Général de Saint-Chamas : "La force de la Légion, c’est sa capacité d’intégration"
2013 est une année particulière pour la Légion étrangère. Pour trois raisons : l'engagement remarqué des légionnaires, notamment du 2ème REP, au sein de l'opération Serval au Mali ; le 150ème anniversaire de Camerone qui sera célébré dans quatre jours ; enfin, la considération marquée par le commandement à l'institution. Le 14 juillet à Paris, le général de division Christophe de Saint-Chamas défilera, en effet, à la tête de 450 de ses hommes sur les Champs-Elysées. C'est une première. Année particulière mais rappelle le commandant de la Légion étrangère (Comle), "la qualité d'une troupe, n'est jamais acquise...".
Crédit : Lieber- Légion étrangère |
Comment se présente ce 150ème anniversaire de Camerone ?
Nous mettons tout en œuvre pour que cette fête soit une grande réussite. A Aubagne, la cérémonie sera présidée par le ministre de la défense. Tous les régiments de la Légion étrangère seront mis à l’honneur par la présence de leur emblème. Un public de plus de 9 000 personnes est attendu. Et notre nouveau musée, « le Louvre du légionnaire », sera inauguré après la prise d’armes. Simultanément, au Mexique, le ministre délégué chargé des anciens combattants présidera une cérémonie sur les lieux du combat avec les autorités mexicaines et un détachement de légionnaires.
Cette journée sera l’occasion de redire combien ce combat est fondateur pour la Légion car il donne tout son sens à l’engagement des étrangers au service de la France. Camerone, c’est l’humilité de ceux qui savent qu’ils vont mourir. Il ne s’agit ni d’un renoncement ni d’une inconscience. Mais bien de la fidélité à la parole donnée.
Anniversaire qui se déclinera en deux parties, avec le 14 juillet où vous défilerez à la tête de 450 légionnaires sur les Champs-Elysées. C'est exceptionnel ?
C’est un honneur ! Comme toujours les pionniers ouvriront la marche avec leur hache et leur tablier de cuir. Viendra la musique, comme jadis dans les batailles les tambours battaient la charge en tête des colonnes qui montaient à l’assaut. Je défilerai devant sept emblèmes et trois compagnies fournies par les 2e REP, 1er REC et 2e REG. Toutes les composantes de la Légion seront représentées : infanterie, cavalerie et génie.
Lorsqu’un légionnaire, soldat étranger au service de la France, défile sur les Champs Elysées, il est applaudi par la population, c’est extrêmement fort. Cela manifeste ce lien indéfectible qui unit les Français à la Légion. Le légionnaire y mesure la reconnaissance de la France pour son parcours d’exception.
L'image de marque de la Légion n'a jamais été aussi bonne. Le comportement des légionnaires au Mali y a largement contribué !
La qualité d’une troupe n’est jamais acquise ! L’efficacité au combat, au Mali ou ailleurs, montre que la pédagogie exigeante que nous utilisons pour former des légionnaires, hier comme aujourd’hui, ces étrangers aux origines extrêmement diverses, est la bonne. La rigueur et la discipline donnent une qualité de soldats exceptionnelle. A cela s’ajoute la richesse des parcours individuels !
Nous pouvons tous être fiers de nos légionnaires qui ont risqué leur vie et la risquent toujours pour défendre les intérêts de la France. Et là comme ailleurs, les légionnaires se sont montrés dignes de la confiance qui leur est faite.
Je vous ai entendu récemment définir ainsi votre mission : "Prendre des grains de sable et en faire du ciment !" ?
La force de la Légion, c’est sa capacité d’intégration. A la Légion, les grands principes d’intégration datent de sa création en 1831. Ils lui sont consubstantiels. Ils visent la participation active, dans une même unité, d’hommes de cultures très diverses. Cette tradition est essentielle en temps de paix ; elle devient vitale en opération. L’intégration repose sur l’apprentissage de la langue française, le culte d’une histoire commune, l’adhésion à des valeurs partagées, des règles de vie spécifiques et des symboles auxquels s’identifier. On s’engage volontairement à la Légion pour des raisons très variées, mais on y partage un même idéal. Chacun peut y retrouver sa dignité. Le nombre élevé et constant de candidats qui chaque jour frappent à la porte de cette institution unique, nous conforte dans l’idée que ce modèle est attractif pour la jeunesse.
Le format Légion est aujourd'hui de 7000 légionnaires. Est-il suffisant pour remplir toutes les missions qui vous sont confiées ?
