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Affichage des articles du mai, 2023

La révolte des jeunes après la défaite de 1940, analysée par François Broche

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Dans son dernier ouvrage « Ils n’avaient pas 20 ans » (Taillandier), François Broche raconte l’engagement de jeunes filles ou garçons anonymes qui ont dit   «  non  »  à la défaite, l’Occupation, Vichy et le régime de l’État français. Ils avaient pour point commun d’être jeune, très jeune. Ils s’appellent Jeanine Morisse, Léon Bouvier, Louis Cortot, Jacqueline Fleury, Pierre Ruybet, Mathurin Henrio, tué alors qu’il avait 14 ans... François Broche, ces jeunes gens s'engagent pour "faire quelque chose"? C’est la motivation qui est partagée par tous les jeunes résistants, à côté d’autres motivations plus précises, comme les origines familiales ou régionales, les raisons d’ordre spirituel ou moral, la révolte devant la défaite ou le souvenir de la Grande Guerre. « Nous avions un vocabulaire extrêmement simple, disait Anise Girard : nous disions ‘’faire quelque chose’’, on faisait ou on ne faisait pas. » Faire quelque chose, cela commence par des actions de fourmis dont parle

"Louve Alpha" de Vincent Crouzet, la France contre Wagner et Wagner contre la France

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  Après Cible Sierra puis "Sauvez Zelenski", voici "Louve Alpha" (Robert Laffont). Troisième roman consacré au Service action de la DGSE et plus précisément à son chef, le colonel Coralie Desnoyers. Dont l’auteur, Victor K. alias Vincent Crouzet, ancien collaborateur du service de renseignement extérieur français, retranscrit avec efficacité, "les émotions cachées" au cœur de l'actualité et de la cruauté du monde.   Précédemment, vous me disiez attendre un retour éventuel du président ukrainien, après la sortie de "Sauvez Zelensky". L'avez-vous eu ? Je n'ai pas eu de retour, mais je comprends que le président ukrainien, et son cabinet aient des choses plus importantes à traiter. Ma série chez Robert Laffont n'est qu'une fiction, certes très proche de la réalité, et donc demeure un divertissement. Enfin "Sauvez Zelensky !" n'est en rien une hagiographie...   Dans ce nouveau roman "Louve Alpha",

La France Insoumise et la DGSE

Depuis lundi, les députés examinent la loi de programmation militaire qui sera débattue pendant une quinzaine de jours. Celle-ci planifie 413 milliards d’euros de dépenses militaires jusqu’en 2030, dans un contexte international extrêmement complexe. Avant cette discussion dans l'hémicycle, LFI avait déposé un amendement, examiné en commission, demandant que la direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) dispose d’environ cinq milliards de crédits. Expliquant ainsi que le groupe LFI-NUPES souhaite ajouter 400 millions d’euros au budget prévu pour le renseignement. « Lors de son audition devant le Sénat, le ministre a relativement détaillé le fléchage des dépenses prévues. La DGSE bénéficierait de 4,6 milliards d’euros, la DRM de 600 millions d’euros et la DRSD de 133 millions d’euros. Or, lors de son audition devant la commission de la défense de l’Assemblée, le directeur général de la sécurité extérieure a exprimé son souhait d’obtenir un budget « tangentant les 5 milliard

Le journaliste collaborateur et la Légion d’honneur

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L'hebdomadaire deviendra ensuite l'organe du parti français national collectiviste En 1939, Lucien Pemjean a 78 ans. Et une longue carrière de journaliste. Tendance nationaliste antisémite. Il y a peu, il dirigeait le bureau parisien de l’agence  Prima , officine du gouvernement nazi. En cette année 39 donc, il est à la tête du  Grand Occident  un mensuel qui titre dans son numéro d’avril « Pétain au pouvoir ! ». Membre du « Comité de vigilance nationale pour la solution radicale de la question juive », il collabore à de nombreuses titres. Ainsi,  Le Pays Libre  organe du Parti français national-collectiviste, proche du fascisme, dont le directeur est Pierre Clémenti qui sera, en 1941, l’un des fondateurs de la Légion des volontaires français contre le bolchévisme (LVF). La Légion d’honneur aux seuls militaires Dans le numéro du 22 mars 1941 de l’hebdomadaire, il commet un article sur la Légion d’honneur, commençant par accuser le IIIe République, « république judéo-parlementai

8 mai, otage de l’actualité sociale ?

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René Belin, ancien de la CGT, ministre du travail à Vichy,  ©DR                                                                                            C’est la confusion des mémoires. Ce 8 mai, le président de la République, après la cérémonie de la victoire à l’Arc de Triomphe à Paris, va ensuite, à Lyon, rendre hommage à la Résistance et à Jean Moulin. "Rex" qui fut notamment ne l’oublions pas, avant d’être le représentant du général de Gaulle en France occupée, membre du cabinet de Pierre Cot, ministre de l'Air dans le gouvernement du Front populaire. L’esprit de résistance, qui est au centre de journée a été détourné, en particulier, par la CGT qui a appelé, à Paris et à Lyon, à des manifestations d’opportunité contre la réforme des retraites. Le secrétaire général de Force Ouvrière a cru bon d’expliquer, prophétiquement, que « Jean Moulin n’aurait pas interdit des manifestations avec des bruits de casserole ». Il me semble ahurissant de tenter de comparer deux s

Quand les futurs chevaliers de la Légion d’honneur prêtaient serment

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La loi du 1er septembre 1941 décrétait, en effet, qu’avant leur réception dans l’ordre de la Légion d’honneur, les futurs chevaliers devaient prêter le serment suivant auprès du délégué du chef de l’État Français, en l’occurrence le maréchal Pétain : « Je jure de demeurer fidèle à l’honneur et à la patrie, de me consacrer au bien de l’Etat, de n’appartenir ni dans le présent, ni dans l’avenir à aucune société interdite par la loi et de remplir tous les devoirs d’un brave et loyal légionnaire ». Etaient principalement visées, les sociétés secrètes, c’est-à-dire la franc-maçonnerie, interdite par un décret du 19 août 1940. Lors d’une promotion, la prestation du serment était également « exigible des légionnaires de tous grades qui, pour une cause quelconque, n’y ont pas été soumis lors de leur admission dans l’ordre ». Le texte précisait enfin que cet engagement était imposé à « tous les anciens légionnaires ».

Eugène Panné, né à Nouméa, « héros » de la LVF

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Connaissez-vous le commandant Eugène Panné, saint-cyrien de la promotion  Sous-lieutenant Pol Lapeyre  (1926-1928), originaire de Nouvelle-Calédonie ? C’est en menant une recherche sur les journaux de la Collaboration que je viens de trouver trace de cet officier, né à Nouméa en 1906. Qui servira sous uniforme allemand au sein de la Légion des volontaires français contre le bolchevisme (LVF). « Héros » de la LVF Le 15 avril 1944,  Le Combattant européen , « bi-mensuel des Légionnaires français à l’Est »* affiche une première page où trois ultras de la collaboration avec les nazis signent chacun un article : Joseph Darnand, secrétaire général au maintien de l’ordre, secrétaire général de la Milice,  Sturmbannführer **  dans la SS, Marcel Déat, ministre-secrétaire d’État au Travail, fondateur du Rassemblement national populaire (RNP) et Jacques Doriot, ancien communiste, qui créa en 1936 le Parti Populaire Français (anticommuniste, nationaliste, fasciste). L’article de Doriot est consacr