Laurent Kolodziej : "La FMES, une référence dans l’écosystème des centres de recherches francophones"

Ancien commandant du corps de réaction rapide européen (2019-21), le général Laurent Kolodziej, après avoir posé les armes, s’est investi au sein de la Fondation méditerranéenne d’études stratégiques (Toulon)*. Militaire à la fibre légionnaire (il a servi au début de sa carrière au 1er RE et à la 13e DBLE) celui-ci assure aujourd’hui au sein de ce centre de recherches, la direction de sessions des hautes études stratégiques.

C'est une fondation avec un large spectre ?
Absolument, la Fondation méditerranéenne d’études stratégiques (FMES) est un centre de recherches qui décrypte les questions géopolitiques et stratégiques de la zone couvrant le voisinage sud de l’Europe : bassin méditerranéen, Caucase du Sud, Moyen-Orient, Océan Indien, continent africain, de même que les recompositions entre acteurs globaux. Il dispose également d’un département maritime travaillant sur les enjeux juridiques, environnementaux, économiques, sécuritaires et militaires spécifiques aux mers et océans. Il intervient enfin en soutien de l’économie de défense et duale, en particulier pour faciliter le développement à l’international des entreprises de la région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Il existe une vraie concurrence sur ce secteur ?
En France, les centres de recherches se développent depuis un trentaine d’années sur le modèle des « think tanks » anglo-saxons. Cette multiplication crée une saine émulation plus que de la concurrence. Au fil des ans, de ses activités et de ses productions dont la qualité est régulièrement reconnue, la FMES est devenue une référence dans l’écosystème des centres de recherches francophones.

Qu’est-ce qui vous différencie des autres structures ?

La FMES possède plusieurs atouts particulier : sa localisation en province en fait le seul institut de ce niveau en dehors de la capitale française ; sa spécialisation sur le flanc sud de l’Europe lui donne une identité propre en France; enfin son expertise particulière en termes militaires lui apporte une légitimité sur ce sujet au moment où la conflictualité est de retour partout. La FMES est désormais un acteur incontournable dès lors qu’on s’intéresse à la géopolitique et à la géostratégie de cette région.

Que produisez-vous ?
Vous savez la FMES est féconde. Elle conduit des formations reconnues (SMHES/cadres-dirigeants, SHEM, SHEGA, SMHES jeunes des deux rives). Elle produit et publie des études, des analyses, des podcasts, des articles et des ouvrages qui font référence et notamment l’Atlas stratégique de la Méditerranée et du Moyen-Orient. La FMES développe et conduit des wargames ; elle participe à diverses rencontres géopolitiques ; elle organise et soutient des conférences, des séminaires et des colloques dont les emblématiques rencontres stratégiques de la Méditerranée (RSMED) de Toulon. Centre Ressources régional pour l’économie de Défense, la FMES réalise, sous mandat du Conseil Régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur et de la Direction Générale de l’Armement du Ministère des Armées, des études, des outils transverses, au profit de la sphère régionale de l’industrie de défense.

Travaillez-vous avec le ministère des armées ?

Malgré son statut indépendant, la FMES entretient des liens étroits et confiants avec le ministère des armées et tout particulièrement la DGRIS** qui lui confie régulièrement des travaux et des études. La FMES est également très liée au MEAE*** et elle coopère étroitement avec l’IHEDN, notamment dans le domaine des formations de haut niveau. De nombreux officiers généraux français en deuxième section et issus des armées et des services interarmées occupent de hauts postes au sein de la FMES dont ceux de président et de directeur général. Cette présence garantit la qualité et la pérennité de la relation de confiance qui existe entre la FMES et le ministère des armées.

Vos ambitions ?

Outre celle de rester pertinente et académiquement irréprochable dans tous ses travaux et productions, la FMES a l’ambition de participer à la diffusion de l’esprit de défense et de développer une meilleure compréhension des bouleversements géopolitiques et géostratégiques à l’œuvre dans le monde et en particulier au sud de l’Europe . Elle entend le faire par ses travaux et par ses productions mais aussi par les formations qu’elle délivre, tout particulièrement les sessions méditerranéennes des hautes études stratégiques/Cadres-dirigeants (SMHES/Cadres-dirigeants) et les sessions des hautes études géopolitiques africaines (SHEGA) qui toutes s’adressent à un public de haut niveau.

La Fondation lance en ce début d'année une nouvelle formation, les Sessions des Hautes Etudes Géopolitiques Africaines dont les séminaires seront pilotés par des intervenants africains ?

Cette nouvelle formation placée sous la direction du Dr Niagalé Bakayoko s’articulera en 6 séminaires thématiques mensuels. Chaque séminaire est dédié à une thématique particulière et comprendra des conférences prononcées par de hauts responsables et par des spécialistes du sujet, pour la plupart africains. Le programme inclut également un voyage d’étude en Afrique avec des présentations d’institutions de l'Union africaine et d’organismes divers. La session comprend aussi des travaux de comités sur un thème en relation avec les grandes questions géopolitiques, économiques ou sociales du continent africain. Ces travaux permettent de conduire une étude collaborative par groupe qui se concrétise par la rédaction d’un rapport commun pour l’ensemble de la session.

**Direction des relations internationales et de la stratégie du ministère des armées
***Ministère de l'Europe et des affaires étrangères

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