Les vieilles recettes de l’Algérie contre la France après l’arrestation de Boualem Sansal


« Un grave dérapage ». Voilà, pour l’heure, la seule justification de l’arrestation de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal à l’aéroport d’Alger, il y a une semaine, alors que celui-ci arrivait de Paris. Une raison bien opaque et bien peu juridique. Le quotidien El Moudjahid, habituel relai du pouvoir local bégaie plus qu’il n’explique : « Les raisons exactes de son interpellation restent encore non connues officiellement, écrivait cette nuit sur le site du journal, son PDG. Cependant, il aurait tenu des propos remettant en cause l’intégrité territoriale du pays, ce qui est une ligne rouge, non seulement pour l’Algérie, mais aussi pour toutes les nations souveraines. »

Courant haineux contre l’Algérie
On ne sait donc pas, mais les outils de communication de la dictature algérienne tentent de justifier et pour cela mènent l’offensive contre la France. Un fonds de commerce simple, indémodable, qui est adapté aux circonstances.
Ainsi, l’agence Algérie Presse service (APS) qui est à l’Algérie ce qu’Azertac est à l’Azerbaïdjan, utilisait, hier, une violence bien peu diplomatique en mode punching- ball : « L'agitation comique d'une partie de la classe politique et intellectuelle française sur le cas de Boualem Sansal est une preuve supplémentaire de l'existence d'un courant "haineux" contre l'Algérie » écrivait hier l’agence télégraphique. Ce texte est « d’une vulgarité indigne » comme le relève sur X, l’essayiste Céline Pina.

Les paradoxes
Pile de soutènement des régimes depuis l’indépendance, la culpabilité multiforme de la France est un refrain sur lequel il sera un jour nécessaire à un gouvernement français de réagir sans louvoyer.
Ce rejet officiel, se heurte à l’attrait que constitue encore l’ex métropole pour les classes dirigeantes de la nomenklatura d’Alger, si complices avec Moscou. Les hiérarques civils et militaires ont toujours autant de plaisir à acquérir des biens immobiliers dans l’hexagone, à se faire soigner avec leurs proches dans les hôpitaux, les établissements de santé français, à y placer leurs économies, à fréquenter les restaurants étoilés… Cela au milieu de mille autres bienfaits du quotidien.
Cette contradiction n’est certainement pas élégante à afficher pour les contempteurs de la France de l’autre côté de la Méditerranée. Mieux vaut faire remarquer aux Français la leur, comme le PDG du Moudjahid dans sa conclusion : « La classe politique française demeure otage d’une pensée coloniale qui parasite toute activité de réflexion ».

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