mercredi 29 février 2012

Heureusement, il y a Dodo !

J'avais le choix ! Parler d'Imad Lahoud, le bricoleur de l'affaire Clearstream, qui vient d'être condamné à trois ans de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Paris pour faillite du fonds Volter. Evoquer l'Iran et son programme nucléaire qui, si l'on écoute les représentants de la dictature locale, "ne vise qu'à produire de l'électricité". Donner des précisions sur l'enlèvement de deux employés d'un hôpital à Karachi. Traiter des mesures fiscales exceptionnelles de François Hollande, de la proposition de Nicolas Sarkozy de faire travailler plus les professeurs certifiés pour gagner plus. Commenter la baisse de la consommation des ménages en janvier. M'arrêter sur la décision du conseil constitutionnel de censurer la loi punissant la contestation du génocide arménien. Mais aussi revenir sur la sanglante Syrie, sur le surplace du conseil de sécurité de l'ONU, ou pour tenter de souffler un peu, sur le match de football amical Allemagne-France de ce mercredi soir. L'actualité est bonne fille, elle est inépuisable ! J'ai choisi de vous parler d'un personnage singulier, parce qu'il sort de la norme, étonne, surprend et dérange. Il s'agit de Dominique Alderweireld, dit Dodo la Saumure, en référence au bain salé dans lequel on plonge les maquereaux. Apparition goguenarde du dossier Carlton-Strauss-Kahn, notre petit patron (ou tenancier si vous préférez) s'est mis dans la tête de créer en Belgique où il exerce ses talents, un syndicat des patrons de bars montants. Syndicat des claques, des bordels, des bastringues, lupanars et bobinards réunis. Evitons lui, lorsqu'il aura "monté" son affaire, de dépenser beaucoup d'argent en sollicitant une agence de communication afin de trouver un nom à ce syndicat. En m'inspirant de l'histoire militaire, je lui proposerai gratuitement SBMC : syndicat belge des maisons closes. Simple, efficace, lisible et mémorisable dirait un communicant.
Qu'en pensez-vous ?

lundi 27 février 2012

Un roman pour comprendre la Syrie paranoïaque


L’une des meilleures définitions du roman avait été fournie par Stendhal, dans le Rouge et le Noir : « Un roman est un miroir qui se promène sur une grande route. Tantôt il reflète à vos yeux l'azur des cieux, tantôt la fange des bourbiers ». En écrivant Kamal Jann, Dominique Eddé ne pensait pas que son roman offrirait à ses lecteurs d’infinies clés pour comprendre les terrifiants événements syriens. Cette fiction est traversée par les personnages insaisissables d’une famille syrienne déchirée. Avocat d’affaires à New York, K. Jann entretient  sa vengeance contre son oncle, chef des services de renseignement de Damas, à l’automne de sa vie parce qu’il commence  à gêner « le patron », le chef, le leader syrien. Trente ans plus tôt, l’homme des basses besognes fit tuer les parents de Kamal lors des massacres de Hama. La CIA approche Kamal. Celui-ci pactise pour sauver son jeune frère, islamiste sur le point de devenir bombe humaine. Tous les personnages sont manipulés par les services arabes et occidentaux. Tous sont piégés et paieront le prix fort. 
Franco-libanaise, Dominique Eddé possède ce style effilé, nerveux, dépouillé qui approche au plus près la folie des sicaires syriens, de leurs affidés et la vacuité de certaines entreprises occidentales.
Kamal Jann de Dominique Eddé, Albin Michel, 22€.

dimanche 26 février 2012

Un légionnaire du 2ème REG blessé en Afghanistan

Un tir d'insurgé aurait gravement blessé, ce dimanche, ce légionnaire. Il aurait reçu les premiers soins sur place avant d'être évacué vers la France. Son état serait "stationnaire".

