber