Les forces françaises mais aussi maliennes et de la Minusma ont été visées par des tirs d'obus et de roquettes de groupes armés terroristes (GAT) à Gao, Kidal et Menaka (est du Mali). A Kidal, seule la partie occupée par la Minusma aurait été touchée. Ces trois attaques coordonnées n'auraient fait aucune victime.
lundi 30 novembre 2020
L'actualité au travers d'une photo...
dimanche 29 novembre 2020
La surchauffe de l'armée belge
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©DR |
« Avec 21 000 militaires, on ne sait pas
fonctionner. Dans certains secteurs, nous sommes au point de rupture (…) C’est
la réalité, même si elle est difficile à accepter. » Celui qui s’exprime
ainsi est l’amiral Michel Hofman, patron de la défense belge (CEMA) depuis
juillet dernier. Dans une interview au quotidien bruxellois « Le Soir »,
il énumère les points de sous-capacité : artillerie anti-aérienne, génie,
contrôle aérien, contre-drone, digitalisation, cyber et communication. « Mais
c’est difficile d’attirer des gens chez nous alors qu’ils peuvent gagner trois
fois plus dans le civil. » Le royaume a des détachements déployés sur 21 théâtres
d’opérations belges et internationaux. Soit 1600 personnes. « En 2021,
nous allons continuer à être présent au Sahel et Moyen-Orient. Notre
implication dans l’opération Barkhane (…) est à l’étude au Parlement. » Autre sujet d’inquiétude pour l’amiral Hofman,
le départ d’ici 5 ans, de 6 000 militaires. « Nous devons créer des
statuts spéciaux et trouver des appuis dans le civil… »
samedi 28 novembre 2020
Elève mort noyé à Saint-Cyr : fin du procès
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© V. Chopin - France Télévisions |
Le procès des sept
militaires poursuivis pour homicide involontaire après la mort de Jallal Hami
en 2012, lors d'un « bahutage », s’est achevé hier à Rennes
(Ile-et-Vilaine). La décision du tribunal a été mise en délibérée au 14 janvier
2021 à 9 h. Jeudi, le parquet avait requis entre 3 et 18 mois de
prison avec sursis contre les anciens élèves officiers, deux ans avec sursis pour
le lieutenant-colonel Wallerand chargé des élèves de 2ème année à l’époque des
faits, aujourd’hui radié de l’armée, et la relaxe pour le général Chanson,
ancien directeur des formations. La défense a, elle, plaidé pour la relaxe de six des sept officiers poursuivis.
vendredi 27 novembre 2020
Didier Lallement aux policiers de la préfecture de police : "Etre un chef c’est montrer l’exemple en ayant le courage de ne jamais céder à la facilité"
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@DR |
"Dévier de la ligne républicaine qui nous sert de
guide, cette ligne qui a éclairé les pas de nos anciens dans les ténèbres de l’histoire,
c’est renier ce que nous sommes, c’est ébranler le pacte de confiance qui nous
unit à nos concitoyens, c’est perdre le sens de notre mission" écrit
aujourd’hui Didier Lallement dans un texte adressé aux policiers de la
préfecture de police de Paris. Message qui fait suite, notamment, aux violences
à l’encontre d’un producteur de musique samedi soir dans la 17e
arrondissement et lors de l’évacuation, lundi soir, d’un camp de migrants qui s’était
constitué place de la République. "J’attends donc de chacun d’entre vous
qu’il tienne cette ligne, jusqu’au bout. Je l’attends plus encore des cadres, à
qui échoit la responsabilité des hommes et des femmes qu’ils commandent. Etre
un chef c’est montrer l’exemple en ayant le courage de ne jamais céder à la facilité.
C’est savoir dire à ceux (…) qui ont la tentation d’oublier ce qu’ils sont,
pourquoi ils ont tort et à quel point ils se fourvoient."
Rappel
de l’histoire
Et de s’appuyer sur le rôle joué par les 2000 policiers insurgés
qui, à partir du 19 août 1944, occupèrent la préfecture de police. "Vous
avez reçu la fourragère rouge qui vous distingue parmi les autres policiers de France :
c’est le rappel qu’il y a 76 ans, vos aînés ont pris les armes pour se soulever
contre l’oppresseur et la barbarie, en y laissant pour 167 d’entre eux, une vie
à peine entamée." Puis de demander aux fonctionnaires de police de ne
jamais trahir votre engagement "quelles que soient les difficultés -je les
connais- auxquelles vous êtes confrontés dans vos fonctions."
jeudi 26 novembre 2020
Avec Daniel Cordier, les combattants de la Seconde Guerre mondiale sont en train de disparaître.
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Monument aux morts de Wattignies-la-Victoire (Nord). |
Sans que l’on y prenne garde, c'est une génération qui, inexorablement, est
en train de disparaître. Celle de nos parents, grands-parents ou arrière
grands-parents. Celle des combattants de la Seconde Guerre mondiale. Des visages
hétérogènes. Militaires de carrières ou rappelés, prisonniers temporaires ou
durant quasiment cinq années, résistants de l’intérieur, des colonies, Français
libres, soldats de l’armée d’Afrique d’abord fidèles au Maréchal puis fin 42 s’engageant
auprès des Forces françaises libres (FFL). N’oublions pas d’autres traits, ceux
qui choisirent l’autre côté, Vichy…
Enfants, adolescents, ces hommes ou ces femmes avaient côtoyé les poilus survivants, les mutilés, les gueules cassées, ceux qui avaient fait Verdun ou les Dardanelles…ces miraculés de l’enfer, ces taiseux considérant que le malheur enduré dans les tranchées ne se raconte pas. Ces hommes valeureux qui devaient continuer à vivre accompagnés d’encombrants compagnons nocturnes, les cauchemars. Ces malheureux dépossédés de leur jeunesse avaient pour point commun d’affirmer « Plus jamais ça ! » Et pourtant. Leurs héritiers, ces combattants de la guerre à venir, croisaient quotidiennement les femmes définitivement habillées en noir, portant le deuil d’un mari, d’un père, d’un frère, d’un fiancé. Tous étaient nés avec des monuments aux morts encore neufs... Leur aînés leurs disaient souvent : « Tais-toi, toi tu n’as pas fait la guerre ! » Leur heure allait venir.
1940
Ma génération a vu le jour dans l’ombre des combattants et combattantes de l’autre guerre, celle qui n’aurait pas dû venir, la seconde. Qu’en reste-t-il ? Des trajectoires limpides ou tortueuses, des blessures visibles ou enfouies, des secrets de famille dans une France que l’on annonçait rapidement réconciliée. Face au courage des uns, on avait gommé de ses souvenirs la lâcheté des autres, ainsi ces abjects anonymes qui rendaient alors la Poste prospère, tant les lettres de dénonciation étaient nombreuses. Ce n’est que plus tard, après ces années de reconstruction suivies des « Trente glorieuses », que l’on regarda différemment, avec une nouvelle génération d’historiens, français et étrangers, ces années dites noires. Bien qu’il ne soit pas toujours simple de séparer le bon grain de l’ivraie. Même s’il est confortable de se prononcer lorsqu’on connait la fin de l’histoire. Une question m’a toujours obsédée: « qu’aurais-je fais en 1940 ou les mois suivants ? » Je n’aurai évidemment jamais à me prononcer mais comme tout journaliste, j’aime bien qu’à une question succèdent des mots. Mais là, c’est impossible.
Cordier et Germain
Des hommes comme Daniel Cordier et Hubert Germain ont, eux, répondu. Très clairement. En ce mois de juin, ces eux jeunes garçons de 19 ans ont transformé leur désappointement en fougue, le 17, après l’intervention radiophonique du maréchal Pétain annonçant la demande d’armistice. L’action plutôt que la raison ? Heureusement que quelques individualités, souvent très jeunes, ont choisi de partir pour tenter de continuer de se battre contre « le boche » et le renoncement. Avec qui ? Ils l’ignoraient. Où aller ? Même chose. En Afrique du Nord avec l’armée d’Afrique, en Grande-Bretagne avec les Anglais (quelques-uns avaient entendu un général français sur les antennes de la BBC parler, ou lu son nom le lendemain dans les journaux), au Canada ? Ces deux aventuriers, appareillant, séparément, du Pays Basque sont revenus vivants de près de cinq années de guerre. Eux, comme les autres compagnons de la Libération que j’ai côtoyés depuis une vingtaine d’années, ont affiché en permanence l’humilité. Aux Invalides, ce jeudi, en regardant le cercueil de Daniel Cordier c’est à l’engagement de la jeunesse, au désintéressent, au don de soi, à l’acte de foi qu'hommage a été rendu.
