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Affichage des articles du mai, 2013

Communiquer pour résister

Tel est le sujet sur lequel élèves des collèges et lycées de France, participant au concours national de la Résistance, se sont investis cette année. A Corte, deux d'entre eux David Uygun et Paul-Marien Peraldi ont travaillé avec leur professeur, Louis Luciani, sur une mission de renseignement totalement méconnue Frédérick. Celle-ci reflète ce que fut cette période pour une poignée de jeunes gens qui s'engagèrent rapidement dès l'après-défaite de 1940 :  le don de soi, la clandestinité, le courage... Cette mission qui se déroula du 7 février au 11 avril 1943 et que détaille dans sa dernière livraison le quotidien Corse-Matin, fut organisée par les Britanniques afin d'étudier la stratégie italienne le long de l'axe Ajaccio-Bonifacio. Trois agents, explique le professeur d'histoire à l'origine de cette recherche, Guy Vernuge (Verstraete) chef de mission radio, Antoine Colonna d'Istria et Charles Andrei vont la mener  "jusqu'à ce que les services

Daniel Cordier

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Crédit : France Télévisions C'était samedi dernier. Au téléphone, Daniel Cordier, 92 ans, raconte son emploi du temps. Vous vous rendez compte, je n'arrête pas ! Je réponds aux journalistes, je n'ai pas une minute à moi . Parce que de son vivant, un téléfilm en deux parties, Alias Caracalla , lui est consacré (ce soir et demain, France 3, 20h45). Alias Caracalla ? L'écrivain et journaliste, Roger Vailland écrivit à partir de 1942, Drôle de jeu , prix Interallié 1945, qui raconte le quotidien d'un réseau de résistants. Vailland expliquera à Daniel Cordier : J'ai choisi pour votre personnage le pseudonyme de "Caracalla" . Cordier utilisera ce pseudo comme titre d'un monumental ouvrage sur son engagement dans la Résistance et sa rencontre puis son travail au quotidien avec Jean Moulin ( Alias Caracalla , Gallimard, 2009). Dans la clandestinité, Daniel Cordier, utilisera effectivement nombre de pseudonymes. Il sera BIP W, BX 10, Alain (à Lyon), M

La raison d'Etat algérienne

Le président Bouteflika vient de signer un décret instituant le 22 octobre, journée nationale de la presse. L'information recèle une dose de malice lorsqu'on sait qu'hier deux quotidiens algériens ont été suspendus pour avoir publiés un dossier alarmiste sur la santé du chef de l'Etat. Le 27 avril, Abdelaziz Bouteflika a été transporté au Val-de-Grâce à Paris pour un "mini AVC". Depuis, silence total. Les deux titres d'Hicham Aboud, Mon journal et Djaridati affirmaient que celle-ci s'était dégradée et que "Bouteflika serait rentré au pays mercredi vers 3h du matin et serait dans un état comateux". Un crime de lèse-président pour le parquet général algérien qui vient donc d'engager des poursuites pour "atteinte à la sécurité d'Etat, à l'unité nationale et à la stabilité et au bon fonctionnement des institutions". Diable ! Ce soir, le site du quotidien L'Expression cite le Premier ministre qui dédramatise, affirmant qu

Légion étrangère. Décès du général Langlois, Compagnon de la Libération

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Crédit : Ordre de la Libération A sa sortie de Saint-Cyr, il avait choisi la Légion (1er Régiment étranger). Il s'appelle alors Pierre Langlois, né en 1917 en Espagne et participe à l'expédition de Norvège avec la 13ème demi-brigade de la Légion étrangère. Le corps expéditionnaire évacué en Angleterre le 19 juin 1940, chacun s'y détermine. Lui choisit la France libre, comme la moitié des effectifs. La 13 devient alors, pour quelques mois, la 14ème DBLE. Et Langlois choisit un pseudonyme, Lamoureux. Langlois-Lamoureux participe à la prise de Libreville en novembre, avant de combattre les Italiens avec la brigade française d'Orient en Erythrée où il est blessé de deux balles qui ne l'empêchent pourtant pas de continuer à se battre. Fin mai 1941, le général de Gaulle lui remet la croix de la Libération à Qastina (Palestine). En juin, le lieutenant Langlois est à nouveau blessé en Syrie. Les combats se succèdent : El Alamein, Takrouna, Radicofani. Le capitaine Lan

Fred Moore

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Le lieutenant Fred Moore en juillet 1944 (ordre de la Libération) C'était le 24 avril dernier. A l'issue de l'hommage national rendu aux Invalides à François Jacob, Fred Moore, délégué national du Conseil national des communes "Compagnons de la Libération", raccompagne le président de la République. François Hollande pose sa main sur son épaule, le complimente pour le discours qu'il vient de prononcer et lui donne rendez-vous le 14 juin. Même lieu. C'est là en effet, qu'il remettra au colonel Moore les insignes de grand' croix de la Légion d'honneur, lors d'une prise d'armes à laquelle participera "son" régiment, le 1er Spahis. En 2006, pour un ouvrage que j'avais consacré aux Compagnons de la Libération (1), Fred Moore s'était raconté. En juin 1940, je venais d'avoir vingt ans ; j'avais sollicité, un mois plus tôt, un engagement dans l'armée de l'air et attendais, en, Bretagne, chez mes grands

3ème RPIMA, 2 ans de prison avec sursis pour le sergent auteur des tirs

Le sergent Vizioz, qui avait blessé 16 personnes à l'occasion d'une démonstration du 3 ème régiment de parachutistes d’infanterie de marine (RPIMA) de Carcassonne (Aude), le 29 juin 2008, a été condamné aujourd'hui à deux ans de prison avec sursis. Lors de l'audience du 11 avril à Montpellier, le ministère public avait requis une peine de deux ans, dont dix huit mois avec sursis. Clémence du tribunal, également, pour les autres prévenus. L'ex-lieutenant Christophe Allard et l'ex-capitaine Hugues Bonningues ont été condamnés à six mois avec sursis. L'ex-colonel Frédéric Merveilleux du Vignaux, l'ex-lieutenant-colonel Lionel Peyre et le lieutenant-colonel Jean-Baptiste Pothier ont quant à eux été relaxés. Ce 29 juin 2008, le sergent Vizioz croit bien tirer à blanc. Ce sous-officier participait à une démonstration lors d’une journée portes ouvertes du régiment. Beaucoup de civils y assistent. Expérimenté, ce trentenaire est chargé de couvrir la fuite d’

Renseignement. Départ d'Ange Mancini

Ange Mancini, coordonnateur national du renseignement quittera ses fonctions, le 12 juin prochain, selon un décret publié ce matin au Journal officiel. Le préfet Mancini avait bénéficié en 2009 d’une dérogation afin de poursuivre sa mission à la tête de la préfecture de la Martinique. Il avait, deux ans plus tard, succédé à Bernard Bajolet à la tête du CNR. M. Mancini est âgé de 68 ans. Le JO de ce 12 mai publie, également, l’arrêté de nomination d’Amaury de Hauteclocque  qui devient sous-directeur des affaires internationales, transfrontalières et de la sûreté à la police aux frontières (DCPAF). Celui-ci, qui a dirigé le RAID pendant plus de cinq ans devrait prendre ses fonctions demain.

Le mystère Bouteflika

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En Algérie et dans les chancelleries, "le mini AVC" du président Abdelaziz Bouteflika suscite beaucoup d'interrogations. D'autant que la communication du pouvoir algérien repose sur une technique parfaitement maitrisée : le silence. Duquel émerge, à dose homéopathique, une voix officielle qui se veut rassurante. Ainsi, hier, le Premier ministre Abdelmalek Sellal a-t-il annoncé frugalement : "Rassurez vous, le président de la République se porte bien et suit quotidiennement les dossiers et questions d'intérêt national". En Algérie, les visages des politiques changent mais la "chape de plomb" reste. La presse locale essaie donc de décrypter la situation politique posée par cet accident vasculaire cérébral du chef de l'Etat, soigné à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce à Paris depuis quinze jours. De décrire la coulisse à un an de l'élection présidentielle. Mais mieux qu'un long papier, voici cette caricature parue hier dans le qu

