dimanche 31 octobre 2021

Adieu au dernier Compagnon de la Libération les 10 et 11 novembre


Derniers préparatifs avant l'inauguration du Mémorial en 1960 ©Ordre de la Libération

Le 10 novembre, le public pourra se recueillir devant le cercueil d’Hubert Germain sous la coupole dorée des Invalides (Paris), de 10 à 19h. Le dernier Compagnon sera veillé par des militaires représentant les 18 unités « Compagnon de la Libération ».
Le lendemain, en fin de matinée, la dépouille placée sur un AMX-10 baptisé Bir Hakeim escorté par la Garde Républicaine, sera conduit à l’Arc de Triomphe et fera face au Soldat Inconnu. Le chef de l’État rendra alors hommage à l’ensemble des Compagnons de la Libération. Ensuite, le cercueil prendra la direction du Mont-Valérien (Hauts-de-Seine) où Hubert Germain reposera dans le caveau n°9.
Ces différentes séquences s’inspirent de la cérémonie des 10 et 11 novembre 1945 de transfert des corps des 15 autres (le seizième le fut en 1952) « morts pour la France » inhumés en 1960 dans la crypte du Mémorial de la France combattante.

vendredi 29 octobre 2021

Inauguration d'une place Hubert Germain à Montrigaud

©1er régiment de Spahis

Celle-ci s'est déroulée hier dans la Drôme, dans cette commune* où Hubert Germain avait ses origines familiales. Dans un texte préparé il y a quelques semaines, et lu par le général Baptiste délégué national de l'ordre, le dernier compagnon de la Libération expliquait que c'était là qu'il avait "appris à aimer la terre et la richesse qu’elle me suggérait (...) Sachez aussi que j’ai avec moi, ici dans ma chambre à l’hôtel national des Invalides, un peu de terre de Montrigaud et j’ai exprimé la volonté qu’elle soit mise dans mon cercueil pour m’accompagner à jamais."
Décédé le 12 octobre dernier, Hubert Germain reposera au Mémorial de la France combattante au Mont-Valérien (Hauts-de-Seine). La cérémonie se déroulera le 11 novembre prochain.

*Devenue depuis 2019 par fusion, commune déléguée de Valherbasse.

samedi 23 octobre 2021

DSR3R



©Facebook, gendarmerie en NC

DS3R signifie Dispositif de sécurité du troisième référendum en Nouvelle-Calédonie, prévu le 12 décembre. L’État a déployé des moyens importants. 1400 gendarmes, 250 soldats, une centaine de policiers "qui vont multiplier par 10 les effectifs du RAID et renforcer ceux de la BAC, des spécialistes en cybersécurité pour lutter contre les menaces sur internet, 130 véhicules, 30 nouveaux engins blindés de maintien de l'ordre, deux hélicoptères PUMA et un avion Gardian supplémentaires, sans compter le sistership du d'Entrecasteaux, le patrouilleur outre-mer Bougainville, qui arrivera de Tahiti" explique le quotidien local Les Nouvelles-Calédoniennes.
La crise sanitaire sera toutefois l’arbitre de ce référendum. Le "Caillou" n'a été touché par la Covid19 que depuis début septembre dernier. Mais durement. Ces dernières heures, les indépendantistes du FNLKS viennent d’appeler à la "non-participation" au vote, estimant que la crise sanitaire empêche une campagne "équitable." Les partis anti-indépendantistes jugent, pour leur part, sévèrement "cette instrumentalisation de la situation."

vendredi 15 octobre 2021

Il y a 9 ans, Hubert Germain portait la main du capitaine Danjou



©Légion étrangère

Le 30 avril 2012, à Aubagne (Bouches-du-Rhône), le lieutenant Hubert Germain portait la main du capitaine Danjou lors d'un Camerone marquant le 70ème anniversaire de Bir Hakeim. Bataille où le jeune homme connaissait son baptême du feu avec la 13ème Demi-brigade de Légion étrangère.
Il y a 9 ans, 30 Compagnons de la Libération étaient encore en vie.

