Paris, jeudi

La musique du clarinettiste du métro est triste. Non angoissante ! Les visages des passagers sont fermés. Il y a vraiment peu de monde dans les rames. Davantage, toutefois, que dans les grands magasins. Un interlocuteur auquel je viens de téléphoner en descendant dans la station et proposer une rencontre près de la place République, préfère "pour l'instant", un autre quartier. Sur le quai, un coiffeur parisien raconte que son salon "habituellement très fréquenté, l'est moins" cette semaine. Au-dehors, des terrasses de café sont, elles, remplies. Les consommateurs veulent ainsi afficher leur esprit de résistance. Ligne 2 toujours. Un quadragénaire explique à la jeune femme qui l'accompagne : "Pour lutter contre les terroristes, la seule arme, c'est de lire dans leurs pensées..."Nous venons d'apprendre que le djihadiste belge Abdelhamid Abbaaoud, soupçonné d'être le commanditaire des attentats, a été abattu, hier, à Saint-Denis. Derrière moi, une dame âgée raconte à sa voisine combien le silence qui enserre la capitale, l'émeut. Je descends à la station Terne...

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