Chaque légionnaire compte et la Légion sait remplir les missions qui lui sont confiées, quel qu’en soit le prix, avec la même détermination que la soixantaine de légionnaires le jour de Camerone. Au quotidien, notre rôle consiste à faire vivre et à préserver la cohérence d’un outil performant qui contribue à l’efficacité et au rayonnement de l’armée de terre.
Nous mettons tout en œuvre pour que cette fête soit une grande réussite. A Aubagne, la cérémonie sera présidée par le ministre de la défense. Tous les régiments de la Légion étrangère seront mis à l’honneur par la présence de leur emblème. Un public de plus de 9 000 personnes est attendu. Et notre nouveau musée, « le Louvre du légionnaire », sera inauguré après la prise d’armes. Simultanément, au Mexique, le ministre délégué chargé des anciens combattants présidera une cérémonie sur les lieux du combat avec les autorités mexicaines et un détachement de légionnaires.
Cette journée sera l’occasion de redire combien ce combat est fondateur pour la Légion car il donne tout son sens à l’engagement des étrangers au service de la France. Camerone, c’est l’humilité de ceux qui savent qu’ils vont mourir. Il ne s’agit ni d’un renoncement ni d’une inconscience. Mais bien de la fidélité à la parole donnée.
Anniversaire qui se déclinera en deux parties, avec le 14 juillet où vous défilerez à la tête de 450 légionnaires sur les Champs-Elysées. C'est exceptionnel ?
C’est un honneur ! Comme toujours les pionniers ouvriront la marche avec leur hache et leur tablier de cuir. Viendra la musique, comme jadis dans les batailles les tambours battaient la charge en tête des colonnes qui montaient à l’assaut. Je défilerai devant sept emblèmes et trois compagnies fournies par les 2e REP, 1er REC et 2e REG. Toutes les composantes de la Légion seront représentées : infanterie, cavalerie et génie.
Lorsqu’un légionnaire, soldat étranger au service de la France, défile sur les Champs Elysées, il est applaudi par la population, c’est extrêmement fort. Cela manifeste ce lien indéfectible qui unit les Français à la Légion. Le légionnaire y mesure la reconnaissance de la France pour son parcours d’exception.
L'image de marque de la Légion n'a jamais été aussi bonne. Le comportement des légionnaires au Mali y a largement contribué !
La qualité d’une troupe n’est jamais acquise ! L’efficacité au combat, au Mali ou ailleurs, montre que la pédagogie exigeante que nous utilisons pour former des légionnaires, hier comme aujourd’hui, ces étrangers aux origines extrêmement diverses, est la bonne. La rigueur et la discipline donnent une qualité de soldats exceptionnelle. A cela s’ajoute la richesse des parcours individuels !
Nous pouvons tous être fiers de nos légionnaires qui ont risqué leur vie et la risquent toujours pour défendre les intérêts de la France. Et là comme ailleurs, les légionnaires se sont montrés dignes de la confiance qui leur est faite.
Je vous ai entendu récemment définir ainsi votre mission : "Prendre des grains de sable et en faire du ciment !" ?
La force de la Légion, c’est sa capacité d’intégration. A la Légion, les grands principes d’intégration datent de sa création en 1831. Ils lui sont consubstantiels. Ils visent la participation active, dans une même unité, d’hommes de cultures très diverses. Cette tradition est essentielle en temps de paix ; elle devient vitale en opération. L’intégration repose sur l’apprentissage de la langue française, le culte d’une histoire commune, l’adhésion à des valeurs partagées, des règles de vie spécifiques et des symboles auxquels s’identifier. On s’engage volontairement à la Légion pour des raisons très variées, mais on y partage un même idéal. Chacun peut y retrouver sa dignité. Le nombre élevé et constant de candidats qui chaque jour frappent à la porte de cette institution unique, nous conforte dans l’idée que ce modèle est attractif pour la jeunesse.
Le format Légion est aujourd'hui de 7000 légionnaires. Est-il suffisant pour remplir toutes les missions qui vous sont confiées ?
Chaque légionnaire compte et la Légion sait remplir les missions qui lui sont confiées, quel qu’en soit le prix, avec la même détermination que la soixantaine de légionnaires le jour de Camerone. Au quotidien, notre rôle consiste à faire vivre et à préserver la cohérence d’un outil performant qui contribue à l’efficacité et au rayonnement de l’armée de terre.
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