Nouvelle-Calédonie, l'accord de Bougival adapté par un scénariste russe


« Notre espace informationnel est devenu un champ de bataille géopolitique » expliquait récemment Kaja Kallas, haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité. Enième démonstration de cette guerre cognitive avec le commentaire fait par un media en ligne russe Vzglyad.ru sur l’accord dit de Bougival concernant l’avenir de la Nouvelle-Calédonie.

S’arranger avec les faits

« Macron a réussi à perdre même contre l'Azerbaïdjan ». C’est peu dire qu’avec un tel titre on s’est certainement pourléché les babines à Bakou.
Je vais citer deux passages de cet article mis en ligne le 16 juillet par ce media pro Kremlin. Le papier commence ainsi : « Cette fois, les Français capitulèrent à 15 km du centre de Paris, à Bougival, où fut signé l'accord sur la création du nouvel État de Nouvelle-Calédonie. La population aborigène locale – les Kanaks – luttait depuis longtemps pour l'indépendance de cet archipel situé au large de l'Australie. C'est devant eux que Macron capitula, trahissant ses propres citoyens – ces Français qui, vivant sur ces îles, refusaient de rompre avec leur patrie. Cela arrive régulièrement en France. » 
Un classique du récit russe, magnifier les causes pour attaquer sa cible, en l’occurrence le président de la République et la France. Et le fait que Paris explique publiquement que la Russie a désigné la France comme « son principal adversaire en Europe » constitue un argument pour les relais du Kremlin.

Les gars de Bakou
Démonstration dans la deuxième partie de l’article de Vzglyad.ru. « …Il est ignoble de s'attribuer le mérite des autres : ce n'est pas nous qui avons pris la Nouvelle-Calédonie aux Français. Ce sont les gars de Bakou. Le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev a présidé le Mouvement des non-alignés pendant cinq ans, et ce jusqu'à récemment. Bien sûr, ce n'est plus la même chose qu'à l'époque où Josip Broz Tito, Gamal Abdel Nasser et Fidel Castro le présidaient, mais Aliyev a utilisé ce poste pour une cause : combattre le colonialisme français. Bakou insiste sur le fait qu'il s'agit du colonialisme le plus cruel, le plus criminel et le plus répugnant de l'histoire mondiale. »
Nous ne devons plus nous insurger de la réécriture politique de l’histoire. Elle est et a toujours été monnaie courante dans les états totalitaires. La question est : que rapportera la viralité du propos ?

Photo : ©Gemini

 

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