L'adieu aux armes du lieutenant-colonel Jullien
Longtemps, l'humaniste a été ce lettré, notamment de la Renaissance, qui affichait une parfaite connaissance des langues et littératures grecques et latines. Aujourd'hui, l'humaniste est, principalement, celui qui prend l'homme pour fin. Je classerai Thierry Jullien dans cette catégorie. Ces cinq dernières années, il a été le responsable de la division entraide et solidarité de la Légion étrangère et, à ce titre, responsable du Foyer d'entraide de la LE (FELE). Hier à Aubagne (Bouches-du-Rhône), il a quitté les képis blancs et l'armée. Après 36 ans de service et 22 années (cumulées) de présence à la Légion. Dans l'émotion. De mettre fin à l'aventure de sa vie, d'être l'acteur d'une cérémonie vécue avec fierté, de l'accueil réservé par des camarades, des mots "pleins de sensibilité" prononcés par le général Jean Maurin, commandant l'institution.
Le profil de "conseiller social" de plusieurs COMLE s'est développé chez Thierry Jullien au fil d'affectations : bureau du service national de Rennes, unité mahoraise du service militaire adapté (SMA) qu'il a créée puis commandée. Bien sûr il y a eu, pour ce sapeur issu de l'école militaire interarmes (EMIA), des postes de commandement aux 6ème et 1er REG puis au 4ème RE... Mais le lieutenant-colonel Jullien n'a eu, notamment, de cesse de trouver de l'argent pour les anciens afin que cette Légion contemporaine rende à ceux qui se retrouvent à l'issue de leur carrière ou ultérieurement isolés ou en détresse, un peu ce qu'ils ont naguère apporté dans les rangs. La Légion ne transige pas sur ces valeurs. Et l'officier prenait le temps de les expliquer à ses visiteurs, non issus du cénacle.
A 58 ans, le lieutenant-colonel Thierry Jullien entame, à Marseille, une nouvelle vie.
Crédit : c/c Olivier Stull, KB |
A 58 ans, le lieutenant-colonel Thierry Jullien entame, à Marseille, une nouvelle vie.