jeudi 14 octobre 2021

Les deux hommages à Hubert Germain

Le président de la République prononcera demain l'éloge d'Hubert Germain, le dernier Compagnon de la Libération, décédé mardi à l’âge de 101 ans. Cet hommage national se déroulera à 15 heures aux Invalides (Paris). Puis le 11 novembre Emmanuel Macron présidera la cérémonie d’inhumation du dernier Compagnon de la Libération qui se déroulera à l’Arc de Triomphe, puis au Mont Valérien (Hauts-de-Seine), lieu d’exécution de plus de 1000 résistants, condamnés à mort par les tribunaux militaires allemands. A ce moment-là, « le dernier compagnon retrouvera le premier » comme l’avait annoncé André Malraux. » L’ancien lieutenant de la 13ème Demi-brigade de Légion étrangère reposera alors dans le caveau n°9 du Mémorial de la France combattante. C'est à proximité de sa dernière demeure, qu'Hubert Germain avait transmis au Président de la République, le 18 juin dernier, son "testament" pour que la mémoire des compagnons continue à être honorée. Le dernier Compagnon et le chef de l'Etat s'étaient en effet retirés une quinzaine de minutes dans la crypte.

mercredi 13 octobre 2021

Hubert Germain, 1920-2021

 

Hubert Germain en 2016  ©HW

Souvent, le dimanche soir, le général Christian Baptiste, délégué national de l’ordre de la Libération, apportait des huîtres à Hubert Germain. Celui-ci en était friand. 
Le dernier compagnon de la Libération, de son propre aveu, a eu une belle vie. Bien différente de celle qu’il s’imaginait avoir jeune homme, bien éloignée de cette trajectoire que son père, officier général, envisageait certainement. Pourtant jusqu’à quasiment la fin du printemps 1940, l’avenir était tracé. Le concours de l’Ecole Navale puis, le cap franchi, une carrière au sein de la Royale. Hubert Germain se présente à l'épreuve. Enfin, le grand garçon longiligne se rend dans la salle d’examen à Bordeaux, s’assoit, hume l’air, ne sort pas de crayon de sa trousse, se lève, rend la copie blanche au surveillant interloqué et lui avoue son dessein : « Cela ne m’intéresse pas ; je pars faire la guerre ! » Je ne sais si le surveillant voit en lui un extravagant ou un effronté. Le général Bührer, sans le moindre doute, penche lui pour la seconde hypothèse lorsque le jeune Hubert lui demande de prendre soin de sa mère et de sa sœur.
- Pourquoi donc ? lui demande le chef d’état-major des colonies.
Et l’étudiant de lui expliquer qu’il part continuer le combat. La réponse est à la hauteur de l’affront ressenti par l’ami de son père.
- Hors d’ici. Tu n’es qu’un voyou ! Peut-être dans sa colère le sexagénaire le traita-t-il de « jean-foutre », formule en vogue à l’époque.

Londres et la France libre
Hubert Germain rompt ainsi les amarres. Il a 19 ans, une détermination comme boussole et donc aucune considération pour le maréchal Pétain et ses admirateurs. Il a été indigné par le discours du vieil homme, le 17 juin annonçant à la radiodiffusion avoir demandé l’armistice. 
Hubert Germain part de Saint-Jean-de-Luz avec trois camarades pour « faire quelque chose. » Nous sommes le 24 juin et ils réussissent à embarquer à bord de l’Arandora Star qui appareille pour la Grande-Bretagne. Ils sont bien peu à traduire leur révolte autrement que par des mots. On mesure insuffisamment aujourd’hui, combien cette défaite militaire et politique a pu humilier ces jeunes gens qui ont relevé un défi qui apparaissait alors totalement insurmontable. Il en fallait du courage pour s’engager dans une telle aventure ! Abandonnant familles, proches, études ou travail pour cet incertain avenir. Il sert tout d’abord en Angleterre sur le croiseur Courbet puis à l’état-major du général Legentilhomme, son parrain, qui commandait en Palestine la 1ère Division légère française libre. Envoyé ensuite comme élève à l'école d'officiers de Damas en septembre 1941, il en sort aspirant pour être affecté au 2e Bureau de l'Etat-major de la 1ère Brigade française libre du général Koenig. En février 1942, il rejoint les rangs du 2e Bataillon à la 13e Demi-brigade de Légion étrangère (13e DBLE) « son régiment. » Il reçoit son baptême du feu à Bir Hakeim puis se bat dans l'Himeimat (El Alamein) en Egypte puis en Tunisie. Il est blessé en Italie en mai 1944. C’est à Naples qu’il reçoit la croix de la Libération des mains du général de Gaulle.