mercredi 25 novembre 2020
Hommage demain à Daniel Cordier aux Invalides
Daniel Cordier, 18 juin 2015, Paris @HW |
C’est dans un format limité à trente personnes pour raisons
sanitaires, que se déroulera demain après-midi, la cérémonie religieuse en l’honneur
de Daniel Cordier, compagnon de la Libération. Elle aura lieu en la cathédrale
Saint-Louis des Invalides (Paris) à 14h. Les honneurs militaires lui seront
ensuite rendus, en présence du chef de l’Etat. Bernard Emié, directeur
général de la Direction générale de la sécurité extérieure a, ce matin, annoncé
dans le Carnet du jour du Figaro et cet après-midi dans le Carnet du Monde, le décès de Daniel Cordier "membre
du BCRA, dont la DGSE est l’héritière, où il avait été chef de la section
parachutage puis chef de cabinet du fondateur des Service secrets de la France Libre, André Dewavrin alias le colonel Passy."
lundi 23 novembre 2020
Une rue Daniel Cordier à Bordeaux ? A Arcachon ?
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©Guy Fouré |
Après l’annonce de la mort de Daniel Cordier, vendredi, des
politiques bordelais souhaiteraient que le nom de l’ancien secrétaire de Jean Moulin,
chancelier honoraire de l’ordre de la Libération, né dans la ville-préfecture
de la Gironde soit donné à l’une des rues ou l'une des places de la commune. Pourquoi, également,
ne pas imaginer qu’Arcachon nomme ainsi l’une de ses artères. Dans son
adolescence, le futur Français libre a fréquenté un établissement scolaire de la cité
balnéaire. Ce qu’il a raconté dans un livre publié en 2014 « Les feux de
Saint-Elme » (Gallimard). Pour en avoir parlé avec lui, Daniel Cordier conservait de
ces années-là beaucoup d’émotion. La mémoire de la Résistance (intérieure et
extérieure) circule au travers de la toponymie urbaine. Les noms de rue
sont également des symboles.
Procès de 7 militaires après le décès d'un élève officier à Saint-Cyr en 2012
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Jallal Hami ©DR |
Ouverture, ce matin, devant le tribunal correctionnel de Rennes
(Ile-et-Vilaine) du procès de sept militaires jugés pour homicide involontaire,
huit ans après la noyade du sous-lieutenant Jallal Hami lors d’une soirée « de
transmission des traditions »c'est-à-dire bizutage, à Saint-Cyr. C’était le 30 octobre 2012. Les
prévenus devront s’expliquer sur les conditions qui ont mené à la mort de cet
élève officier de 24 ans, lors d’une traversée d’un plan d’eau (Voir posts des
31 octobre 2012, 29 juillet et 30 novembre 2013).
dimanche 22 novembre 2020
Mort de Noëlla Rouget, la résistante qui avait pardonné à son bourreau
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7 février 2020 ©HW |
Hubert Germain, le dernier Compagnon
L’ordre de la Libération et l’Institution nationale des Invalides sont très proches. Toutes deux situées dans l’enceinte des Invalides. Vendredi après-midi, le général Christian Baptiste, délégué national de l’ordre de la Libération est allé annoncer à Hubert Germain la mort de Daniel Cordier. Centenaire depuis le 6 août dernier, celui-ci est désormais le dernier des 1038 compagnons de la Libération. Celui qui porte l’héritage des 1032 hommes et des 6 femmes qui ont reçu la croix de la Libération avant janvier 1946*. Quelques jours avant le 80ème anniversaire de la création de l’ordre de la Libération, le 16 novembre, Pierre Simonet a disparu. Quelques jours après, c’est au tour de Daniel Cordier. Funeste période !
*A l’exception de Winston Churchill et du roi Georges VI pour qui l’ordre fut, exceptionnellement, rouvert en 1958 et 1960.
vendredi 20 novembre 2020
Disparition cet après-midi de Daniel Cordier, secrétaire de Jean Moulin
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18 juin 2018 ©HW |
C'était il y a quelques années. Au téléphone, Daniel Cordier me racontait
son emploi du temps. « Vous vous rendez compte, je n'arrête pas ! »
Le soir même France
3, diffusait Alias Caracalla. Titre d’un monumental ouvrage
sur son engagement dans la Résistance et sa rencontre puis son travail au
quotidien avec Jean Moulin (Alias Caracalla, Gallimard, 2009). Dans la
clandestinité, Daniel Cordier, utilisera effectivement nombre de pseudonymes.
