Quel scénario politique en Centrafrique ? (actualisé)

L'intervention militaire française a pour objectif premier de mettre fin au désastre humanitaire, "pré-génocidaire" pour reprendre une expression utilisée aux Etats-Unis. De reprendre la main, également, sur la Séléka, coalition-paravent que l'on pourrait comparer vaguement à ces compagnies de routiers ou de cottereaux que la France du Moyen-Age redoutait tant. Des soldats mercenaires qui s'enrôlaient dans une "armée" mais aussi pillaient et combattaient pour leur propre compte. L'hétéroclite Séléka abrite également des islamistes, trop heureux de bénéficier d'une totale autonomie dans un pays sans Etat, une zone de non-droit qui doit être protégée pour éviter qu'un arc de cercle formé par les Shebab, Aqmi, Boko Haram et d'autres ne se forme de l'Océan Indien à l'Atlantique. C'est là, le deuxième travail d'une armée française mandatée par l'ONU. Bien que les ex-présidents Patassé et Bozizé aient largement contribué à démanteler leurs forces armées, des officiers supérieurs centrafricains souhaitent apporter leur concours aux Français.
Reste le troisième élément d'une intervention qui ne peut réellement réussir que si elle est accompagnée d'un scénario politique. Michel Djotodia, président de transition est depuis toujours hors-jeu. Son Premier ministre, Nicolas Tiangaye n'apparaît pas non plus comme l'homme de l'avenir. Alors qui ? Des noms d'hommes en place circulent mais...Une personnalité n'ayant eu aucun engagement ces dernières années ? Les temps ont changé et la France n'imposera plus. Avec sourire et discernement, un opposant centrafricain dit : "Mais elle peut éclairer !". Le même rejoint par d'autres, espère que Paris a envoyé un émissaire prendre le poul d'Omar El-Béchir, "infréquentable" président du Soudan mais qui peut influer sur les Soudanais de la Séléka. Dans la région, le Cameroun est inquiet, le Congo voudrait jouer un rôle et le Tchad qui l'a joué s'y est brûlé. L'Afrique du sud, elle, concurrent économique et partenaire politique de la France est "dans les startings-blocks".
S'il n'y a pas pour l'instant d'homme providentiel face au gouffre, des scénarios sont murmurés. Ainsi, celui de la création d'un conseil de défense, composé de militaires, de membres du clergé et de la société civile. Une instance chargée de désigner un Premier ministre et un "gouvernement resserré". Mais pour l'heure, il ne s'agit que de supputations. Une autre hypothèse, évoque la nomination d'un haut représentant de l'ONU pour administrer provisoirement  le pays. 
Ce qui est évident, c'est que la coulisse s'agite ! Y compris à Paris, qui a rappelé son ambassadeur à Bangui. Serge Mucetti pourrait être remplacé disait-on samedi soir, par un diplomate actuellement directeur de cabinet d'une ministre. 

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