Maxime Germain
Il participe au débarquement de Provence en août 1944. Il a 24 ans et est lieutenant. Il souhaite revoir le plus rapidement possible ses parents. Seule information dont il dispose, ceux-ci seraient retirés à Grasse (Alpes-Maritimes).
- «Mon père, qui avait été viré par Pétain, habitait là, en retraite pensais-je. Je suis arrivé, j’ai cherché où ils pouvaient habiter. Et c’est dans un café que j’ai su que mon père avait été déporté. Quand vous recevez cela en pleine figure ça vous file un choc même si vous dites qu’il y a encore ma mère et ma sœur. J’ai cherché. J’ai sonné à une maison. J’ai entendu un pas lourd, la porte s’est ouverte. Vous voyez une femme vieille, les cheveux gris-blanc. La mauvaise teinte. Les yeux las. Le malheur et la lassitude inscrits sur le personnage et qui se dit en me voyant devant la porte : « Ah, les pépins vont continuer. »
- « Que puis-je pour vous lieutenant ?» Cette femme ne me reconnaissait pas. C’est à ce moment-là que ma sœur a surgi. « Mère, tu ne reconnais pas ton fils ?» Qu’elle ne me reconnaisse pas, c’est normal, elle avait quitté un gamin et elle retrouvait un homme en uniforme. Mais ça, c’est atroce ! J’ai dit à ma sœur de venir avec moi et nous sommes montés dans la jeep pour aller voir le sous-préfet qui était encore celui de Vichy et n’avait pas encore été remplacé. Je lui ai dit qui j’étais et que mon père avait été arrêté par la police française, livré à la Gestapo et envoyé en camp de concentration. Le sous-préfet a alors fait son ignorant. Je lui ai dit : « Vous avez douze heures. Douze heures pour que ma famille soit rétablie dans tous ses droits d’abord et dans sa dignité.» Le menaçant de le coller au mur si dans les douze heures il ne "s’exécutait" pas.
»
Son père rentre de déportation. Hubert Germain prévenu par un télégramme de l’hôtel Lutetia* va l’accueillir à la gare de Cannes. 
« Il est arrivé et cherchait si un membre de la famille était là. Je l’ai pris dans mes bras. Pour pleurer, il s’est mis de côté. Nous sommes sortis de la gare et je lui ai dit : « Papa, tu n’es plus papa, tu es le général Germain, il y a ici une compagnie de Légion qui est là pour te rendre les honneurs. Et on lui a rendu les honneurs. Il était vivant mais vide… »

Un serviteur de la France
Nous avions parlé à nouveau, de son père lors de ma dernière visite, le 2 février dernier. Les larmes étaient toujours prêtes à couler. Il racontait ses souvenirs avec précision, clarté malgré le temps, comme s’il évoquait une actualité. Il avait aussi le sens du mot. Mais jamais ne réclamait la vedette.
La guerre n'était pas finie. Après avoir vu son père, il repart, participe à la libération de Toulon, de la vallée du Rhône et de Lyon.
Il prend part ensuite aux campagnes des Vosges, d'Alsace et termine la guerre dans le sud des Alpes, au massif de l'Authion. Appelé comme aide de camp auprès du général Koenig commandant les forces françaises d'occupation en Allemagne, le lieutenant Hubert Germain est démobilisé en 1946. Sa vie civile est également réussie : maire, député, ministre…
Hubert Germain est l’archétype du serviteur de la France. L’album des Compagnons de la Libération vient de se refermer sur cette 1038ème page, sur ces 1038 vies, sur ces 1038 morts.