Il sera BIP W, BX 10, Alain (à Lyon),
Michel (à Paris), Benjamin, Talleyrand, Toussaint. Le
jeune homme fut donc dix mois durant, le secrétaire de Jean Moulin. Yves Farge
(journaliste, qui contribua à la création du mouvement Franc-Tireur et
qui sera dirigeant de l'Armée secrète) dit de lui : « Il ne
notait rien, il savait tout ». Son destin est celui de ces jeunes gens
auquel la fin de l'adolescence a été amputée par la guerre. Des jeunes gens
venus d'origine et de courants de pensée très différents. Daniel Cordier est
mort en début d’après-midi, chez lui à Cannes (Alpes-Maritimes).
L'heure des choix
Daniel Bouyjou-Cordier est né le 10 août 1920 à Bordeaux (Gironde) dans une
famille de négociants et effectue ses études dans plusieurs collèges
catholiques ; militant de l'Action française, il fonde à 17 ans le Cercle
Charles Maurras. Il n'a pas encore 20 ans et attend son incorporation prévue le
10 juillet, lorsque, près de Pau où habite sa famille, il entend l'annonce de demande
d'armistice faite à la radio par le maréchal Pétain le 17 juin 1940. Il décide
immédiatement de continuer la lutte et rassemble seize volontaires avec
lesquels il embarque le 21 juin depuis Bayonne sur un navire belge, le Leopold
II, pour l'Afrique du Nord. Dérouté vers l'Angleterre, il atteint Falsmouth
le 25 juin.
Daniel Cordier s'engage avec ses camarades dans la "Légion de
Gaulle", le 28 juin 1940. En transit pendant quelques jours à l'Hôtel
Olympia, il y est affecté au bataillon de chasseurs alors en formation. Il
arrive début juillet à Delville Camp, où il suit un entraînement jusqu'à la fin
du mois. Le bataillon est ensuite installé à Camberley puis au camp d'Old Dean
où Daniel Cordier poursuit sa formation militaire. Promu aspirant en août 1941,
alors que le départ prévu pour le théâtre d'opérations africain ne se
concrétise pas, il obtient d'être affecté, à l'été 1941, au service
"Action" du Bureau central de Renseignements et d'Action (BCRA), les
services secrets de la France libre à Londres. Pendant un an, il suit un
entraînement spécial dans les écoles de l'Intelligence Service sur le sabotage,
la radio, les atterrissages et parachutages.
Jean Moulin
Daniel Cordier, est parachuté en France près de Montluçon le 26 juillet
1942, comme radio et secrétaire de Georges Bidault, chef du Bureau
d'Information et de Presse (BIP), agence de presse clandestine.
A Lyon, le 1er août, il rencontre pour la première fois Jean Moulin alias Rex, représentant du général de Gaulle
et délégué du Comité national français, qui l'engage pour organiser son
secrétariat à Lyon. Il met sur pied un état-major clandestin, sans moyen ni
personnel - surtout au début - avant d'être assisté par Laure Diebold, puis par
Hugues Limonti notamment.
En mars 1943, Daniel Cordier organise et dirige à Paris, selon les
directives de Jean Moulin, son secrétariat de zone nord. Après l'arrestation de
ce dernier le 21 juin 1943 à Caluire, il poursuit sa mission en zone nord comme
secrétaire de la Délégation générale en France auprès de Claude
Bouchinet-Serreulles, successeur par intérim de Jean Moulin.
A son poste jusqu'au 21 mars 1944, pourchassé par la Gestapo, il s'évade par les Pyrénées. Interné en Espagne, à Pampelune puis à Miranda, il est de retour en Angleterre fin mai 1944 et est nommé chef de la section des parachutages d'agents du BCRA. Intégré à la Direction générale des Etudes et Recherches (DGER) en octobre, il dépouille, avec Vitia Hessel, les archives du BCRA pour permettre la rédaction, dont se charge Stéphane Hessel, du Livre blanc du BCRA. Chef de cabinet du colonel Passy, directeur de la DGER (qui deviendra rapidement le SDECE), il démissionne après le départ du général de Gaulle en janvier 1946.
Travail de mémoire
Après la guerre, Daniel Cordier désire consacrer sa vie à la peinture et commence une collection d'art contemporain. En 1956, il ouvre une galerie d'art à Paris et à New York jusqu'en 1964. En 1979, il est nommé membre de la commission d'achat du Centre Georges Pompidou auquel, en 1989, il fait don de sa collection dont une partie se trouve au Musée d'Art Moderne de Toulouse, Depuis le début des années 80, Daniel Cordier est devenu historien afin de défendre la mémoire de Jean Moulin (il publiera à partir de 1983 une biographie en plusieurs tomes). Grand croix de la Légion d'honneur, Daniel Cordier était l’un des deux derniers Compagnons de la Libération. Le dernier est désormais Hubert Germain.
lundi 16 novembre 2020
80ème anniversaire de la création de l’Ordre de la Libération
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©Ordre de la Libération |
Le 16 novembre 1940, à Brazzaville, le général de Gaulle confirme les prérogatives régaliennes de son pouvoir en signant l’ordonnance de création de l’ordre de la Libération (ordonnance n°7). C’est pour récompenser ceux qui ont, tôt, rejoint la France libre et qui se sont signalé dans « l’œuvre de libération de la France et de son empire » que le général de Gaulle l’a créé.