Robert Markus

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Pourquoi un slovène s'engage-t-il à la Légion étrangère ? Comment se passe la sélection ? Les premiers jours, les premières semaines alors que le néo-légionnaire ne parle pas un mot de français ? L'intégration, la cohésion ? Comment gérer les "petites misères" que vous font subir les gradés ? Comment se faire respecter ? Comment gérer le spleen ? Comment, lors d'une permission, retourner dans son pays afin d'y voir sa famille alors que l'on a interdiction de quitter le territoire français et que le passeport est "consigné" ? C'est à ces questions à priori ordinaires mais en réalité déterminantes dans la vie du légionnaire, que répond Robert Markus dans un ouvrage qu'il a auto-édité. Ses réponses constituent donc un témoignage profitable. Ce regard de l'intérieur sur une institution où Robert Markus a passé quinze ans (1993-2008),  "a reçu un très bon accueil" explique -t-il, en Slovénie et en particulier du côté de Maribor

Angela Merkel en Afghanistan

Pour marquer leur soutien aux troupes, la chancelière et son ministre de la défense, Thomas de Maizière sont arrivés, ce matin, au quartier général de l'armée allemande à Mazar-i-Sharif. Une visite entamée six jours après la mort d'un militaire de ce contingent, membre de la force internationale de l'Otan en Afghanistan (Isaf). Celui-ci appartenait aux forces spéciales. Ils se sont ensuite rendus à Kunduz. La presse allemande rappelle qu' Angela Merkel a confirmé la volonté de Berlin de conserver 600 à 800 soldats sur place au terme de la mission de l'Otan fin 2014. Ceux-ci poursuivraient la formation de l'armée afghane jusqu'en 2017. Au cours d'une intervention A. Merkel a regretté "la reconstruction partiellement laborieuse" du pays.            

Combats en Algérie

Quatre terroristes présumés abattus, deux militaires tués et un autre blessé, tel est le premier bilan d’une opération menée par l’armée nationale populaire (ANP) à une cinquantaine de kilomètres de la ville de Tizi Ouzou en Kabylie, annonce ce matin le quotidien algérois Liberté . « L’opération de ratissage » est menée depuis près de trois semaines dans une région connue pour être l'un des plus importants fiefs des islamistes armés en Kabylie. Le 23 avril dernier, Bouayache Aamour, "émir" de la seriat de Timezrit, "a été abattu lors d’une embuscade tendue par les militaires" raconte une source. Il y a cinq jours, un autre violent accrochage a eu lieu dans cette localité.

La Légion d'honneur pour les deux policiers de la BAC

Boris Voelckel et Cyril Genest, les deux policiers de la brigade anti-criminalité (BAC) parisienne, tués le 21 février dernier sur le boulevard périphérique, ont été nommés au grade de chevalier de la Légion d’honneur. Les décrets sont publiés ce matin, au Journal officiel. Leur véhicule, dans lequel avait pris place un troisième policier Frédéric Krémer (grièvement blessé), avait été percuté par l’arrière par un Range Rover piloté par un jeune conducteur sans permis et en état d’ébriété, à la suite d’une course-poursuite.

La Cour des comptes et la Garde républicaine

C'est administrativement formulé. Mais la tonalité est de recommander des réductions. La Cour des comptes souhaite en effet que soit réalisée "une revue générale" des services d'honneur ainsi que de la protection des Palais nationaux, à savoir l'Elysée, l'hôtel Matignon, Le palais Bourbon, le palais du Luxembourg assurés par la Garde républicaine. Ce qui représente 69% de son activité. Les magistrats de la rue Cambon, dans ce référé rendu aujourd'hui estiment également utile une "rationalisation" des musiques dans la gendarmerie. Un référé est un rapport adressé par le Premier président de la Cour des comptes à un ministre pour lui faire part des observations formulées à l'issue d'un contrôle. La Garde républicaine dont le coût annuel est estimé par la Cour à 280 millions d'euros est constituée de deux régiments d’infanterie, un régiment de cavalerie, "détenteur d'un savoir-faire et d'une tradition équestre désormais un

