« Collaboration», "Résistance", « Colonialisme » des mots appropriés ?



Ce n’est évidemment pas parce que nous venons de célébrer le 80e anniversaire du Débarquement en Normandie que des mots reliés à l’époque sont soudainement utilisés dans l’actualité. Certains l’étaient ponctuellement nous l'avons constaté lors de la campagne pour les élections européennes, mais depuis dimanche soir c’est une fantasia de vocables, de noms propres made in Seconde Guerre mondiale qui se répandent dans les discours, prises de position, commentaires, tweets. Des mots propres ou impropres, chacun appréciera, qui ne désignent pas forcément des réalités toujours claires mais qui sont là pour faire mal ou héroïser.

Salir l’adversaire

Nous avons donc droit à « Collaboration », « Résistance » « nazi (s) »... Certains, pour salir l’autre, celui du camp d’en face ou un futur ex-partenaire, sont sortis du bottin politique des années noires. Comparer un adversaire honni à un ultra de la Collaboration (Déat, Doriot, Darnand…) est un jeu délicat. Remarquons que ces « collabos » manifestaient une haine absolue au Front Populaire, coalition politique de gauche arrivée au pouvoir en 1936. Qui lui aussi, ces dernières heures, semble renaître de ses cendres.
Pour les utilisateurs de tous les champs politiques, des observateurs ,c’est devenu une manie : utiliser des mots sans prendre en considération ce qu’ils désignent réellement. Ainsi « l’État français » qui parcourt les discours publics depuis des années. Souvenons-nous que c’est avant tout le nom choisi par Vichy, Pétain et ses hommes lorsque le 10 juillet 1940, la IIIe République a été répudiée. Alors un maître-mot : la prudence.

En Nouvelle-Calédonie

Autre remarque, autour d’un terme largement utilisé en Nouvelle-Calédonie par les indépendantistes et leurs supporteurs en métropole ou dans le Pacifique, et ces derniers temps par leurs nouveaux fans en Azerbaïdjan, en Russie. Un mot pour marquer au fer la France : « colonialiste » ou « colonialisme ». Mais sont-ils réellement adaptés aujourd’hui pour définir la situation politique ? Alors que le territoire bénéficie d’une très large autonomie, hormis les pouvoirs régaliens 
exercé par l'Etat (justice, ordre public, défense, monnaie et affaires étrangères), que le gouvernement territorial est présidé par un indépendantiste ainsi que le Congrès et deux des trois provinces. Et que la majorité des 33 communes a un maire indépendantiste ?

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