Calédonie, la situation peut-elle être pire ?
En zone gendarmerie
Pour expliquer la conjoncture délicate, l’adjectif tragique serait plus approprié, écoutons le haut-commissaire invité aujourd’hui de RRB, radio locale nouméenne. En zone gendarmerie, « Ploum : cocktail molotov sur bureau annexe, Thio : dégradations importantes dans les bureaux administratifs de la SLN, Bouloupari : 3 gendarmes blessés au visage, un autre violemment percuté, Mont-Dore : caillassage de gendarmes, Païta : locaux de la police municipale dégradés, 88 tirs sur les gendarmes dans les dernières 24h à partir principalement de la tribu de Saint-Louis et de Païta, incessantes tentatives de remettre des barrages (qui sont enflammés) sur les axes du Grand Nouméa, ».
En zone police
C’est-à-dire Nouméa, « les émeutiers n’hésitent plus à venir au contact des forces de l’ordre. Ils sont âgés de 18 à 30 ans et ne sont pas réellement cordonnées, opèrent chaque nuit sur une dizaine de quartiers différents. Des barrages sont piégés. Dans les dernières 24h, ce sont 2 032 policiers et gendarmes qui ont été engagés sur Nouméa. Il y a une volonté de couper tous les axes de circulation y conduisant. Les points d’importance vitale sont désormais ciblés. Menace, hier, sur les transformateurs de la société Enercal (énergie), 3 voitures brûlés dans les locaux de l’OPT (postes et télécommunications) ce qui a endommagé une parabole de grande taille. Depuis le début de ces émeutes, il y a eu 800 interpellations ».
Menaces de mort
Autre information apportée par Louis le Franc : depuis le 13 mai, 3 000 véhicules incendiés ont été déblayés. Des opérations conduites notamment par des sapeurs-pompiers de Paris ou des marins-pompiers de Marseille. Parce que les chefs d’entreprise locales qui auraient pu procéder « ont été menacé de mort ». Et les familles de salariés de ces entreprises « menacés de représailles ».
Ces violences connaissent un nouveau pic après la décision de la justice de transférer en métropole, dans la nuit de samedi à dimanche, plusieurs figures indépendantistes dont Christian Tein, le porte-parole de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT). Responsables qui se voient accuser d'avoir fomenté les émeutes survenues à partir du 13 mai.
« Justice coloniale » ont expliqué les indépendantistes sur le territoire ou certains de leurs relais en métropole.
Photo ©Gaël Detcheverry / NC la 1ère