Aujourd'hui, suivons le lieutenant-colonel François-Xavier Petiteau, chef de corps du Groupement de recrutement de la Légion étrangère.
Crédit : Légion étrangère |
"Quel que soit son grade et son
ancienneté, tout légionnaire espère secrètement faire un jour Camerone. Ne vous
essayez pas à psychanalyser ce rêve intime. Pas de gloriole fantasmée dans cet
espoir secret mais simplement une action qui a du sens, donné par l’amour du
chef, le caractère sacré de la mission et de la parole donnée, la vraie
camaraderie des frères d’armes, le courage et l’abnégation. Ecoutez nos anciens
qui ont " fait leur Camerone", à Dien-Bien-Phu, ou sur un poste
isolé… Ils ne ressassent pas leurs faits glorieux, mais tout au contraire, ils
vous parlent avec humilité de leurs camarades tombés, des chefs qu’ils ont
suivis dans la tourmente, du compagnon d’armes qui leur a sauvé la peau,
souvent au prix de son propre sang. Ils vous disent qu’en dépit des épreuves,
ils ont rempli leur mission, jusqu’au bout. Alors tous, du 1ère
classe au colonel, on se prend à espérer qu’un jour…
A Paris, loin des fracas des combats, nous
vivons néanmoins dans l’esprit de Camerone. Il y a quelques semaines, le chef
de corps que je suis a eu une idée avec monsieur Thierry Marx : nous allons
faire un pain de Camerone. Alors le colonel a appelé un de ses capitaines ; « mon capitaine, nous allons faire du pain à Camerone
cette année. Vous êtes légionnaire, trouvez une solution, fabriquez une
boulangerie sur le fort de Nogent, mais le 30 avril, nous mangerons notre
pain ». « A vos ordres mon colonel ! » La mission est
sacrée, elle sera exécutée.
Et je peux vous assurer que si
vous venez le 30 avril au Fort de Nogent, après la prise d’armes, vous pourrez
repartir avec un pain de Camerone ! "