Légion étrangère, Etienne Antal le doyen calédonien

Photo HW
-          Hier soir, je l’ai conduit, comme tous les samedis, au casino où il a joué pendant trois heures aux machines à sous. Etienne sourit à l’anecdote racontée par sa fille.

-           Avez-vous gagné ?

Nouveau sourire.
Etienne Antal a quatre vingt seize ans. Il est le doyen des membres de l’association des anciens légionnaires de Nouvelle-Calédonie. Ils sont vingt huit.

Né en Hongrie en 1917, il raconte son engagement. Une rencontre à vingt ans, à Lyon, sur un banc avec un ancien légionnaire endetté. Qui n’a d’autre choix que de repiquer.
-           Viens lui dit celui-ci, tu verras…

Etienne a vu : Sidi-Bel Abbes, Fès, Saigon, le coup de force japonais de1945, une blessure soignée à Calcutta et un retour à Bizerte via Chandernagor et Pondichéry. Clap de fin en 1946. Retour à la vie civile après trois affectations aux 1er, 3ème et 5ème REI « où je jouais du tambour dans la musique ». Il sera ouvrier dans une usine puis maraîcher dans le Rhône. C’est là qu’il rencontrera sa femme. En 1974, direction le Pacifique Sud « pour des vacances mais je m’y suis plu et j’y suis resté ».
Avec un accent toujours prononcé, il raconte le 5, sa mission « protéger le Tonkin », les opérations en Thaïlande, le gouverneur général de l’Indochine - fidèle à Vichy- l’amiral Decoux, les Japonais et encore et toujours la Légion. A la retraite depuis quarante ans, il est choyé, en particulier, par sa fille qui réside dans la maison voisine de cette rue pentue du PK7 à Nouméa.

-           Papa aime la vie. Il a toujours un objectif devant lui.
Celui-ci, qui regarde des photos de sa jeunesse légionnaire écoute puis au premier silence, revient à la Légion :

-           Il y a une compagnie du 2ème REI actuellement en Nouvelle-Calédonie. Vous le saviez ?

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