Dans la réflexion qui précéda ce choix, l’idée émergea d’opter pour un « ordre de la Délivrance » arboré par des « croisés. » Ce qui témoigne de l’idée d’une nouvelle chevalerie regroupant, comme au Moyen-Age, les serviteurs d’une cause et d’un idéal presque religieux. Mais l’idée apparut désuette.
Ce sera donc « compagnon de la
Libération » qui rappelle les premiers vers de L’Odyssée, par lesquels Homère désigne les marins d’Ulysse. Les
compagnons d’Alexandre le Grand sont, ainsi désignés. Tous ont pour point
commun d’avoir affronté, au travers des siècles, la mort avec pour seul
bénéfice, l’honneur.
La croix est très sobre. C’est un écu de bronze
qui porte un glaive chargé d’une croix de Lorraine. Au revers la devise : Patriam servando – Victoriam Tulit. « En servant la Patrie, il a remporté la Victoire ». L’ordre
est égalitaire, il n’y a qu’un seul et unique grade. Les couleurs du ruban ont
été choisies pour exprimer le deuil de la France (noir) et l’espoir (vert).
Le 27 janvier 1941, les 5 premiers compagnons
sont nommés. Parmi eux, le capitaine de frégate, Georges Thierry d’Argenlieu
(décoré de la légion d'honneur à 24 ans), supérieur provincial des Carmes, deviendra le
premier chancelier de l’ordre. Il le restera 17 ans malgré toutes les
responsabilités qui furent les siennes. Il a été blessé à Dakar
(23 septembre 1940).
Ordre forclos le 23 janvier 1946 avec le départ
du pouvoir du général de Gaulle qui en sera le seul et unique grand-maître. Il
fut réouvert, à titre tout à fait exceptionnel, en 1958 pour admettre Sir Winston
Churchill et en 1960 pour le roi George VI (à titre posthume).
L’ordre a compté 1032 hommes et 6 femmes seulement. 5 villes (Nantes, Grenoble, Paris, Vassieux-en-Vercors et l’Ile de Sein) et 18 unités militaires. 75 % de ces titulaires de la croix de la Libération sont des combattants et résistants de 1940. 91% se sont engagé avant 1942. Deux tiers ont porté l’uniforme des FFL, un tiers de la Résistance intérieure. Deux compagnons sont encore en vie : Daniel Cordier et Hubert Germain, cent ans tous les deux.
dimanche 15 novembre 2020
La photo de la semaine
samedi 14 novembre 2020
Nouvelle frappe française au Mali
Où des membres d’un groupe armé terroriste ont été tués jeudi soir dans la région de Mopti. "Une trentaine de membres d’un GAT appartenant au RIVM ont été neutralisés" a précisé le porte-parole de l’état-major des armées, le colonel Frédéric Barbry. Ces hommes du Rassemblement pour la victoire de l’islam et des musulmans ont été tués lors d’une opération associant Mirage 2000, hélicoptères de combat et commandos. Le chef militaire du RIVM avait été "neutralisé" le 10 novembre.
vendredi 13 novembre 2020
Il y a 5 ans…
Cette maman et ses fillettes se recueillent devant le Carillon le lendemain ©HW |
Le vendredi 13 novembre 2015, en début de soirée, 15 personnes sont tuées au Carillon et au Petit Cambodge qui lui fait face dans le 10e
arrondissement de Paris. D’autres victimes sont abattues par les terroristes à
La bonne bière, à La casa nostra, à La belle équipe, à proximité du Stade de France,
au Comptoir Voltaire, et au Bataclan.
Bilan 130 morts dont 123 sur place. 543 blessés dont 337 hospitalisés.
Ag Moussa tué au Mali
Chef militaire du Rassemblement pour la victoire de l’Islam et des musulmans (RIVM), groupe affilié à Al-Quaïda, Baj ag Moussa a été « neutralisé » le 10 novembre dans une opération menée par les forces françaises au nord de la Ménaka. Cet ancien officier de l’armée malienne était considéré comme l’un des principaux responsables militaires djihadistes du Mali.