Les Juifs français se détourneraient de l'immobilier israélien

Trois raisons à cela, pointe Israel Valley, site de la chambre de commerce France-Israel.
La crise financière bien sûr, la crainte du fisc français et l'affaire Lee Zeitouni. Du nom de cette jeune femme tuée par un véhicule qui circulait à grande vitesse dans les rues de Tel-Aviv en septembre dernier, dans lequel avaient pris place deux chauffards français qui ont immédiatement pris la fuite (en France). Ces deux derniers points apparaissent liés. En effet, le fisc français semble s'intéresser aux sommes non déclarées investies en particulier, dans des programmes immobiliers de la côte israélienne, pour lui échapper. Ceci depuis l'affaire Lee Zeitouni, qui a considérablement tendu les relations diplomatiques entre les deux pays. Relations depuis longtemps crispées. A ce sujet, il est toujours intéressant d'avoir des conversations off avec les diplomates français...
Le fisc israélien aurait décidé de collaborer avec son homologue sur ce dossier de blanchiment d'argent, selon le site de la CCI, qui note que " la disparition des Français du marché israélien de l’immobilier serait une des causes de la chute de 55% des ventes de logements neufs enregistrée par le ministère des Finances, au quatrième trimestre de 2011".

vendredi 24 février 2012

La communication de l'EMA


En 2011, 560 journalistes sont allés sur des théâtres d’opérations avec les troupes françaises via le service de relations des médias de l’état-major des armées.  369 médias étaient représentés. Parmi ceux-ci, 244 reporteurs sont partis en Libye ; 109 en Afghanistan.

jeudi 23 février 2012

Renseignement, tracer l'utilisation des fausses identités


Dans son édition du 11 janvier 1906, le quotidien l’Auto, ancêtre de l’Equipe, dans un article consacré au rugby, notait que Suivre le ballon est le principe même de la tactique des avants. Je ne sais si le député Jean-Jacques Urvoas (PS, Finistère) est amateur de ballon ovale mais celui-ci aimerait transposer ce suivi aux services de renseignement. Dans un projet de proposition de loi, il tente de circonscrire juridiquement l’activité des services de renseignement, notamment en instaurant une traçabilité des moyens utilisés : par exemple l’utilisation de fausses identités... Le secrétaire national du parti socialiste à la sécurité, entend ainsi sans doute prendre des garanties sur le bon fonctionnement des services. On ne peut s’empêcher de penser à la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), suspectée d’utiliser parfois ses moyens à des fins partisanes sous la pression du pouvoir. Si personne ne peut contester l’utilité démocratique du contrôle des méthodes de police, M. Urvoas ouvre néanmoins un champ de réflexion mal délimité. En effet, on voit mal un texte unique s’appliquer à tous les services, y compris la DGSE. Celle-ci n’a ni le même objet, ni les mêmes missions, ni les mêmes méthodes que les autres. « Et il est hors de question pour nous de mettre en difficulté un service performant, par contre-sens », tranche un expert des questions de défense du PS. Pour l’heure, ce texte, n’a pas été déposé officiellement sur le bureau de l’Assemblée nationale.

mercredi 22 février 2012

Syrie, la mort des témoins (actualisé)

C'est une question cent fois posée dans le monde de l'information. Jusqu'où peut-on témoigner ? Chacun, en conscience, apporte sa réponse. Ainsi, faut-il aller en Syrie ? Les rédactions disent majoritairement non, le risque étant trop grand. Mais des journalistes indépendants, en particulier, continuent à s'y rendre.
France 2 a perdu, le 11 janvier dernier, Gilles Jacquier à Homs. Aujourd'hui, un autre journaliste français Remy Ochlik, reporteur photographe (IP3 press) y a laissé la vie. Il était âgé de 28 ans et a été tué lors du bombardement du quartier de Baba Amr par les forces de sécurité, bombardement qui a également coûté la vie à une journaliste américaine Marie Colvin, qui travaillait pour le Sunday Times.
Hier, c'était un "journaliste-citoyen" pour reprendre la formule du conseil national syrien (coalition de l'opposition) qui était victime d'un obus. Il était considéré comme "l'oeil de la révolution", qui témoignait de l'offensive du régime syrien contre la ville rebelle.
D'autres journalistes ont été blessés parmi lesquels une française, Edith Bouvier collaboratrice du Figaro, touchée aux jambes. Elle pourrait être atteinte de fractures et devrait donc être évacuée. Scénario sur lequel travaille le ministère des affaires étrangères.
Enfin deux reporteurs syriens, Arzat Jerbane et Choukri Ahmad Ratib Abou Bourghol sont également morts sur le terrain, respectivement en novembre dernier et au début de l'année 2012.

