L'armée algérienne et l'élection présidentielle du 18 avril
Retraité,
le général Gedhiri avait, il y a quelques semaines, mis en garde contre un
cinquième mandat du président algérien Bouteflika. S’attirant aussitôt les
foudres d’un « décideur », le vice-ministre de la défense et patron
des armées, le général Ahmed Gaïd Salah. Lors d’une visite à Mers-el-Kebir, celui-ci
avait étrillé « certains individus et parties mus par des ambitions
démesurées et animés par des intentions sournoises. » Craignait-il une
candidature de son ex-subordonné à la présidentielle ? Ali Gedhiri l’a toutefois
déposée dimanche mais rebondissement à l’algérienne, son directeur de campagne
a démissionné aujourd’hui.
Pour
l’instant l’armée algérienne est calme. « L’Armée nationale populaire
(ANP) restera toujours le gardien loyal des intérêts suprêmes de la patrie »
expliquait, hier, le général de corps d’armée Gaïd Salah, lors d’une visite d’inspection
à l’académie militaire de Cherchell. Mais l’institution, comme les dirigeants
algériens, ont été surpris de la réaction de la rue à la candidature du
président fantôme à sa succession. Les « décideurs » semblaient si
sûrs de leur fait que l’éditorial du dernier numéro d’El-Djeich la revue mensuelle de l’ANP (février 2019), commençait
ainsi : « Dans le climat de stabilité que connait notre pays… »