Parler de Nasrallah

Si longtemps après, je ressens encore des odeurs de mort provenant du cratère de Drakkar. L’un de mes premiers reportages à l’étranger. 58 parachutistes français tués à Beyrouth (1er et 9e RCP), ainsi que le gardien de l’immeuble, sa femme et ses deux enfants. C’était le 23 octobre 1983. Un camion piégé avait précédemment causé la mort de 241 soldats américains. C’est le « Mouvement de la révolution islamique libre », un faux-nez du Hezbollah pro-iranien pour les opérations clandestines qui avait revendiqué la double attaque. C’est ce qu’a rappelé, samedi soir, la vice-présidente américaine Kamala Harris, précisant après l’officialisation de la mort d’Hassan Nasrallah que celui-ci « avait du sang américain sur les mains ».
Dans ce contexte, utiliser l’adjectif « charismatique » pour parler du chef du Hezbollah, comme l’a fait le site du Monde, sonne, en France, particulièrement faux.

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