mardi 14 février 2012

Légion étrangère. Chronique du 2ème REP


J'aime bien m'arrêter dans mes billets sur la vie ordinaire. Je l'ai fait, ces derniers jours, au travers de trois destins en Afghanistan. Celui d'un médecin français, d'un sous-officier américain, d'un juge afghan. Comme du jardin on découvre une belle vue, les informations mises bout à bout définissent un climat. Pas besoin de spectaculaire, ni de longs textes, pour percevoir une ambiance. Au-delà, il semble également utile d'offrir ces instantanés du spectacle de la vie. Celui qui, nous ne l’ignorons pas, peut mener à la mort. C’est, je crois me souvenir, l’écrivain belge Maurice Maeterlinck qui parlait de ces jours ordinaires qui sont la substance de notre être.
Je reste avec ce post, dans le domaine militaire et, plus précisément, dans la vie quotidienne des képis blancs du 2ème REP. Ces hommes qui figurent sur la couverture de Légionnaires, livre qui est à la droite de l'écran. Que font-ils actuellement ? J'imagine poser la question à l'un de ces hommes. Je le pressens me regarder quelques secondes et me répondre, comptable de ses mots : "mon boulot !". En parcourant le bulletin du REP, voici la réponse.
La 1ère compagnie s'entraîne en Nouvelle-Calédonie, la 2ème fait de même mais à Calvi où elle est d'alerte. Elle sera remplacée par la 4, pour l'heure en permission. Opération Vigipirate à Paris (22 janvier-8/2) et depuis le 9 février, quinze jours à Caylus (Tarn-et-Garonne) pour la 3ème. Les commandos parachutistes sont en mission en Centrafrique (opération Boali). Quant au détachement OMLT du régiment...il est en Afghanistan depuis la mi-janvier. Et la 5ème compagnie de maintenance fait du soutien TAP.
Le 3 février, les légionnaires présents en Corse ont commémoré le 30ème anniversaire de l'accident du Nord-Atlas au Mont Garbi (Djibouti) dans lequel avaient pris place les hommes de la 2ème section de la 4ème compagnie. Dans son ordre du jour, le colonel Plessy racontait, il y a donc quelques jours, les circonstances du drame. Le 3 février 1982 au matin, l’avion décolle de Djibouti pour un exercice aéroporté, emmenant avec lui, 5 membres d’équipage, 4 personnels de l’état-major des forces françaises de Djibouti et 27 officiers, sous-officiers et légionnaires de la 2ème section de la 4ème compagnie du 2ème REP, en mission au sein de la 13ème DBLE. Quelques minutes de vol plus tard, il s’écrase sur les pentes du Mont Garbi : il n’y a aucun survivant.

dimanche 12 février 2012

Afghanistan. Une histoire ordinaire

Une source me transmet cette information. Elle illustre la vie ordinaire du pays. La banalisation de l'assassinat. Des hommes armés auraient fait, ce matin,  irruption dans la maison d'un juge provincial dans l'est du pays, le tuant ainsi que sa sa nièce de huit ans. Sa femme et cinq autres enfants auraient été blessés dont deux qui seraient dans un état grave.
Les talibans auraient revendiqué cette action meurtrière engagée après plusieurs menaces. Considérant toute personne travaillant pour le gouvernement ou l'armée comme un collaborateur et non un civil. Que se passera-t-il quand partiront les forces de l'OTAN ?

Afghanistan. Sergent Mc Culloch

Le sergent Philip Mc Culloch Jr. du 5ème régiment du corps des Marines ( Camp Pendleton) a reçu, vendredi à San Diego, la Silver Star  pour son comportement au cours d'une embuscade qui s'est déroulée le 8 janvier 2011, dans la vallée de Sangin en Afghanistan.

