Légion, mort du général Coullon, le « Rollet moderne »

 


Le général Coullon disparaît quelques semaines après un autre nonagénaire, Jean-François Picheral, ancien sénateur des Bouches-du-Rhône. Tous deux avaient « co-construit » la proposition de loi « Français par le sang versé » adoptée en 1999 (voir post du 25 octobre dernier).

Premier COMLE
Pour la Légion, Jean-Claude Coullon fut, en effet, un « acteur de premier plan » comme le soulignait, il y a quelques heures, sur le réseau social LinkedIn, le général Youchtchenko, actuel commandant des képis blancs. « Un homme qui possédait une grande intelligence de situation, toujours attentif à l'image de l'institution » ajoute le général Alain Bouquin*.
Chef de corps de la 13e DBLE (1976-78), à la tête du Groupement de Légion étrangère en 1982 avant de devenir, deux ans plus tard, le premier COMLE, il fut le créateur du code de conduite du légionnaire, dit code d’honneur, dont la version finale fut confiée au 4e RE. Dans sa directive aux unités, Jean-Claude Coullon écrit alors « je tiens à vous préciser le cadre général dans lequel vous le ferez enseigner, ce qui  exclut toute proclamation à caractère solennel ou ostentatoire. Il ne faut, en effet, jamais confondre éthique et folklore » racontait-il, cet été, dans une interview à la Fédération des sociétés d'anciens de la Légion étrangère (FSALE) qu'il présida dix ans (1991-2001), après le service actif.

Président des sous-officiers
On doit aussi à cet ancien enfant de troupe, la création de la fonction de président des sous-officiers (PSO). Jean-Claude Coullon expliquait que « A la Légion, le corps des sous-officiers est une institution, un ordre même. Un de mes grands anciens avait dit : "Ils sont l’ossature, les courroies de transmission, les embrayages, les accélérateurs et les freins de la mécanique Légion". » 
Le major Frédéric Ambrosino, du Centre de documentation et de recherches historiques de la Légion, à Aubagne (Bouches-du-Rhône), relate ce souvenir : « Lorsque j’étais PSO du 1er RE, le général Coullon, après chaque Camerone, tenait à partager le champagne avec les sous-officiers et je me souviens qu’il nous avait gentiment dit que c’est grâce aux légionnaires et aux sous-officiers, en particulier, qu’il avait pu avoir ses étoiles. » Et le major Ambrosino de conclure : « Nous venons de perdre le Rollet moderne ».

Le général d’armée Coullon, décédé hier, aurait eu 95 ans le 7 décembre. Ses obsèques seront célébrées le mardi 3 décembre.
10h30: office religieux en la cathédrale "Saint-Louis" des Invalides (Paris),
11h30: honneurs militaires dans la cour d’honneur des Invalides.

* Alain Bouqin commanda la Légion de 2009 à 2011
Tableau : A. Rosenberg





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