Mort de François Jacob, prix Nobel de médecine et Compagnon de la Libération
Crédit : Ordre de la Libération |
« Quand je tombe sur
mon nom, en retrouvant un livret d’étudiant, des papiers militaires ou un
article de vieux journal, cela me semble concerner des types qui s’appelaient
comme moi ». Voilà comment se définissait François Jacob.
Etudiant en médecine, celui-ci se
destine à une carrière de chirurgien lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate. Il interrompt
alors ses études et rejoint les Forces françaises libres à Londres le 1er
juillet 1940. Il participe ensuite, dès le mois d’août, à l’expédition de Dakar
au titre de médecin auxiliaire, puis à la campagne du Gabon. Nommé médecin-chef
de la 12ème compagnie du Régiment de tirailleurs sénégalais du Tchad, il
révèle, disent ses supérieurs, des qualités humaines et une efficacité
remarquables. C’est au sein de la Colonne Leclerc, lors des campagnes du
Fezzan, de Tripolitaine et de Tunisie, que le fraîchement promu médecin
sous-lieutenant François Jacob va faire montre d’un exceptionnel courage au
feu, n’hésitant pas, à de nombreuses reprises, à aller chercher des blessés
sous les tirs ennemis. Lui-même blessé en mai 1943 au Djebel Garci, il
n’abandonnera son poste que le lendemain après s’être assuré de son
remplacement. Il est de nouveau grièvement blessé au mois d’août 1944 en
Normandie et termine la guerre à l’hôpital du Val-de-Grâce. Très sévèrement
touché à un bras et une jambe, il devra plus tard, bien que devenu médecin,
renoncer à la chirurgie et se consacrer à la recherche. Biologiste mondialement
reconnu, notamment pour ses travaux sur les mécanismes génétiques des
bactéries, il obtient en 1965 le prix Nobel de médecine. François Jacob fut de 2007 à 2011, chancelier de l’Ordre de la Libération. Il reste encore vingt deux Compagnons de la Libération en vie (sur 1038).