 

* Transformé alors en centre d'accueil pour les survivants des camps de concentration.

mardi 12 octobre 2021

Disparition d’Hubert Germain dernier Compagnon de la Libération

26 septembre 2021, remise du galon de caporal-chef de la Légion à H. Germain

C’était le 26 septembre dernier à l’Institution nationale des Invalides à Paris. Le général Thierry Burkhard, chef d’état-major des armées accompagné du commandant de la Légion, le général Alain Lardet, avait remis à Hubert Germain le galon de caporal-chef d’honneur de la Légion étrangère. Avant lui, cette distinction n’avait été accordée qu’à douze reprises.
Agé de 101 ans, depuis le 6 août dernier, l’ancien lieutenant de la 13ème DBLE est décédé en début d'après-midi aujourd’hui à l’INI où il résidait depuis de nombreuses années. C’est la ministre des armées, Florence Parly qui vient de l’annoncer au Sénat. 
Depuis novembre 2020 et la mort de Daniel Cordier,  Hubert Germain était le dernier des 1038 Compagnons de la Libération. Je l’avais rencontré pour la dernière fois le 2 février. Mon carnet s’était enrichi de nouvelles anecdotes comme chaque fois que je le côtoyais depuis quinze ans...

Nouvelle-Calédonie : le 3ème référendum toujours prévu le 12 décembre

 

« Seule une épidémie hors de contrôle retardera le référendum d'autodétermination en Nouvelle-Calédonie » a expliqué de Nouméa, Sebastien Lecornu sur Franceinfo. Le ministre des outre-mer qui termine, dans quelques heures, sa septaine au haut-commissariat. Cette troisième et dernière consultation doit se dérouler le 12 décembre prochain. Entre l'annonce en juin de la date de ce référendum et la consultation, la covid-19 a frappé, depuis début septembre, le territoire qui compte ce matin 209 morts.
La majorité des formations indépendantistes demande son report. En face, le camp anti-indépendantiste souhaite lui son maintien à la fin de l'année.
Le président du gouvernement local, Louis Mapou (indépendantiste) considère, dans un entretien aux Nouvelles Calédoniennes, que « le pays va en sortir meurtri, affecté, ce pays va devoir panser ses plaies... Dès lors, comment peuvent-ils (les électeurs) être concentrés sur un référendum dont les enjeux son colossaux pour l'avenir ?»

lundi 4 octobre 2021

Le colonel Spinetta à la tête de la gendarmerie de Nouvelle-Calédonie

@Facebook, gendarmerie de NC

Jusqu'ici commandant en second, Fabrice Spinetta avait assuré l'intérim depuis le 20 août après le départ du colonel Eric Steiger, qui "avait demandé à être relevé de ses fonctions" après les révélations concernant sa condamnation pour violences conjugales. Cet ancien patron du groupement des Landes sera secondé par le colonel Nicolas Mattheos, qui avait, il y a quelques années, commandé la compagnie de Nouméa. Par ailleurs, le général Marietti qui avait dirigé la gendarmerie sur le territoire de septembre 2017 à juillet 2021, est revenu sur le "Caillou" afin de conduire le dispositif (avec des renforts venus de métropole) mis en place pour le troisième référendum qui doit se tenir le 12 décembre. Date pour l'heure maintenue, malgré la progression de la crise sanitaire. "Covid free" jusqu'au début septembre, la Nouvelle-Calédonie a depuis enregistré 157 morts.