L'officier français mort en Egypte est le lieutenant-colonel Botta
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©Armée de l'air et de l'espace |
Officier de l'armée de l'air et de l'espace engagé au sein de la "Force nationale et Observateurs" (MFO), Sébastien Botta est mort ce jeudi avec six autres militaires de différentes nationalités, dans le crash de l'hélicoptère dans lequel ils avaient pris place. L'appareil s'est écrasé dans la région de Sharm-el-Sheik (Egypte). Né en 1976 à Moissac, il s'était engagé en 1999. Sous-officier affecté sur la base de Cazaux (Gironde), ce tarn-et-garonnais avait ensuite réussi le concours de l'école de l'air et était devenu officier "exemplaire, loyal et dévoué" écrivait hier soir, le général Lavigne, chef d'état-major de l'armée de l'air et de l'espace. Depuis août 2019, le lieutenant-colonel Botta, 44 ans, père de trois enfants, était chef de la division "personnels" au sein de l'état-major opérationnel du commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes.
jeudi 12 novembre 2020
Egypte, 7 observateurs de la MFO tués dans un crash dans le Sinaï
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©MFO |
Sept membres de la Force
multinationale d'observateurs dans le Sinaï égyptien, dont cinq Américains, un
Français et un Tchèque, ont été tués aujourd’hui dans le crash de leur
hélicoptère. On ne connait pas, pour l’heure, les causes de l’accident. Cette
force (MFO), chargée de surveiller la paix entre Israël et l'Egypte, compte actuellement 1154 militaires issus de nombreux
pays dont l’Australie, les Etats-Unis, le Canada et la France...
mercredi 11 novembre 2020
Maurice Genevoix (1890-1980) au Panthéon
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DR |
Pierre Brossolette, Félix Eboué, Jean Moulin, Geneviève de
Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion, Jean Zay ont été « panthéonisés »
au titre de la Seconde Guerre mondiale. André Malraux, René Cassin, Jean Monnet
en partie pour leur rôle joué pendant celle-ci. Les visages de 14-18 reposent
ailleurs : Foch aux Invalides, Joffre dans un mausolée dans sa propriété
de Louveciennes (Yvelines), Clémenceau à Mouchamps (Vendée) pour ne citer
qu’eux. Tous trois siégèrent à l’Académie française où ils furent élus en 1918.
Comme Maurice Genevoix, élu -raccourci de l’histoire- juste après la fin de la
seconde Guerre mondiale, en 1946.
Combattant dès 14, le jeune lieutenant Genevoix est très grièvement blessé
le 25 avril 1915, de trois balles qui l’atteignent au bras et à la poitrine,
lui sectionnant l’artère humérale. Il perd l’usage de sa main gauche. Dès lors,
Genevoix devient un porte-parole de ses camarades ayant combattu durant la
Grande Guerre. Travail de mémoire qu’il accomplit par la plume, publiant cinq
ouvrages entre 1916 et 1923, Sous Verdun, Nuits de guerre, Au
seuil des guitounes, La boue, Les Eparges. Cinq
volumes mieux connus sous le titre Ceux de 14. C’est à partir de
ses carnets que M. Genevoix entreprend « de restituer patiemment son
expérience, de dépeindre les hommes et les situations avec une scrupuleuse
exactitude, de conjuguer sa formidable mémoire à son sens de l'observation et
du détail » explique l’universitaire Laurence Campa. Ses premiers ouvrages
sont parmi les livres les plus forts écrits sur l’horreur de 14-18. Prix
Goncourt en 1925 pour Raboliot, il sera secrétaire perpétuel de
l’Académie française de 1958 à 1973. Maurice Genevoix entrera
à 18h aujourd’hui au Panthéon, hors la présence de sa fille Sylvie, décédée en
2012 sans celle de Bernard Maris dont la panthéonisation de son beau-père était
l’un des objectifs. Bernard Maris a été tué lors de l’attentat contre Charlie
Hebdo, le 7 janvier 2015.
Le transfert des cendres de Maurice Genevoix coïncide avec le centenaire du Soldat Inconnu.
mardi 10 novembre 2020
Neuf officiers racontent dans un livre la Légion au combat
La lune est claire, la ville dort.
J’ai rendez-vous avec, celle que j’adore.
Mais la Légion s’en va, Oui s’en va.
Part au baroud, baroud.