Le groupe qu'il commandait effectuait une patrouille et s'est retrouvé pris à partie puis encerclé. Le combat a duré six heures. Le jeune sous-officier a été le seul à être blessé. Il a reçu une balle dans une jambe. Au moment des faits, P. Mc Culloch  avait 22 ans. Son unité, le 3ème bataillon était en Afghanistan depuis 7 mois où il avait enregistré la perte de 25 hommes. 200 avaient été blessés.
Honoré pour son "action héroïque au combat", Mc Culloch a reçu
l'étoile d'argent, distinction créée par le Congrès le 9 juillet 1918. 

samedi 11 février 2012

Afghanistan. Un médecin blessé

Le médecin-commandant Julien a été blessé dans la nuit de dimanche à lundi (5 au 6 février), en Afghanistan, où il effectuait son deuxième séjour. Le poste où il se trouvait, au sud de Tagab, a été attaqué. Touché à l'épaule, il a été évacué à Kaboul où il a subi une première intervention avant d'être rapatrié à l'hôpital Percy à Clamart. Julien y a subi une nouvelle opération. La famille de cet officier qui sert actuellement dans un régiment des forces spéciales, réside dans les Hautes-Pyrénées.







jeudi 9 février 2012

La Légion étrangère, une exception française

C'est le thème qu'a chois le Comle (entendre le commandement de la Légion étrangère) pour commémorer, le 30 avril prochain, le 149e anniversaire du combat de Camerone. Partie intégrante de l'armée de terre, la Légion est déjà une exception parce que regroupant 146 nationalités. Depuis 1831, la France confie des armes à des étrangers pour la défendre. Devoir absolu, devoir exorbitant, dérogatoire au droit commun. Une institution qui, également, aime à cultiver sa différence, ne serait-ce qu'au niveau sémantique. Les autres militaires n'appartiennent-ils pas dans le vocabulaire légionnaire à la "Régulière" ?
Exception également parce la Légion est une école d’intégration. Qui arrive à rendre compatibles des hommes qui, a priori, ne l'étaient pas forcément. Parvenant à répondre à sa manière, à ce défi auquel doivent faire face, dans la cité, tous les élus, tous les éducateurs sociaux, tous les enseignants  : offrir des points de repère, inculquer les valeurs notamment de respect, être juste, prendre la bonne sanction, épauler le faible, favoriser le groupe au détriment de l'individualisme, canaliser la violence...

mercredi 8 février 2012

Avoir 20 ans en 1940. Qu'aurions-nous fait ?


Que savent les jeunes générations de la Seconde Guerre mondiale ? Peu de choses. Que savent les jeunes générations d’une période si importante dans la lecture du monde contemporain, à l’heure où l’on supprime la culture générale de Sciences Po Paris, où l’histoire et la géographie disparaissent du programme des terminales scientifiques ? Ainsi, peut-il être utile de leur parler de ces jeunes gens qui eurent 20 ans alors que l’Allemagne allait occuper la France.

L’effondrement de 1940 est un immense événement toujours aussi difficile à saisir dans sa totalité et dont on ne souligne jamais assez à quels points, avec des effets et ravages divers, il a pu humilier les Français. Les hommes ou les femmes qui se sont engagés, relativement tôt, dans les Forces françaises libres à Londres ou dans la Résistance à l’intérieur du pays, ont, immédiatement ou très vite, ressenti des douleurs particulières.
Ne disposant pas de la Légion d’honneur, c’est pour récompenser pareil engagement que l’Ordre de la Libération a été crée par le général de Gaulle, le 16 novembre 1940. Le ruban vert de la décoration est barré de noir, couleur de deuil. En 1940, ce fut le deuil de la France. L’académicien Jean-Marie Rouart a attrapé le mot juste : cette date là marque « les années de basses eaux » [1]
Tous avaient, à l’heure de la défaite, pour passé commun d’avoir fait leur apprentissage à l’ombre de la Première Guerre mondiale et des monuments aux morts encore neufs. Ils entendaient presque chaque jour dans les conversations familiales, évoquer les noms des hommes ayant disparu. Et côtoyaient, quotidiennement, les silhouettes noires des veuves qui entretenaient le souvenir. Dans cet entre-deux-guerres, il était impossible à un enfant de vivre loin de ce culte.
Destin croisé. A l’heure d’un choix, certains de ceux qui l’effectuèrent se dirigèrent vers la poursuite du combat. D’autres, aussi jeunes, glissèrent, petit à petit, vers le camp adverse, le plus éloigné, celui de la Collaboration et pour certains, l’une de ses formes les plus pernicieuses (et  efficace), celle des mots. Pourtant, au moment de la « drôle de guerre », tous partageaient le constat établi par un garçon à peine plus âgé qu’eux, Robert Brasillach (fusillé en 1945) : « Nous avions aussi la tâche importante de poursuivre notre jeunesse »[2].
Ils  avaient souvent donc entre 18 et 25 ans en 1940…les premiers à avoir constitué, après l’immense défaite, la France Libre.  Eux n’ont pas estimé définitives les conclusions militaires et politiques. Des rangs du public, ils montaient sur la scène… En quelques minutes, quelques heures, quelques jours, ils ont commencé à amorcer un balancement. Il est utile de préciser qu’il faut, ici, raisonner en termes d’individualités. Inorganisés, il leur fallait gagner l’Angleterre. Ce serait une belle histoire s’ils s’en étaient tous sortis. S’ils étaient revenus.

