Rainer est mort(e)



 Il est cruel de voir partir ces derniers hommes et femmes qui firent preuve de leur dévouement à la patrie à la fin de leur adolescence. Ils sont si peu nombreux aujourd’hui. Et il ne faut surtout pas que nous nous enfoncions dans l’oubli. Ainsi après la mort ces dernières heures de Madeleine Riffaud, 100 ans depuis le 23 août.

Action
Elle a 18 ans, en 1942, lorsqu’elle entre en résistance, au sein des FTP. Un engagement qui rime avec insécurité permanente. Dans une deuxième année d’occupation, où rien n’est encore joué.
En juillet 44, à quelques encablures de la libération de Paris, la jeune femme tue sur la passerelle Solférino un militaire allemand. Deux balles dans la tête : « j’avais pris les armes de la douleur » écrira-t-elle plus tard. Un responsable de Milice, qui se trouvait à proximité parvient à arrêter Madeleine Riffaud et à la livrer à la Gestapo. Commencent les très longues et insupportables heures de torture. Elle ne dit rien.

Le destin

Le destin ou la providence viennent pourtant en aide à celle qui a été condamnée à mort. Mais avant cela, les Allemands veulent une confrontation avec un policier qui s’est fait voler son arme de service, qui aurait été utilisée passerelle de Solférino. « Rainer », son pseudo choisi en raison de son admiration pour le poète autrichien Rainer Maria Rilke, est à nouveau torturée. Puis 11 jours avant la libération de la capitale, le 14 août, la jeune femme est envoyée à la gare de Pantin. Direction, le lendemain, l’Allemagne. L’étudiante parvient avec l’aide d’autres captives à sauter sur le ballast. Mais les occupants se saisissent d’elle. A nouveau, direction la prison de Fresnes (Val-de-Marne). La future journaliste parvient à bénéficier d’un échange de prisonniers sous l’égide de la Croix Rouge et du consul de Suède Raoul Nordling.

Le jour de ses 20 ans, Madeleine Riffaud se bat dans le 19e arrondissement parisien… 

Photo : Facebook                      

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