vendredi 8 avril 2016

Hubert Germain et la considération légionnaire

Dialogue, il y a quelques heures avec Hubert Germain, Compagnon de la Libération et Grand officier de la Légion d'honneur. De 1942 à 1945, il servit à la 13ème DBLE (Demi-brigade de Légion étrangère). Il est le dernier des 96 Compagnons de la Libération issus de la 13 encore en vie. Lors de Camerone 2012, c'est lui qui porta la main du capitaine Danjou à Aubagne.
Nous évoquons la sortie de vive force de Bir Hakeim, dans la nuit du 10 au 11 juin 1942, pour échapper à l'encerclement allemand et italien. A 22 ans, Hubert Germain commande une section : " Je me suis dit, comme tu es placé, tu n'en as que pour deux secondes à vivre. J'ai attendu... Au bout de ces deux secondes, j'ai été déchaîné. Nous avons traversé les lignes allemandes. Cela m'a valu ma propre considération. Le lendemain, je rencontre un ancien, un adjudant ou adjudant-chef". Hubert Germain raconte ce dialogue.
- La nuit a été chaude, lui dis-je
- Boaf, pas tellement...répond le sous-officier. A la lueur des fusées éclairantes, on voyait votre silhouette. Il n'y avait qu'à vous suivre.
Hubert Germain s'arrête, fait bouger sa canne en racine de sequoia et me regarde avec ses yeux clairs :" Cette réflexion ne vaut-elle pas toutes les décorations ?"