D’autres, du même âge, pensaient « à faire quelque chose » en France. La difficulté était immense. Comment ? Avec qui ? Face à un occupant tout puissant qui allait trouver rapidement des relais français, officiels ou anonymes. Pourtant, peu à peu, la résistance intérieure s’inventa. Que de chemins parcourus en quatre ans !
Aujourd’hui, face au temps qui s’enfuit, il me parait important de parler de leur engagement, de l’engagement. Adresse destinée, en particulier, à cette génération de jeunes filles et jeunes garçons qui fêtera ses vingt ans en 2012. Au centre du dialogue, par conférences interposées, il y a les valeurs, objet de références par trop absentes de notre quotidien .Et cette question obsédante : qu’aurions-nous fait ?

L’analyse de cette période apporte d’incalculables informations permettant de mieux comprendre les contours du drame, sur ce que fut la France écartelée.
Ecartelée entre Vichy et Londres, entre engagement et attentisme, entre prudence et résistance, entre honneur et humiliation, entre modestie (de ces hommes et femmes) et gloriole (des combattants de la dernière heure). A la bourse des valeurs historiques, l’action Résistance continuera-t-elle d’être cotée après la disparition des derniers « engagés » ? C’est-à-dire bientôt…


[1] Jean Marie Rouart, Adieu à la France qui s’en va, Grasset 2003.
[2] Robert Brasillach, Notre avant-guerre, Plon 1941. Il fut avec Drieu La Rochelle, le grand écrivain « fasciste » de sa génération. Il fut condamné à mort en particulier pour ses articles dans l’hebdomadaire Je suis partout.

mardi 7 février 2012

Histoire, mémoire

Arsène Tchackarian vient d'être promu, à titre exceptionnel, officier de la Légion d'honneur par le chef de l'Etat. Président d'honneur de l'association nationale des volontaires, anciens combattants et résistants arméniens, M. Tchakarian, né en 1916, est le dernier survivant du groupe Manouchian (Francs-tireurs et partisans-main d'oeuvre immigrée, FTP-MOI). Ces hommes, dont beaucoup étaient communistes et juifs, exécutèrent le 28 septembre 1943 à Paris, le colonel SS Ritter, qui supervisait en France le service du travail obligatoire (STO). 
Le groupe accomplit une trentaine de missions dans la capitale et en région parisienne entre août et novembre 1943. C'est au cours de ce mois là que Missak Manouchian et la majorité de ses hommes seront arrêtés par la brigade spéciale (BS) n°2 des renseignements généraux, qui les livrera aux Allemands. Jugés par la cour martiale, 23 sont condamnés à mort. Au moment du procès, les nazis publient L'Affiche rouge qui présente les portraits de dix d'entre eux avec pour commentaire "La libération ! Par l'armée du crime". Visant à dénoncer des terroristes étrangers. 22 exécutions auront lieu au Mont-Valérien, le 21 février 1944. Le 23ème condamné,  une femme Olga Bancic est décapitée à la prison de Stuttgart, le 10 mai 1944. Elle avait 32 ans. Durant son transfert, elle avait écrit à sa fille :
Mon amour, ne pleure pas, ta mère ne pleure pas non plus. Je meurs avec la conscience tranquille et avec toute la conviction que demain tu auras une vie et un avenir plus heureux que ta mère. Tu n’auras plus à souffrir. Sois fière de ta mère, mon petit amour. J’ai toujours ton image devant moi.

