samedi 20 avril 2013

Dans 10 jours, le général Guignon portera la main du capitaine Danjou


En 1945, le public ne sait rien de Camerone et ce que la commémoration de cette bataille signifie pour les légionnaires. Ce n’est que depuis les années soixante dix que cet anniversaire est célébré « de façon brillante » dans les régiments, selon la formule de Marie Larroumet, qui a travaillé sur l’image de la Légion étrangère (1). Porter un 30 avril à Aubagne, la main de bois du capitaine Danjou commandant les soixante hommes qui se sacrifièrent en 1863 face au Mexicains, est considéré comme un « honneur ultime » pour reprendre la formule d’un ancien. Cette année pour le 150ème anniversaire de Camerone, c’est le général d’armée (2S) Michel Guignon, qui en sera chargé (voir post du 20/11/2012). Ancien chef de corps du 2ème Régiment étranger de parachutistes (1980-82) puis ultérieurement gouverneur militaire de Paris (1992-96), il sera accompagné de l'adjudant Berthold Vossler -auquel il doit la vie en Algérie- et du caporal-chef (en activité) Laplagne, du 2ème REI. 


Michel Guignon, alors commandant le 2ème REP (1980-82)


Vous porterez la main du capitaine Danjou pour le 150ème anniversaire de Camerone. Que ressentez-vous ?
Une immense fierté, une grande émotion .Pour un officier de Légion, c'est l' honneur suprême, le couronnement d' une vie légionnaire .

Pourtant, des émotions, vous en avez vécues durant votre carrière ?
Sans doute , mais celle là est particulière. Le 30 avril 1963, j'étais à Aubagne, revenant de Sidi-bel-Abbès et nous célébrions le centenaire de Camerone dans des conditions très pénibles. La vie même de la Légion était menacée. Cinquante ans plus tard, au même endroit, je remonterai la Voie Sacrée dans un quartier Vienot resplendissant, devant une foule immense venue témoigner confiance et admiration à nos régiments qui viennent de s' illustrer au Mali. Que rêver de mieux !

Votre fierté, c'est d'avoir à vos côtés l'adjudant Vossler...
Oui .Le 31 Janvier 1961, après un dur combat, le sergent Vossler et le lieutenant Guignon, couchés dans le même hélicoptère, étaient évacués sur l' hôpital de Constantine dans un triste état. Aujourd'hui, nous sommes encore debout tous les deux, unis par les mêmes souvenirs, dans la même ferveur.

En 2012, Hubert Germain qui s'apprêtait à porter la main commentait ainsi son choix "Ainsi, je boucle l'affaire !". Etes-vous dans le même état d'esprit ?
Tout à fait. J'ai commencé ma carrière à la Légion, J' y ai servi dans tous les grades, de sous-lieutenant à colonel. J'arrive au soir de ma vie. La Légion m'accorde ce dernier hommage. Je peux partir tranquille...



(1)   Marie Larroumet, Mythe et images de la Légion étrangère, L’Harmattan, 2004.

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