2012 au Liban


« On rappelle que la Syrie avait (…) saisi la balle au bond pour coller aux Libanais la paternité du Salon de l’auto piégée qui venait d’ouvrir ses portes à Damas ». L’éditorialiste du quotidien francophone libanais L’Orient Le Jour utilise, en cette fin d’année, l’ironie pour conjurer ses craintes après les déclarations du gouvernement de Bachar-el-Assad, qui ont suivi les attentats à la voiture piégée commis dans la capitale syrienne (contre des bâtiments officiels). Damas voulant y voir la signature d’Al Qaida, dont des éléments se seraient introduits par le Liban. Pure spéculation mais qui a entrainé une réplique de l’armée syrienne qui a tué trois jeunes Libanais, cette semaine, dans un village du nord du pays où elle avait pénétré après avoir franchi la frontière…que les Syriens ne reconnaissent pas.
L’humour sert souvent de paravent à l’inquiétude. Il y a des décennies que les Libanais vivent avec celle-ci et avec la division de leur classe politique. Si le ministre de la défense annonce détenir des informations sur la présence terroriste, sa déclaration a été aussitôt démentie, de manière cinglante, par le Premier ministre. Si bien que « la cacophonie a atteint un degré inédit » au sein de l’exécutif, note le quotidien francophone. Ce qui fait les affaires de Damas qui possède toujours chez son voisin de puissants relais.
La tâche du chef du gouvernement, Nagib Mikati pour 2012, s’annonce compliquée. Il doit à la fois tenter d’éviter les répercussions de la crise syrienne dans un Liban incandescent, maintenir la stabilité au Liban Sud (frontière avec Israel) et poursuivre l’action du Tribunal spécial pour le Liban (assassinat du Premier ministre Rafic Hariri en 2005).
Autant dire une année où l’humour risque de ne pas trouver sa place !


Bonne année 2012 à tous.

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