lundi 6 février 2012

Les armes tchadiennes ou le développement piégé


La France aime le Tchad, au point de soutenir ce pays à bout de bras. L’expression « pré carré de la France » a, encore ici, tout son sens. En retour, les présidents savent acheter français. Des armes notamment.
Un rapport du Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD-Terre solidaire) publié ces derniers jours, constate que les dépenses militaires du pays sont passées de 53 millions d’euros en 2004 à 420 millions, en 2008. Soit en quatre ans, une multiplication par 7,79. La protection du pays n’a pas de prix, dit M. Deby, le chef de l’Etat. Toutefois, dans les années 2000, les premiers puits de pétrole commençant à être exploités, on pouvait s’illusionner et penser que le développement du pays pourrait y gagner. Les Gabonais, les Congolais eux connaissent depuis bien longtemps la réponse. Comme le titre du rapport le suggère, parlons plutôt de « développement piégé ».
Ces quinze dernières années, le gouvernement tchadien a du (durement) lutter contre des rebellions armées ; alors il lui a fallu s’équiper. La France  a fourni hélicoptères Fennec, Gazelle, Puma, véhicules AML, VAB, missiles Milan et l’Ukraine, hélicoptères MI-17, Mi-24, avions Antonov, Sukhoï, chars T55, T62, véhicules blindés BMP, BTR… Ces deux pays représentent ses plus gros fournisseurs.
Dans cette liste on trouve même la Suisse, à son corps défendant, qui en 2006 a exporté un avion d’entraînement Pilatus PC-9. Entrant dans la catégorie des biens à double usage, qui peuvent donc être aussi bien civils que militaires, il a été armé par le Tchad et évidemment utilisé à des fins militaires. Tollé à Berne !
Selon l’un des deux rapporteurs, Zobel Behalal, « le Tchad utilise d’autres filières ou réseaux parallèles d’acquisition d’armes et d’équipements militaires, qui sont sud-africaines, israéliennes, chinoises… ». Constatant également dans ce grand flou que constitue le commerce des armes, que des fusils israéliens ont été cédés à des rebelles soudanais.
Précisons qu’avec plus de 50 % des habitants qui vivent sous le seuil de pauvreté (estimés à 11 millions), le pays reste l’un des plus pauvres de la planète…

dimanche 5 février 2012

Légion étrangère. Adjudant Sliven Simeonov.

Un hommage national avait été rendu le 25 janvier dernier à Varces (Isère) aux quatre soldats français tués cinq jours plus tôt en Afghanistan (Gwan), par un militaire afghan. Ses trois camarades appartenaient au 93ème régiment d'artillerie de montagne (RAM), lui (34 ans) était légionnaire, depuis dix ans, au 2ème régiment étranger de génie (REG). Le sergent-chef Simeonov avait été élevé au grade d'adjudant à titre posthume et fait chevalier de la Légion d'honneur par le chef de l'Etat, qui présidait la cérémonie. Il vient d'être inhumé en Bulgarie, d'où il était originaire. Il appartenait à la minorité turque.

vendredi 3 février 2012

Légion étrangère. Nouveaux chefs de corps


Le 2ème REI, le 2ème REP, le 1er RE et le GRLE changent de chef cette année.
A Nîmes, le colonel Éric OZANNE, actuellement à l'EMAT, remplacera le colonel Hervé FOUILLAND à la tête du 2ème Régiment étranger d’infanterie. A Calvi, le colonel Benoît DESMEULLES, actuellement aux Ecoles de Saint-Cyr Coetquidan, succédera au colonel François PLESSY, à la tête du 2ème Régiment étranger de parachutistes. A Aubagne, le lieutenant-colonel Damien de BESOMBES, actuellement à l'Ecole d'état-major de Compiègne, commandera le 1er Régiment étranger dont le chef de corps est le colonel Alban des COURTILS.
A Fontenay-sous-bois, le lieutenant-colonel Thierry MORVAN, second du Groupement de la Légion étrangère, dans la tradition instaurée depuis la création du 11ème régiment de la Légion, remplacera le lieutenant-colonel Stéphane BOURBAN. Les passations de commandement se dérouleront au cours de l’été.

