Les mots utilisés en Nouvelle-Calédonie

Manifestation de "loyalistes" devant le tribunal ©ThierryChapuis/NC la 1ère

Gambetta doit en frémir. Le parti des Irréconciliables, qui fut le sien en 1869, est en train de s’installer durablement au sein de la politique calédonienne. A l’heure où une centaine de personnalités locales (mais très peu de kanak) vient de publier un appel « à la paix » et « à ceux qui veulent construire », les radicaux des deux camps continuent à tracer leur sillon. Tant l’exécration a pris le pas sur la raison. Ce qui désole les partisans de la troisième voie. Et leur laisse peu de place.

Manifestation « loyaliste »
Ces dernières heures des élus « loyalistes » (notamment) ont manifesté devant le tribunal à Nouméa pour demander plus de sévérité pour les personnes ayant participé aux émeutes ou étant à l’origine de celles-ci. Explication de Virginie Ruffenach, élue du Congrès : nous sommes « un pays de plus de 60 millions d’habitants à genou devant les quelques CCAT ! ».* Autre commentaire, celui 
du député Nicolas Metzdorf : « Qu’est ce que ça veut dire 800 interpellations pour 50 incarcérations ? Qu’est ce que ça veut dire des putschistes reçus comme des élus du peuple ? ». Réclamant une « justice indépendante » qui pour le parlementaire anti-indépendantiste, ne protégerait « ni ceux qui défendent la France, ni ceux qui n’en veulent plus. Mis à part les putschistes et les mafieux ». Une manifestation fort peu appréciée du procureur de la République.

Déclarations des indépendantistes
Le 5 juin, l’Union calédonienne (UC), dans un communiqué reprochait à « L’État Macron et ses clones locaux » de ne pas avoir reçu « le message qui reste le même : le retrait du projet de loi constitutionnelle sur la modification du corps électoral ». Accusant, le lendemain, dans un autre texte, ces « groupes politiques colonialistes » que sont « Loyalistes
 » et « Rassemblement » (Rassemblement-LR) d’être les auteurs d’une communication « particulièrement ignoble, raciste, mensongère et criminelle », réagissant là à la plainte déposée par un policier d’origine kanak qui aurait été « roué de coups sur une barricade » à Nouméa par des riverains. Les « loyalistes » ont eux une version très différente. Un sujet qui a vite tourné à la peignée verbale. Une équipe de NC la 1ère (ex RFO) a ainsi été accusée de partialité et de « manipulation » par les « loyalistes » dans le traitement de cette information. 
Le quotidien « La voix du Caillou », de son côté, a déploré des menaces proférées sur un barrage, contre l'une de ses journalistes. Sur les réseaux sociaux, on promettait aussi, ces dernières heures au journal une « fin comme Charlie Hebdo ». Une violence des mots, utilisée dans les deux camps.

Les réseaux sociaux s’en prennent aux francs-maçons

L’ambiance est tellement lourde que certains utilisent l’anti-maçonnisme pour nourrir « le débat ». Ainsi un texte, rapidement retiré, expliquait que « le peuple kanak ne fera plus l’objet de martyrs d’une lutte contrôlée par des acteurs politiciens néo-colonialistes et maçonniques, qui engagent l’avenir de notre peuple ainsi que sa jeunesse kanak ». Vu également ce message où un internaute interrogeait ainsi ses followers « Quelqu’un sait qui sont tous ceux et celles parmi nos leaders/politiciens indépendantistes sont affiliés à la franc-maçonnerie ? Faut faire du nettoyage ! ». Durant les émeutes un temple maçonnique a été brûlé à Nouméa.


* Cellule de coordination des actions de terrain

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