lundi 6 février 2017

Le 6 février 1934, le jour où la Chambre des députés a failli être investie

Il y a tout d'abord le scandale Stavisky. Cet escroc, bénéficiant d'amitié dans le milieu politique de la IIIème République a volé, à l'aide de bons du trésor, de très nombreux épargnants. Une demi-douzaine d'élus est concerné. L'annonce du suicide de Stavisky en janvier 34, laisse accroire que l'on a fait disparaitre un témoin gênant. Le scandale est énorme. "Les ennemis de la République et du gouvernement vont s'engouffrer dans la brèche pour dire qu'il faut chasser ces pourris"  explique l'historien Serge Bernstein, auteur d'une histoire du "6 février 1934".
Ce mardi-là, des groupes se forment au coeur de Paris. L'extrême-droite (majoritairement) veut investir le Palais-Bourbon. L'Action française (monarchiste) et la Solidarité française (du parfumeur François Coty) veulent ébranler la République. 
De son côté, l'Union des anciens combattants, elle, porte une pétition demandant que la République soit "nettoyée". A côté de ces "ligues", il y a également l'Association républicaine des anciens combattants (communiste). Et puis, les plus nombreux, les Croix-de-Feu du colonel de La Rocque. Eux ne manifesteront pas avec les autres sur la rive droite de la Seine mais entoureront le Palais-Bourbon, sur la rive gauche.
Les heurts sont très violents. Des manifestants, place de la Concorde, coupent au rasoir les jarrets des chevaux de la Garde Républicaine. Des coups de feu sont tirés. Quand il a appris ces affrontements, La Rocque donne l'ordre de dislocation à ses Croix-de-Feu. Des conseillers municipaux de Paris, comme Pierre Taittinger, fondateur de la Ligue des jeunesses patriotes, demandent à Edouard Daladier, président du conseil (depuis le 30 janvier) de démissionner pour arrêter l'effusion de sang. Le chef du gouvernement refuse...ce 6 février. Il remettra sa démission le lendemain.
15 personnes ont été tuées ce 6 février 1934 et plus de 300 blessées.