jeudi 2 février 2012

30 ans après, les disparus du Liban



On connaissait en Argentine "les mères de la place de mai" à Buenos-Aires, qui chaque semaine, depuis 1977, se réunissent pour tenter d'avoir des nouvelles de leur fils, leur fille, ou parent disparus sous la dictature (1976-1983). A Beyrouth, plusieurs dizaines de familles campent depuis le 11 avril 2005, dans le jardin Gibran Khalil Gibran au centre-ville de Beyrouth, afin d'attirer l'attention de l'opinion et des gouvernements qui se succèdent, sur le sort de milliers de Libanais – et de ressortissants arabes – disparus durant la guerre civile (1975-90) et la période qui l’a suivie sous la "tutelle syrienne" au Liban. Dans son édition d'hier, le quotidien  libanais L'Orient le jour racontait Naheel Chehwane, dont le mari a disparu il y a trente et un ans. Celui-ci était partisan des Kataeb, parti nationaliste chrétien, accusé de massacres dans les camps palestiniens de Sabra et Chatila après la mort de leur leader Bachir Gemayel (1982). Voici l'histoire de Kozhaya Farid Chehwane, racontée par le quotidien francophone.
(Il) avait 28 ans le jour où il a été enlevé en ce funeste mardi 12 juillet 1980. Le jeune homme était marié et père de quatre enfants, un garçon de quatre ans et trois filles âgées respectivement de trois et deux ans et de quatorze mois. « Kozhaya a été enlevé sur les lieux de son travail à l’usine de Selaata, raconte son épouse, Naheel. Mon frère, qui travaillait lui aussi à l’usine, m’avait dit que des agents des services de renseignements syriens l’avaient appelé et demandé à le voir. Kozhaya a fait part de ce coup de fil au directeur de l’usine qui lui avait demandé de les rencontrer. Ce dernier avait cru qu’ils étaient venus réclamer, comme à l’accoutumée, des sacs de sable pour les barricades. Deux hommes attendaient Kozhaya. Ils l’ont emmené directement à leur poste à Chekka. » 
Dès que la nouvelle de l’arrestation de son mari lui est parvenue, Naheel Chehwane s’est rendue sur les lieux de sa détention, où elle a pu le rencontrer. « Le responsable syrien du poste m’avait tranquillisée, se souvient-elle. “Quelqu’un l’a dénoncé. C’est une question de quelques jours et votre mari sera libéré”, m’avait-il dit, me conseillant de revenir dans trois jours. » 
L’épouse suit le conseil. « Trois jours plus tard, je me rends de nouveau au poste de Chekka, indique-t-elle. On m’y accueille en m’annonçant que Kozhaya a été transporté à Chtaura. Je m’y rends, mais on m’interdit de le rencontrer. Je vais à Anjar où on me déclare que mon mari a été transféré à Damas. » 
Trois mois et demi plus tard, Naheel Chehwane reçoit les premières informations concernant son époux. « J’ai su qu’il était détenu à la prison de Mazzé, révèle-t-elle. J’ai réussi à me procurer une autorisation de visite. » Un laissez-passer qui lui a permis de s’entretenir avec Kozhaya « quinze minutes ». « Il m’avait confié qu’il ignorait la raison de son arrestation et que c’était la volonté de Dieu, se rappelle-t-elle d’une voix amère. À la fin de la visite, je lui ai tendu le peu d’argent que je possédais et quelques paquets de cigarettes, en lui promettant de revenir. » 
Naheel Chehwane ne se doutait toutefois pas qu’il s’agissait de sa dernière rencontre avec Kozhaya. « Lorsque j’ai demandé une nouvelle autorisation de visite, on m’avait expliqué qu’à partir de la deuxième rencontre, une “deuxième lettre” était requise, indique-t-elle. Plus de trente ans plus tard, je n’ai pas encore compris de quoi il s’agissait. » 
Cette mère de famille courageuse, qui a élevé ses quatre enfants seule « dans la misère » et travaillant pour leur assurer une éducation, a refusé de baisser les bras. Toutes les deux semaines, elle se rendait en Syrie dans l’espoir de se procurer le permis. Mais à chaque fois, elle rentrait bredouille. « À Mazzé, on me disait qu’il a été transporté à la section d’interrogatoire dite “Section Palestine 235”, déplore-t-elle. À la Section Palestine, on me disait qu’il est transféré à Mazzé après chaque interrogatoire. Je faisais les va-et-vient entre les deux endroits sans réussir à voir Kozhaya. » 
Pendant près de trois longues décennies, Naheel Chehwane est restée sans aucune nouvelle de son mari. Il y a quelques années pourtant, « j’ai su par un ancien détenu qu’en 1997, Kozhaya était à la prison de Saydnaya ». « Il y a près de trois mois, j’ai reçu des informations selon lesquelles il serait encore vivant et détenu à la prison de Adra, confie-t-elle. Il porterait le numéro 142. J’ignore si ces informations sont justes. J’aimerais le croire. » 
Naheel Chehwane, qui souffre de plusieurs maladies « causées par la souffrance que je continue à endurer », aime à croire que Kozhaya est toujours vivant. « L’idée qu’il soit mort ne m’a jamais effleurée, assure-t-elle. Je sens qu’il est toujours vivant et qu’un jour je vais lui ouvrir la porte. J’espère ne pas avoir tort. » 
À l’instar de plusieurs dizaines de familles qui campent depuis le 11 avril 2005 dans le jardin Gibran Khalil Gibran au centre-ville de Beyrouth, Naheel Chehwane déplore l’atermoiement observé au niveau du dossier des détenus en Syrie. Elle conclut : « Le gouvernement et les responsables libanais ne font rien pour le résoudre. Mon mari était partisan Kataëb, mais le parti n’a jamais cherché à avoir de ses nouvelles ou à s’enquérir de la situation dans laquelle vivait sa famille. Notre chef de l’État a promis dans son discours d’investiture de faire de ce dossier une priorité. À ce jour, il n’a entrepris aucune action en ce sens. Nos dirigeants continuent à se servir du dossier à des fins politiques. Qu’ils cessent leurs manipulations, nous avons assez de leurs duperies!» 