Tous les
légionnaires depuis plusieurs générations connaissent les paroles de ce chant. La lune est claire est devenu, en
2020, le titre d’un livre coécrit par neuf officiers supérieurs d'active, excellents
connaisseurs de l’institution* et publié le 6 novembre par Les Belles Lettres. Dont le colonel Pierre-Henri Aubry qui, en août
dernier, a pris le commandement de la 13e demi-brigade de Légion
étrangère (13e DBLE), et auteur en 2015, d’une biographie remarquée
du général Lanrezac.
Trois cents
pages pour raconter la Légion ces dix dernières années. D’Aubagne où tout
recrutement aboutit ou échoue, à Castelnaudary, école de formation de Monsieur légionnaire, en passant par la
Guyane amazonienne, et les OPEX, l’Afghanistan, la Centrafrique, le Mali.
Le défi dans un ouvrage collectif, à dix-huit mains est de créer l’homogénéité. Comme dans une section ou une compagnie. D’autant que l’écriture n’est pas leur préoccupation première. Pourtant les trois cents pages se lisent commodément et les auteurs affichent une capacité de mémorialiste pour décrire ces situations vécues et nous entrainent aisément dans leur récit. Ils ont choisi des personnages représentatifs, notamment ces indispensables sous-officiers ou caporaux, militaires d’expérience que le lecteur suit au plus près au combat. Ces pages permettent de percevoir également attitudes et réflexes au feu. Là où l’homme ne peut plus rien dissimuler de lui. Là où il donne la mort et peut la recevoir…
*Trois servent actuellement à la Légion étrangère, les autres sont en état-major.
La lune est claire, Les Belles lettres, 21 € . Auteurs : Pierre-Henri Aubry, Benoît Dorigny, Mickaël Hamann, Stéphane Laitselart, Paul-Henri de Lastours, Clément Launay, Thomas-Marie Miailhes, Valentin Olivier, Nathanaël Ponticelli.
samedi 7 novembre 2020
Le médecin général Rouanet à la tête du SSA
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©SSA |
Jusqu'ici inspecteur général du service de santé des armées, le médecin général Philippe Rouanet de Berchoux est depuis le 31 octobre, le nouveau directeur général du SSA. Il remplace le médecin général Maryline Gygax-Généro qui a dirigé pendant trois années, la santé militaire. Celle-ci a été nommée conseillère du gouvernement. Au-delà de la mise en place du plan « Ambitions 2030 » du SSA, le général Rouanet aura à participer à la gestion, comme sa collègue, de la crise sanitaire. En interne et en renfort afin de soulager les services civils.
vendredi 6 novembre 2020
Après Pierre Simonet
Pierre Simonet, « avait projeté l’ordre de la Libération dans l’avenir » expliquait après l’annonce de sa mort par l’Elysée, le général Christian Baptiste, son délégué national. Pour que l’histoire de son engagement, comme de celui de tous les Compagnons soit utile aujourd’hui aux jeunes générations. « Tristesse et espérance » résumait-il ce matin. Compte-tenu de la crise sanitaire, l’hommage qui sera rendu au sous-lieutenant Simonet du 1er régiment d’artillerie des Forces françaises libres, se déroulera dans un format réduit. Il pourra reposer dans la tombe familiale et ne sera pas inhumé dans le caveau n°9 du mémorial de la France combattante au Mont-Valérien (Hauts-de-Seine) destiné à accueillir le dernier compagnon. Pierre Simonet avait toutefois donné son accord s’il avait été celui-là.
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Pierre Simonet en 2019 ©ordre de la Libération |
Ils ne sont donc plus que deux compagnons de la Libération encore en vie. Daniel Cordier et Hubert Germain. Tous deux centenaires. Daniel Cordier, membre du service « action » du Bureau central de renseignements et d’action (BCRA), sera le secrétaire de Jean Moulin d’août 1942 au 21 juin 1943, date de l’arrestation de celui-ci à Caluire (Rhône). Hubert Germain, lieutenant à la 13e demi-brigade de Légion étrangère fut ensuite à deux reprises ministre de Georges Pompidou. J’ai raconté, hier soir, dans le post annonçant la mort de Pierre Simonet, combien Hubert Germain et lui étaient devenus proches après la guerre. Nous tournons aujourd’hui, les dernières pages du livre héroïque des 1038 titulaires de la croix de la Libération.
