Ces réseaux criminels si utiles à Moscou



La guerre coûte cher. A ‘Ukraine et à la Russie. Certaines sources estiment que l’armée russe a enregistré 1 500 morts ou blessés, chaque jour du mois d’octobre. Il y a bien longtemps que la conscription n’est plus suffisante pour les deux armées. Le Kremlin utilise donc toutes les ressources à sa disposition, étant passé à une mobilisation à 360°. Ce qui signifie que les éléments légaux mais aussi illégaux sont priés de participer à « l’opération spéciale. »

Les services à la manœuvre

Le SVR (renseignement extérieur), le FSB (agence intérieure) et le GU (ex GRU, renseignement militaire) gèrent des réseaux criminels engagés dans des opérations de cyberattaques, de sabotage, de renseignement (des besoins importants après l’expulsion de 400 « diplomates » par différents pays européens), de contrebande, de blanchiment d’argent mais aussi d’assassinats. Le FSB est un pionnier dans l’utilisation de ces mafieux, en Russie dans un premier temps, ensuite à l’extérieur des frontières. Historiquement, les connexions entre monde du renseignement et réseaux mafieux existent depuis l’Union Soviétique. Mais les spécialistes ont constaté une activation plus importante des liens depuis 2022.

La diaspora criminelle
« Bien que la guerre en Ukraine ait réduit de moitié le flux de la route de la drogue du Nord vers l’Europe, les réseaux de souche russe fournissent toujours une part substantielle de l’héroïne vendue par les gangs du continent » constate un policier. Des groupes qui participent, sans aucun doute, à la contrebande des biens sous sanctions. On trouve ceux-ci, en particulier, en Allemagne, en Espagne et en Israël.

L’emploi des réseaux  

Pour les importations de biens sous sanctions, comme les composants électroniques utilisés dans les systèmes militaires. « Pour cela, des réseaux sont mis en place, passant par exemple par la Turquie ou le Kazakhstan. En 2023, la Russie a réussi à importer 22,23 milliards de dollars de produits "critiques" malgré le régime des sanctions » explique un diplomate.
Les hors-la-loi sont également utiles dans le blanchiment d’argent bien que Moscou ait de plus en plus recours aux crypto-monnaies pour financer des opérations secrètes.

Déstabilisation
Cette main-d’œuvre peut se charger également des cyberattaques, qui sont en forte augmentation. La même peut également être associée aux opérations de déstabilisation visant à accentuer les divisions en Europe occidentale et à favoriser le vote populiste. Et par la même occasion à saper les régimes occidentaux.
Autre dossier exploité par Moscou : la gestion des flux migratoires. En favorisant un afflux massif des migrants à l’Ouest, suscitant ainsi des réactions xénophobes ou qui obligent ces pays à fermer leurs frontières. Pour cela, un axe réseaux de passeurs du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord avec les gangs russes a été renforcé.
Des criminels peuvent également être recrutés pour des assassinats politiques.

A chacun son rôle

Le secrétariat du Conseil de sécurité « joue un rôle central dans la gestion des interactions entre services de renseignement et réseaux criminels » explique un connaisseur de la galaxie du renseignement russe. Il n’est pas exclu poursuit-il, que le Kremlin confie de plus en plus à des mafieux étrangers certaines missions. »

Illustration : ChatGPT.







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