mercredi 1 février 2012

Légion étrangère. Le 2ème REG encore frappé.

Cela ne s'est pas passé en Afghanistan mais en vallée de Maurienne (Savoie). Où le caporal Szymkowski est décédé aujourd'hui, après avoir été pris dans une avalanche avec cinq autres légionnaires (également du 2ème régiment étranger de génie, Saint-Christol) qui, eux, ont été blessés. Ce détachement effectuait une instruction dans le cadre d’une formation de chef d’équipe en montagne. 

Légion étrangère. Cyclisme solidaire



Pour marquer sa solidarité avec la centaine d’anciens légionnaires vivant à l’Institution des invalides de Puyloubier (Bouches-du-Rhône), le 4ème régiment étranger (RE) a choisi le cyclisme. « Nous sommes partis d’un principe képi blanc : nous ne pouvons ni affectivement, ni moralement, les abandonner » explique-t-on à Castelnaudary (Aude) où est établi le régiment de formation de la Légion.
L’idée, La solidaire. L’épreuve, disons plutôt la randonnée, née il y a trois ans, permet grâce aux sponsors, « d’améliorer l’ordinaire de ces hommes dont certains sont devenus dépendants ». En 2010, les 8000 € récoltés ont été utilisés pour installer la climatisation réversible à l’infirmerie. L’année dernière, la soulte qui se montait à 10500 €, a servi à remplacer le lave-vaisselle industriel de leur cuisine (les pensionnaires participent en effet aux travaux ménagers collectifs).
En 2011, il y avait 65 inscrits. En majorité des hommes servant dans des unités de métropole mais aussi d’anciens légionnaires. Comme l’adjudant-chef Girard, « L’indien », maître de taille durant dix ans sur le domaine de Puyloubier. Les rouleurs sont répartis par « équilibres », afin que chacun puisse rouler à son niveau, afin de respecter l’esprit de cette Solidaire : « Chaque jour une étape, chaque étape un exploit, un exploit pour nos anciens !».
La centaine de participants (espérée) cet été, empruntera un itinéraire qui rendra les jambes lourdes :
-          24 juin : Castelnaudary- Bagnères de Bigorre (190 Kms)
-          25 juin : Bagnères de Bigorre (Hautes-Pyrénées)- Saint Girons (Ariège) avec au programme, les cols d’Aspin, de Peyresourdes, de Mente et le Portet d’Aspet (143 Kms)
-          26 juin : Saint Girons- Formiguères (Pyrénénées-orientales), en passant par le Port de Pailhères. (134 Kms). L’arrivée se fera au chalet de montagne du 4ème RE qui est situé près de Font Romeux.

Mais avant la randonnée pyrénéenne, les organiseurs (oci_com_re4@yahoo.fr) sont, d’ores et déjà, en train de négocier des pentes à fort pourcentage : la recherche de mécènes…