jeudi 5 novembre 2020
Disparition de Pierre Simonet, compagnon de la Libération
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©Ordre de la Libération |
Il avait eu 99 ans le 27 octobre dernier. Pierre Simonet était le plus jeune des trois derniers compagnons de la Libération. Il est mort ce matin à Toulon (Var). Ce fils de polytechnicien avait considéré en juin 1940 que la seule option était de poursuivre le combat. Il se trouvait alors en classe préparatoire au lycée Michel de Montaigne à Bordeaux. Il parvint à embarquer, le 24 juin à Saint-Jean-de-Luz sur un cargo qui rapatriait des militaires polonais en Angleterre. L'un de ses condisciples de Montaigne fera exactement le même choix. Et partira du même port pour la Grande-Bretagne. Il s'agit d'Hubert Germain lui aussi compagnon de la Libération, toujours en vie (100 ans)*. Ce n'est qu'après guerre qu'il feront connaissance. Ces officiers de la France libre étaient pourtant tous deux à Bir-Hakeim. Ils avaient même fréquenté même lycée : Albert Sarrault à Hanoï. L'artilleur Pierre Simonet était grand'croix de la Légion d'honneur.
*Daniel Cordier est l'autre Compagnon encore vivant.
11 novembre 2020
Demain
matin, la Flamme sacrée va rallier Verdun à Paris où elle arrivera le 10
novembre, via des relais et cinq étapes. C’est l’armée de Terre qui a organisé
cette opération #TransmetsLaFlamme. Chaque étape permettra d’honorer une
génération « de soldats du feu ».
mercredi 4 novembre 2020
Maurice Genevoix entrera au Panthéon le 11 novembre
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DR |
Le transfert des cendres de Maurice Genevoix (1890-1980) au
Panthéon se déroulera le 11 novembre prochain en fin d’après-midi. La cérémonie
sera présidée par le chef de l'Etat. Emmanuel Macron avait annoncé,
en novembre 2018, cette « panthéonisation » de l’auteur de Ceux de 14, immense recueil
(cinq volumes), des récits de la guerre des tranchées de la Première Guerre
mondiale qu’il effectua comme jeune officier, dès le 2 août 1914 au sein du 106e Régiment d’infanterie. Le lieutenant Genevoix sera
grièvement blessé en avril 1915 et sera soigné sept mois durant dans plusieurs
hôpitaux. Il perdra, notamment, l’usage de la main gauche. Dans son œuvre, il
s’attachera notamment à dépeindre la mort, sa compagne quotidienne durant la
guerre. Prix Goncourt pour Raboliot en 1925, il fut élu vingt-deux ans plus
tard à l’Académie française. A travers ce transfert c'est un hommage à la France combattante qui sera rendu.
mardi 3 novembre 2020
Les forces françaises éliminent une centaine de djihadistes au Mali
C’est Florence Parly, en visite ces dernières heures au Mali, qui a annoncé que le 30 octobre, une cinquantaine de djihadistes affiliés à Al-Qaïda avaient été mis « hors d’état de nuire » lors d’une action « d’opportunité. » Celle-ci s’est déroulée dans la zone des trois frontières (Mali, Niger, Burkina Faso). Une opération qui s’inscrit, a précisé hier soir sur Europe1, le général François Lecointre, dans une action plus large menée depuis début octobre. Le CEMA a expliqué que 3000 soldats français étaient engagés en coopération avec la force G5 Sahel (Tchad, Mali, Burkina Faso, Niger et Mauritanie) et les forces estoniennes (Takuba). Les commandos auraient également éliminés quelques dizaines de djihadistes.
lundi 2 novembre 2020
Ministère des Armées cherche porte-parole
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©Yasmine Farès-Emery, directrice de la DICOD |
L’avis de « vacance d’un emploi d’expert de haut niveau » a été publié hier au Journal Officiel, dans la rubrique « Premier ministre. » Ce poste est celui de porte-parole du ministère des Armées. Fonction extrêmement complexe pour le ou la titulaire. Qui doit notamment connaître les multiples dossiers traités par le ministère, avoir fait du terrain, avoir de l’empathie pour les hommes et les femmes qui y exercent, connaitre besoins et réflexes des journalistes, savoir énoncer sa vérité en évitant la langue de bois. Fonction qui requiert diplomatie, sens politique, capacités pédagogiques, malice et avoir le « cuir solide. » La personne choisie sera nommée pour trois ans, renouvelables une fois. Les renseignements concernant le poste peuvent être obtenus auprès de la directrice de la Délégation à l'information et à la communication de la défense (DICOD) qui remplissait jusqu’ici ce rôle. Yasmine Farès-Emery sera-t-elle candidate ?