Moscou et la chute du rouble
Pas de panique affirme Vladimir Poutine car « la situation est sous contrôle ». Certes, mais la chute de la monnaie russe se poursuit. Vendredi, un rouble s’échangeait contre 0,0097 dollar américain ou 0,0093 euro. Soit une dépréciation d’environ 20% depuis juillet.
Une baisse qui s’explique par une surchauffe : fléchissement des revenus du pétrole en raison de la baisse des cours et diminution des exportations passant de 8 millions de barils par jour (mb/j) en mars à 7,4 mb/j en septembre, des chiffres cités par l’Agence internationale de l’énergie, inflation en hausse (+ 8,5% en octobre) auxquels il faut ajouter « le manque de main-d’œuvre qui croise le manque de capacités de production » explique l’économiste du Crédit agricole, Tania Sollogoub. Selon plusieurs études disponibles, la guerre coûterait 140 milliards de dollars par an à Moscou. Les Fonds de réserve risquant de s’épuiser rapidement.
Autre facteur, les sanctions américaines
Prises par le Trésor américain, le 21 novembre, ces sanctions visent une cinquantaine de banques russes et ont provoqué une forte dépréciation de la monnaie. Principal établissement touché, Gazprombank (et ses six filiales internationales) l’un des principaux fournisseurs de devises étrangères du pays. « L’exclusion de Gazprom du système financier américain entraîne une pénurie de dollars en Russie. Autrement dit, il est plus difficile pour les Russes de les obtenir, les dollars sont plus rares et donc plus chers, ce qui conduit à une diminution du taux de change du rouble » explique un analyste français. Selon la Banque centrale russe, une baisse de 10 % de la valeur du rouble vis-à-vis du dollar augmente l’inflation de 1,5 point de pourcentage. La BCR, a d’ailleurs relevé, fin octobre, son taux directeur à 21 %, niveau le plus haut depuis plus de vingt ans.
Photo : Banque centrale russe, copyright Shutterstock.com