In memoriam

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Le caporal-chef Stéphane Duval, 32 ans, du 1er Régiment de parachutistes d'infanterie de marine (1er RPIMA, Bayonne), tué lundi au Mali a été honoré en début d'après-midi aux Invalides à Paris. Quelques minutes plus tôt, il avait reçu un premier hommage sur le pont Alexandre III où cent cinquante personnes environ s'étaient rassemblées. Parmi lesquelles une délégation de militaires polonais. (Droits réservés) (Droits réservés)

Il y a 25 ans, Ouvéa

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« Un jour, la mère du gendarme Daniel Leroy ma dit : Les larmes d’une mère kanak, sont les mêmes que les miennes. Il faudra toujours se souvenir de cet épisode » expliquait il y a quelques jours François Lambolley, président du Comité du 22 avril (1) . En Nouvelle-Calédonie, le 22 avril 1988, à deux jours du premier tour de l’élection présidentielle, un commando du FLNKS (Front de libération national kanak socialiste) attaquait la gendarmerie de Faya-Oué (ïle d’Ouvéa) tuant quatre gendarmes -deux n’étaient pas armés (dont Daniel Leroy)- en prenant 27 autres en otages. Ceux-ci sont alors divisés en deux groupes. Les otages du premier sont relâchés trois jours plus tard. Il faudra un assaut pour libérer les gendarmes-otages du second qui ont été regroupés dans une grotte.  François Lambolley : « Les politiques n’auraient jamais dû envoyer l’armée. Il aurait fallu laisser faire les gendarmes ». En effet, l’opération Victor est menée par des hommes du 11ème choc (aujourd’hui service actio

Les tatouages légionnaires

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Pendant plus de vingt ans, Victor Ferreira à porté le képi blanc. Après avoir quitté l'institution, fin 2007 l'adjudant-chef (e.r.) s'est livré durant trois années à une recherche sur les tatouages légionnaires. Il a ainsi pu photographier des dizaines d'hommes, "des durs, des tatoués", pour reprendre un expression en vogue, naguère. Le tatouage est un langage de légionnaire ; écriture et parole. Discret, envahissant, impressionnant, fleur bleue, classique, inédit, le tatouage manifeste souvent un sentiment d’appartenance. Les motifs sont divers : grenade, képi blanc, béret vert, le Christ sur la croix, la Vierge, un visage féminin, des initiales, le combat de Camerone, des squelettes, des armes, le matricule, des oiseaux, des papillons…Il peut marquer également    la fidélité à un régiment et figurer sur toutes les parties du corps, y compris la langue et les lèvres.Il est également message.  Quarante photos de Victor Ferreira sont exposées jusqu'au 1er

Décès de Georges Masurel, l'un des derniers mécaniciens du Normandie-Niemen

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Pierre Lorillon, décédé le 17 février dernier et Georges Masurel (crédit : francaislibres.net) L'un des derniers mécaniciens survivants du Neu-Neu, Georges Masurel est mort, hier, à l'âge de 91 ans. Né le 24 août 1921 à Ain-Abraham en Tunisie, il rejoint à l'âge de 20 ans (août 1941) les Forces aériennes françaises libres (FFAL) à Damas. Il participe alors comme mitrailleur à plusieurs opérations en Libye dans les groupes bombardiers Lorraine puis Alsace, avant de rejoindre le régiment de chasse Normandie, le 1er septembre 1942. G. Masurel arrive en Russie (Ivanovo) deux mois plus tard. Nommé sergent-chef en mars 43, il participe à sa première campagne de groupe comme mécanicien. Muté au Moyen-Orient, il obtient son brevet de pilote. Affecté au groupe "Picardie" le 3 août 1944, puis au groupe de chasse  "Ardennes" il participe à la campagne de France jusqu'à la fin de la guerre. Démobilisé, Georges Masurel devient pilote professionnel en 1946