Leur Camerone (3) : Marc Théry

Poursuite de la publication de la série Camerone (30 avril) et de la vision qu' ont de cette célébration, des anciens ou des militaires en service actif ; qu'ils soient légionnaires, officiers ayant servi ou servant à la Légion. J'ai, égalementsollicité des regards civils. Dont celui d'une jeune femme. Que nous découvrirons prochainement. 
Aujourd'hui, suivons le général Marc Théry (2 S) ancien chef de corps du 3ème Régiment étranger d'infanterie (1991-93).


Le lieutenant Théry, Corte, 1973 (DR)
"Mon premier Camerone…Après ma sortie de Saint-Cyr et de l’Ecole d’Infanterie, me voici affecté au moment de la recréation du 2° Régiment Etranger en août 1972, à Corte. L’année suivante, je suis lieutenant, chef de peloton d’élèves sous-officiers à la Compagnie d’instruction des cadres.
Début mars 1973, nous voilà lancés dans le cycle des cérémonies de Camerone.  Deux mois n’étaient pas de trop, à la fois pour préparer la veillée du 29 avril, la prise d’armes du 30 et la kermesse ! La veillée se déroule sur le nouveau stade construit à la main, par les sections d’EV et les élèves gradés : chants, feu de camp…une  soirée émouvante. Le lendemain matin, après un café apporté aux légionnaires dès poltron minet, nous partons en tenue de parade, au centre-ville pour la prise d’armes. C’est l’inspection des troupes par le colonel Servranckx et le récit du combat de Camerone, puis c’est le défilé sur le Cours Paoli au milieu des vivats. Instants solennels, fierté d’honorer nos Anciens…
Mais c’est la kermesse qui reste la plus ancrée dans ma mémoire. En effet, nous avions été chargés par notre capitaine, de tenir le restaurant « choucroute ». Une vraie aventure car je découvrais les secrets d’une mission originale et pas simple. Mais mon adjoint, le sergent-chef Ragot, remarquable sous-officier, avait tout organisé : choucroute et bière Kronenbourg en fûts venus directement d’Alsace, tentes décorées, bar et salle à manger aménagés avec goût…Dès midi, une dizaine de légionnaires du peloton animaient notre taverne et déjà, les clients se pressaient : camarades des autres pelotons, officiers et sous-officiers du régiment avec leurs familles et amis, civils cortenais…Chacun venait se restaurer entre le tir à la carabine, le loto ou la promenade en âne…Sans doute étais-je trop généreux car les tarifs étaient plus qu’alléchants : 3 Francs pour une choucroute complète et une chope de bière…Si bien qu’à 15h00, le stock de boisson avait fondu. « Mais tu es Légionnaire, dé…….-toi ». Nous voilà partis à la recherche de ravitaillement. Ouf ! Le foyer du régiment nous dépanna avec des bouteilles de ce breuvage subrepticement rajouté à la machine à pression. Les clients étaient toujours aussi nombreux. Un vrai succès ! Et le soir même, j’accueillais des invités de marque, l’état-major du GILE, les commandants d’unité et même le sous-préfet de Corte. Ce 30 avril 1973 se termina dans une ambiance, chaude, joyeuse et fraternelle. Le but était atteint…nous avions été fidèles à l’esprit de nos Anciens. D’autres Camerone suivront mais jamais je n’oublierai celui de mes premiers pas d’officier à la Légion."


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