Les bas-fonds*

Un journaliste russe a été interpellé jeudi à Paris après s'être introduit illégalement dans une annexe du ministère de l'Économie et des Finances. Selon Europe 1 qui a révélé l’information, « l’homme, réfugié biélorusse et dont le titre de séjour en France expire en 2029, a été retrouvé devant le bureau du chef de cabinet de la DGCCRF en train de prendre des photos ». Cette actualité est-elle à relier avec la guerre hybride que mène Moscou pour tenter de déstabiliser les soutiens de l’Ukraine ? L’enquête le dira.


Attaques décomplexées

Ce qui certain c’est que « la Russie déploie une stratégie hybride de plus en plus désinhibée qui mêle attaques informationnelles, manœuvres de déstabilisation et actions cinétiques » analyse un diplomate qui a effectué plusieurs séjours à Moscou. Le 6 juin, jour symbolique, dans l’histoire de la seconde Guerre mondiale, Laurent Vinatier, un français travaillant pour une ONG suisse spécialisée dans la médiation des conflits était arrêté à Moscou et placé en détention. Les autorités lui reprochent de ne pas s’être inscrit comme « agent de l’étranger » et d’avoir recueilli des informations militaires. Curieusement, celle-ci intervient trois jours après l’arrestation d’un ressortissant ukraino-russe pour avoir planifié une action violente lors des commémorations du 80e anniversaire du D Day.

Matriochka

Le 7 juin, ce sont des graffitis représentant des cercueils accompagnés de la mention « soldat français en Ukraine » qui ont été découverts dans le 7eme arrondissement de la capitale française. Opération que l’on peut relier aux cercueils découverts devant la Tour Eiffel et les « mains rouges ». Depuis la fin de l'année 2023, le Service de vigilance et protection contre les ingérences numériques étrangères (Viginum) observe et documente une campagne malveillante susceptible d’affecter le débat public numérique francophone. « Ce mode opératoire, connu en sources ouvertes sous le nom de « Matriochka » (terme russe pour désigner des poupées gigognes), est actif depuis au moins septembre 2023. Il s’appuie sur la publication de faux contenus (reportages, graffitis, etc.), qui font ensuite l’objet d’une diffusion coordonnée dans l’espace réponse des publications de comptes X de médias, de personnalités et de cellules de fact-checking de plus d’une soixantaine de pays. Les opérateurs de Matriochka y interpellent directement les cibles – sur X et par message électronique – pour leur demander d’enquêter sur ces faux contenus » peut-on lire dans le rapport « Matriochka ». Ces faux contenus diffusés usurpent habituellement l’identité de personnalités et de médias nord-américains ou européens, dont des Français.

* Pièce de théâtre écrite par Maxime Gorki (1902).

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