3ème RPIMA, le procès de Montpellier (actualisé)
Ce jour là,
le 29 juin 2008, le sergent Vizioz croit bien tirer à blanc. Ce sous-officier
participait à une démonstration lors d’une journée portes ouvertes, organisée
par le 3ème régiment de parachutistes d’infanterie de marine (RPIMA)
de Carcassonne (Aude). Beaucoup de civils y assistaient. Expérimenté, ce
trentenaire est chargé de couvrir la
fuite d’un otage et tirer sur des terroristes. Il vide le chargeur de son
Famas. Des cartouches à blanc…mais aussi des munitions de guerre. On échappe au
pire. Seize spectateurs sont blessés dont un enfant de deux ans touché à la
tête, au cœur, au poumon. L’affaire suscite beaucoup d’émotion. D’autant que le
président Sarkozy qualifie « d’amateurs » ces commandos devant
le chef d’état-major de l’armée de terre. Le lendemain, le général Bruno Cuche
quitte son poste. Si personne dans l’institution n’a contesté la gravité des
faits, les propos du chef de l’Etat ont été jugés
« disproportionnés » par l’armée et un climat de défiance
s’installera durablement.
Le sergent
Vizioz a été révoqué, sans droit à la retraite. A ses côtés ce mercredi sur le
banc des prévenus du tribunal correctionnel de Montpellier,
plusieurs officiers dont le chef de corps qui quittait ce jour là, son poste.
Le colonel Merveilleux du Vignaux, le lieutenant-colonel Peyre ont écopé de
trente jours d’arrêt. Le capitaine Bonningues a été rayé des cadres. Le
lieutenant Allard a démissionné. Ils devront expliquer comment des balles
réelles se sont retrouvées ce dimanche là dans un chargeur. Ce qui pose le
problème de la gestion des munitions non consommées. Verdict, le 13 mai à 14 h.